Chroniques de l’épidémie

Chroniques de l’épidémie de la grippe espagnole

Offre généreuse de la S.-Vincent-de-Paul – Écoles pour hôpitaux – Cinquante frères – On manque des ambulances – Refus de l’Hôpital Général – Le français à l’hôpital d’urgence Meurling – L’emprunt de la Victoria – L’appel de M. Tremblay – Automobiles demandées

Le 23 octobre 1918 au Québec

La Société St-Vincent-de-Paul

Chroniques de l’épidémie : Il y eut réunion du Bureau de Santé municipal, hier après-midi, à cinq heures. La lettre du maire est arrivée après l’assemblée, de sorte qu’elle ne sera considérée qu’aujourd’hui. On parlera également aujourd’hui des mérites du docteur Saint-Georges, recommandé par le maire comme membre du bureau de Santé.

La Société Saint-Vincent-de-Paul s’est offerte d’aider les familles pauvres atteintes par la maladie, en leur fournissant du charbon, des vivres, etc. Elle a fourni au bureau la liste de ses comités par toute la ville. Ils sont au nombre d’une centaine. Le Bureau s’est montré très heureux de cette offre, et il est certain d’en retirer les plus heureux résultats.

La Société s’est aussi montrée prête à faire faire le nettoyage dans les foyers pauvres frappés par la maladie.

La Y.M.C.A, de son côté, s’est offerte à fournir des hommes et le matériel voulu pour faire désinfecter les maisons où a passé la maladie..

Au sujet de l’Emprunt de la Victoire

Il a encore été question de la campagne de l’Emprunt de la Victoire, qui doit commencer la semaine prochaine. On a considéré qu’il ne serait pas sage de permettre la suspension des certaines règlements adoptés par le Bureau pour enrayer l’épidémie, pour permettre à cette campagne de retirer de plus grands fruits.

Toutefois, on n’en est venu à aucune décision définitive et la question reviendra sur le tapis, aujourd’hui.

Chroniques de l’épidémie : Écoles pour hôpitaux

La Commission Scolaire du District Centre a offert toutes ses écoles pour être transformées en hôpitaux. Le bureau a accepté l’offre avec reconnaissance, et on se servira des bâtisses dont on aura besoin.

Cinquante frères

Dans une lettre, les Frères de l’Instruction Chrétienne ont offert cinquante de leurs membres comme infirmiers, aides, etc. dans les hôpitaux. Cette offre a été acceptée.

On manque d’ambulances

Il faudrait encore à la cité 5 ou 6 ambulances. Dans les circonstances, le Bureau a décidé de demander à chacun des grands magasins à rayons de Montréal de fournir une de leurs voitures à livraison. Ces voitures seront transformées en ambulances.

Refus de l’Hôpital Général

Le docteur Evans a fait rapport au Bureau sur le service d’hôpitaux. Il a dit que tous les hôpitaux étaient favorables à la centralisation du service d’hôpitaux, à l’exception de l’Hôpital Général. On sait que pour cette centralisation, on fait rapporter tous les cas d’hôpitaux à Main 120 (Épidémie) où l’on ordonne à une ambulance d’aller quérir le malade mentionné dans le message téléphonique, pour le transporter à l’hôpital le plus rapproché.

L’Hôpital Général n’a pas voulu souscrire à ce mouvement, qui restera en vigueur, malgré tout.

Automobiles demandées

Le Bureau de Santé a donné instruction au directeur du département de la Sûreté de faire un appel au public pour obtenir 50 automobiles pour transporter des médecins et des garde-malades, gratuitement.

L’appel de M. Tremblay

Interrogé à ce sujet, le directeur Tremblay dit qu’il avait, en effet été chargé du service central des automobiles destinées à transporter les garde-malades et les médecins dans les divers foyers où sévit la maladie.

Il fait un pressant appel au public, au nom des familles pauvres de la ville. Nombre de médecins, dit-il, n’ont pas d’automobiles, ou, leurs automobiles sont hors d’opération, de sorte qu’ils sont obligés de prendre le tram, même pour des cas urgents. Il s’ensuit des délais qui peuvent entraîner la mort de patients.

C’est afin de faire cesser cette anomalie que le directeur Tremblay en appelle à la générosité publique. Il se dit convaincu que la population ne restera pas sourde à sa demande.

Chroniques de l’épidémie

Afin de permettre à tous ceux qui pourraient aider sous ce rapport d’offrir leurs concours, il demande aux propriétaires d’automobiles de téléphoner à son bureau (Main 3500), ou d’envoyer leurs chauffeurs auprès de lui, dans l’annexe de l’hôtel-de-ville, entre 9 heures du matin et 5 heures de l’après-midi, aujourd’hui. S’ils ne peuvent le faire aujourd’hui, qu’ils le fassent le plus tôt possible.

M. Tremblay se dit prêt à accepter toutes les offres. Il sera heureux, même si l’on met à sa disposition une automobile et un chauffeur une heure ou deux pendant la journée. Il arrive, dit-il, que nombre d’hommes d’affaires ne se servent pas de leur automobile, soit le soir, soit à une autre heure de la journée. Qu’ils prêtent donc leur automobile à la cité pendant qu’ils N’en ont pas besoin.

M. Tremblay ajoute qu’il serait grandement reconnaissant à ceux qui pourraient prêter leur automobile pendant la plus grande partie de la journée. Pour faire face à la situation, dit-il, on en a besoin d’une centaine.

Voir aussi :

Chroniques de l'épidémie
Rues du Vieux-Montréal lors de la pandémie du Covid19, en 2020. Photo de GrandQuebec.com.

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