Le château Saint-Louis de la ville de Québec
Avant de devenir un château, la résidence du gouverneur de La Nouvelle-France est un fort, la première citadelle de la ville de Québec. Entouré au début d’une simple palissade, le corps de logis est protégé plus tard par une muraille en maçonnerie. Le système défensif de la capitale est renforcé par le gouverneur Frontenac à la suite du siège de la capitale par la flotte anglaise de l’amiral Phips. Les travaux ultérieurs sont commandés surtout par le souci de rendre la résidence du gouverneur plus confortable et plus attrayante. À la Conquête, le château Saint-Louis perd sa fonction défensive au profit des fortifications qui qui érigées à compter de 1745 sous le régime français et développées au cours du XIXe siècle par les militaires anglais.
À l’origine, le fort Saint-Louis jouait le rôle de réduit. Il se voulait le dernier refuge des colons en cas d’attaque par les Amérindiens ou les Anglais. L’enceinte conservera cette vocation durant le XVIIe siècle, bien qu’alors il ne soit plus question d’abriter tous les habitants, mais uniquement « la personne du gouverneur et celle des plus considérables personnages du pays ».
Quoi qu’il en soit, le « château », comme on l’appelle, constitue le cœur politique de la capitale.
Les voyageurs qui ont laissé des récits de leur passage à Québec, ont été particulièrement impressionnés par la majesté du site du château Saint-Louis. Perché sur l’escarpement en surplomb de la place Royale, il commandait la rade, comme on le voit sur les différentes vues de la capitale au XVIIIe siècle. Les visiteurs ont également été émerveillés par le panorama qui s’offrait à leurs yeux depuis la terrasse, alors pavée de dalles de pierre et bordée par une grille de fer.
Le botaniste suédois Pehr Kalm qui a séjourné en Nouvelle-France en 1749, écrit : « De cette promenade, on a la plus belle perspective que l’on puisse souhaiter. C’est là que l’on sort ordinairement l’été pour se détendre après le repas ; c’est là que les hommes vont et viennent en attendant une entrevue avec le gouverneur général ».
Mais qui sont ces hommes qui sont reçus par le gouverneur? Si on exclut les visiteurs étrangers, comme le baron Lahontan ou le botaniste Pehr Kalm, on trouver surtout des officiers de l’armée et des seigneurs qui cherchent à obtenir quelque faveur pour eux-mêmes ou des membres de leur famille, ou encore qui viennent rendre foi et hommage (en présence de l’intendant) pour les seigneuries qui leur ont été concédées par le roi.
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