Histoire du Québec

Correction de la femme

Correction de la femme

Correction de la femme

En Nouvelle-France, à l’intérieur de la famille les principes d’autorité, de respect et d’obéissance sont la norme sociale.

Si un membre de la famille oublie de se soumettre à ces principes, le chef de famille a le droit d’appliquer une correction corporelle modérée. Le maître de la maison accomplit le rôle du «dresseur» des mineurs. Un père peut corriger ses enfants, le mari jouit du même privilège à l’égard de sa femme puisque l’épouse, sur le plan juridique, est égale à un enfant mineur.

La société voit d’un bon œil que le mari corrige sa femme, mais sans excès.

En 1734, le tambour-major de la garnison de Montréal, M. Antoine Laurent, bat sa femme sur la place du marché de Montréal devant un grand public. Le motif de cette « correction » est un vol qu’elle a commis en s’appropriant une serviette de la demoiselle Godefroy de Linctot.

Toutefois, il y a des limites au droit de correction :

Le châtiment corporel doit être justifié par un comportement anormal de la femme. De plus, certaines bornes doivent être respectées. Par exemple, on doit s’abstenir de corriger son épouse avec un instrument tranchant, comme un couteau, un sabre ou une hache, ou contondant, comme un bâton, une perche ou un tronc d’arbre. On ne doit pas assener ses coups sur un organe sensible et considéré vital. La société recommande donc de ne pas frapper fort sur la tête, les seins ou le ventre.

Tout cela nous paraît inacceptable, mais il faut comprendre que la conception de la moralité dans la société d’antan était très différente de la nôtre.

D’ailleurs, en général, les choses n’ont pas tellement changé : aujourd’hui, une femme battue est toujours entourée d’un mur de silence. La société n’admet pas que la femme se plaigne. Elle doit supporter les sévices sans protestations ni cris.

Il faut toutefois admettre que dans les procès civils de demande de séparation, pour obtenir gain de cause la femme pouvait invoquer les mauvais traitements, en plus de l’alcoolisme et de l’irresponsabilité familiale de l’époux.

Si on peut démontrer au juge (grâce à de bons témoins, par exemple) que le mari bat sa femme à plusieurs reprises avec des bâtons, avec les pieds ou même avec ses poings pendant longtemps, ou encore qu’il laisse ses enfants tout nus, la cause peut être gagnée.

Jeanne Duplessis Faber, épouse du sieur Bailly de Bayouville, officier des troupes de la marine, a gagné ainsi sa séparation grâce au menuisier Jean-Baptiste Petit et à sa femme qui ont déclaré avoir été éveillés en plein nuit par la «correction» subie par Mme de Bayouville. Ayant collé l’oreille à la cloison, ils l’entendirent «pleurer comme une Madeleine» et supplier son mari de la laisser. Son époux, jaloux de l’attention de sa femme pour un perruquier de passage venu pour affaires, continuait de la frapper de 11 heures du soir à 3 heures du matin.

(par Elba).

Poteau du condamné exposé au Château Ramezay, photo : © GrandQuebec.com.
Poteau du condamné exposé au Château Ramezay, photo : © GrandQuebec.com.

7 Comments

  1. rolland dit :

    « Tout cela nous paraît inacceptable, mais il faut comprendre que la conception de la moralité dans la société d’antan était très différente de la nôtre.

    D’ailleurs, en général, les choses n’ont pas tellement changé: aujourd’hui, une femme battue est toujours entourée d’un mur de silence. La société n’admet pas que la femme se plaigne. Elle doit supporter les sévices sans protestations ni cris. »

    Vous vous relisez de temps en temps ? Il ne s’agit pas de « moralité » ici, mais de sévices et de coups sur une personne sans défense. J’espère que d’autres personnes dans votre « jolie ville » n’acceptent pas que les femmes soient maltraitées et dégradées publiquement.

  2. Michel Bédard dit :

    L’auteur de la chronique écrit « En général, les choses n’ont pas tellement changé aujourd’hui (dans les années 2010). La société n’admet pas que la femme (battue) se plaigne. Elle doit supporter les sévices sans protestations ni cris. » Comment-peut-on publier pareille sottise ?

  3. admin dit :

    Hum… c’est pas « l’auteur de la chronique » qui écrit ça. C’est le commentaire à la chronique, on ne fait pas de censure.

  4. Réjean Girard dit :

    Curieusement une bonne partie du texte de cette chronique de même que ce qui est cité par « Roland » ci-dessus vient d’un texte publié anonymement ailleurs: (adresse enlevée par l’admin)…

    J’aimerais bien avoir des références historiques précises sur le droit qu’auraient eu les maris de corriger leur femmes. Cela me semble un peu gros.

  5. admin dit :

    M. Girard, encore plus curieusement, vous posez la question après avoir formulé votre accusation sur le plagiat à notre intention (« une bonne partie du texte de cette chronique de même que ce qui est cité par Roland ci-dessus vient d’un texte publié ailleurs, le lien vers un site suit)… À vrai dire, le site que vous mentionnez, fait référence à notre site Web comme source primaire, une petite recherche serait suffisante pour éviter ces accusations.

  6. Lucien Cote dit :

    J’aimerais savoir l’année où au Québec la loi a interdit au mari de battre sa femme. Un ami me dit que c’est en 1970 que l’on a interdit de battre avec un bâton et en 1973 que l’on a interdit de battre tout court. Est-ce exact et si oui quel est l’article de loi en question?

  7. admin dit :

    Bonjour. Voici la ligne du temps concernant les lois sur le droit de femmes au Québec. Il semblerait qu’aucune loi n’a été approuvée en 1970, ni en 1970: http://lignedutemps.qc.ca/pdf/evenements_egalite.pdf

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