Cartographie : Vérité ou simulation : Aujourd’hui, qu’en est-il de la valeur scientifique ?
Qu’est-ce qui nous porte à croire que les cartes obtenues via Google Maps sont légitimes ? Quoi penser de l’affaire de la mystérieuse Sandy Island, cette île située par Google Maps au large de l’Australie que les océanographes n’ont pas encore vue ?
Que dire des cartes obtenues à l’aide de GPS ?
Pourquoi faisons-nous si facilement confiance à toutes ces technologies qui produisent des données géographiques sur demande ?
La valeur scientifique d’une carte géographique
Au XVIIe siècle, la valeur scientifique d’une carte n’est pas acquise d’emblée. Elle repose sur la légitimité de la connaissance, les compétences et l’expertise du cartographe. L’attribution de fonctions officielles, comme « Géographie ordinaire du roi » en France, ou encore une filiation directe avec une grande famille de cartographes reconnus, confèrent le sérieux nécessaire qui permet de négocier ce lien de confiance entre le producteur et l’utilisateur des cartes.
L’évolution exponentielle de l’imagerie informatique nous expose de plus en plus à des représentations virtuelles plus déroutantes les unes que les autres. La simulation n’est pas celle d’un territoire, d’un être référentiel, d’une substance, elle est la génération par les modèles informatiques d’un réel sans origine ou existence véritable : l’hyper réalité. C’est désormais la carte qui précède le territoire que l’engendre. Alors, comment reconnaître le réel du virtuel, démêler le vrai du faux ?
En fait, l’astronomie est essentielle à la mesure du temps et de l’espace. Elle est utile à la navigation et à la construction des cartes. Sur la terre ferme comme en mer, la mesure de la hauteur du soleil ou de l’étoile polaire au-dessus de l’horizon permet de déterminer la latitude, c’est-à-dire, notre position dans un axe nord – sud. Pour trouver la longitude d’un lieu sur la terre, c’est-à-dire la position dans un axe est – ouest, on observait le mouvement des lunes de Jupiter. C’est à partir de cette double donnée que l’on précise la grille cartésienne d’une carte.
Jusqu’à la deuxième moitié du XVIIIe siècle, le calcul de la longitude en mer, se faisait à partir d’observations astronomiques et empiriques complexes. L’invention de l’horloge de marine dans le troisième quart du siècle permet de calculer précisément l’écart entre l’heure du méridien d’origine et celle de notre position sur le globe, exprimée en degrés, minutes et secondes, à l’est ou l’ouest du méridien d’origine.
Depuis plus de 2000 ans, la géographie, l’astronomie et l’instrumentation scientifique sont étroitement liées.
Pourquoi les cartes sont-elles si bien décorées ?
Les représentations iconographiques d’une carte caractérisent le savoir et les goûts à une époque donnée. Elles renferment des informations pertinentes, parfois complémentaires, au seul tracé cartographique. Les illustrations peuvent renforcer le signification cartographique ou apporter des informations d’ordre général, comme des fragments d’une encyclopédie visuelle exposant les particularités naturelles ou ethnographiques d’un lieu ou d’une région. De plus, l’iconographie rend plus familier le tracé parfois complexe et rigoureux d’une carte, plus facile d’approche pour l’usager. En effet, les figures dessinées frappent davantage la mémoire et l’imagination. Une carte, pour être comprise, doit être insérée parmi des repères visuels connus et communs de son époque.
Les cartes modernes du monde complètement dénuées de fioritures seraient presque totalement incompréhensibles aux utilisateurs du 17e siècle. L’art permet ce jumelage entre savoir géographique et culture visuelle.
La collection de cartographie du Musée Stewart
Le Musée Stewart gère une collection de documents cartographiques d’environ mille éléments, sans compter les quelques cinq cents objets scientifiques dont la majorité sont en lien avec la navigation, la cartographie, l’astronomie, les mathématiques, l’arpentage et le dessin. Cet ensemble compte pour près de 4% de la collection du musée.
Mappemondes, cartes anciennes, cartes maritimes, cartes polaires, globes, cartes célestes, iconographies, archives, artéfacts, instruments et plus encore, des siècles à explorer…
Le fondateur du musée, David Macdonald Stewart, initia véritablement cette collection à la fin des années 1960. Son approche à l’histoire est globale et les collections reflètent le souci du fondateur de rassembler des collections d’objets, d’iconographies, d’écrits et d’imprimés permettant d’illustrer cette histoire. L’acquisition de cartes de toutes sortes s’accélèrent à la fin des années 1970 et se poursuit jusqu’en 1985 à un rythme régulier. La participation à quatre expositions en France explique cette quête cartographique.
En 1980, une quinzaine de ces cartes récemment acquises par le musée sont présentées dans le cadre de l’exposition « Frontenac et le Canada de Louis XIV » au Château – Musée des Antiquités nationales à Saint-Germain-en-Laye. L’année suivante près du double figurent au catalogue de l’exposition « Naissance de la Louisiane » présentée à Paris, à l’Hôtel de Rohan des Archives nationales de France. Enfin, en 1982, une participation exceptionnelle à l’exposition inaugurale du Musée du Nouveau Monde à la Rochelle. Ces contributions fons dire à David Stewart qu’il considère que « la collection du Musée a atteint niveau d’une importance internationale ».
Enfin, en 1984, soixante-quatre cartes de la collection du Musée Stewart constituent l’essentiel de l’exposition « La découverte du Monde. Cartographes et cosmographes » présentée l’année du 450e anniversaire de la découverte du Canda dans la Tour générale du Château de Saint-Malo. Elle fut reprise l’année suivante à Paris, au Centre Culturel Canadien, puis au Musée Stewart avant d’entreprendre une tournée canadienne (Vancouver, Calgary, Ottawa et Québec) qui durera 18 mois.
Le Musée Stewart est ouvert à l’année.
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