Chronique judiciaire – le Québec le 28 décembre 1936
Des malfaiteurs pillent neuf troncs à l’Église Sainte-Cécile
Ils brisent une fenêtre et enfoncent trois portes pour pénétrer dans l’église
Des jeunes gens ?
Des malfaiteurs se sont introduits, aux petites heures, hier matin, dans l’église Sainte-Cécile, située à l’angle des rues De Castelneau Henri-Julien, et s’y sont emparés du contenu de neuf troncs. On ignore quelle a été la somme d’argent volée, mais on présume qu’il ne s’agit pas de plus de $10 à $12. La police a été prévenue et a institué une enquête.
Le sacristain, M. Joseph Despatie, domicilié au 7380 de la rue De Gaspé, a découvert le vol vers cinq heures trente hier matin, et s’est empressé d’en prévenir le curé de Sainte-Cécile, puis la police. Le sergent-détective Guérard a fait enquête sur les lieux. Aucune arrestation n’a été opérée encore, mais on soupçonne un groupe de jeunes gens d’avoir commis le vol.
Les voleurs ont dû briser une fenêtre, puis enfoncer trois portes pour pénétrer dans l’église. Ils avaient choisi une fenêtre qui donne sur la cour derrière l’église, sans doute pour ne pas risquer d’être aperçus par des passants. Il fallait cependant qu’ils fussent familiers avec les lieux, car, une fois la fenêtre franchie, ils durent traverser deux passages, enfoncer les deux portes qui les séparaient et, enfin, une troisième porte donnant dans l’église.
Tous les troncs pillés furent soigneusement examinés au cas où les voleurs y auraient laissé des empreintes digitales. Les troncs, avons-nous appris, étaient assez endommagés et l’on présume que les voleurs se sont servis de tourne-avis et de marteaux pour les ouvrir. Chose certaine, paraît-il, qu’ils étaient des apprentis pilleurs de troncs : ils ont laissé derrière eux une indication sérieuse qui permettra probablement à la police d’opérer leur arrestation.
(Textes tirés du quotidien Le Canada, lundi, 28 décembre 1936).
Deux descentes dans des maisons de jeudi
La police opère 67 arrestations et encaisse plus de $3.800
La police provinciale a fait de nouveau des siennes, samedi soir, à Montréal. Elle a opéré deux descentes dans des maisons de jeu, dites « barbouttes », et y a effectué 67 arrestations. Les tenanciers des deux établissements on dû fournir un cautionnement de $202,50, cependant que les joueurs s’en sont tirés avec un cautionnement de $52.50, ce qui fait en tout $3,817.50.
Les deux descentes ont été effectuées vers minuit samedi soir. Au premier endroit, rue Sainte-Catherine, la police a saisi deux tables de jeu, deux paires de dés et un certain montant d’argent, qui se trouvait sur l’une des tables. Au second endroit, avenue Mont-Royal, la police a saisi une table de jeu et une paire de dés. Tous les cautionnements ont été payés en moins d’une heure et demie. Les tenanciers de deux établissement devront comparaître ce matin, en Cour de police, cependant que les joueurs seront représentés par leurs procureurs.
Enquête ordonnée sur la mort d’un prisonnier
Guelph, le coroner J. P. McKinnon a ordonné que l’on poursuive une enquête sur la mort de Joseph Lafleur, d’Ottawa, qui détenu, depuis quelque temps, pour vol de poules, dans l’une des prisons de la province voisine, est décédé samedi à l’hôpital Saint-Joseph. Lafleur fut malade durant quelques jours et soigné à l’infirmerie de la prison avant d’être conduit à l’hôpital Saint-Joseph, il y a une quinzaine de jours.
Québec aurait son tribunal pour les jeunes délinquants
C’est l’intention du procureur général de présenter un bill à cet effet
Tout comme Montréal
Québec, 27. – Un tribunal des jeunes délinquants sera créé à Québec après la prochaine session. C’est, en effet, l’intention du premier ministre et procureur général, Honorable Maurice Duplessis, d’organiser en notre ville un tribunal semblable à celui qui fonctionne à Montréal depuis plusieurs années qui rend des services signalés.
On sait que le premier ministre de la province veut réorganiser des tribunaux notamment les cours de magistrats, mais il paraît rencontrer de l’opposition en certains quartiers. La création d’un tribunal spécial pour les jeunes délinquants est de ressort du gouvernement provincial et du procureur général et ce serait l’intention de l’honorable Maurice Duplessis de présenter dès la prochaine session un projet de loi pour autoriser son département à organiser ce tribunal des jeunes délinquants. Le premier titulaire de ce poste important serait un avocat conservateur bien connu.
Le colonel Piuze est nommé chef de la police provinciale
Québec, 28 août 1937. Le premier ministre M. Maurice Duplessis a annoncé officiellement que le colonel P.-A Piuze, préfet du pénitencier Saint-Vincent de Paul, avait été nommé chef de la police provinciale.
Le premier ministre a ajouté que le lieutenant-colonel Léon Lambert, chef de la police provinciale pour la division de Québec, avait été nommé assistant du colonel Piuze et que le chef Philippe Aubé, chef de la police provinciale depuis le 4 septembre dernier, devenait chef de la police provinciale pour la division de Montréal.
Le colonel Piuze a servi son pays sur les champs de bataille. Il était à Courcelette avec le 22e régiment à la tête duquel il a marché triomphalement dans la vallée du Rhin en décembre 1918, à son retour du front il a fait rapport au ministre de la justice d’une enquête sur les pénitenciers.
M. Philippe Aubé avait succédé à M Louis Jargailles.
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