Brasseries au Québec au XXe siècle : Plusieurs établissements appartenant à des francophones existaient déjà, et ce, tout au long du XIXe siècle.
Brasseries francophones notables
Brasserie Champlain : À Québec, la brasserie Champlain a vu le jour en 1911. Fondée par Alfred-Pierre Robitaille, ancien collaborateur de la brasserie Proteau & Carignan (absorbée par National Breweries en 1909), cette entreprise s’établissait à l’intersection des rues de la Couronne et Prince-Édouard. Réputée pour son porter Champlain, elle a cessé finalement ses activités en 1956.
Brasseries de Valleyfield : En 1911, Édouard Hébert a inauguré la Gold Lion Brewery Co. à Valleyfield1. Après un incendie en 1916, elle a repris ses activités sous le nom de Salaberry Brewing Company. L’entreprise a connu plusieurs changements de dénomination : 1925 – Sterling Brewing Co Ltd. 1926 – Mont Royal Brewing et un peu plus tard : Maple Leaf Brewery (fermée en 1931).
Brasserie de Trois-Rivières : La brasserie J. M. Spénard a ouvert ses portes en 1905 sur la rue Sainte-Marguerite à Trois-Rivières. Son histoire est marquée par plusieurs changements de propriétaires :
1919 : Rachetée par J. A. Coblert. 1920 : Acquise par Baxter et Richer 1921 : Reprise par Brasserie internationale.
Autres établissements : Au début du XXe siècle, d’autres brasseries francophones étaient présentes dans diverses localités du Québec, notamment à Joliette et Saint-Hyacinthe.
Brasseries artisanales
Bien que moins documentées, de nombreuses petites brasseries artisanales existaient également au Québec depuis le XIXe siècle. Ils produisaient notamment la bière d’épinette. Ces établissements, souvent familiaux, utilisaient des recettes transmises de génération en génération.
Il est important de noter que l’industrie brassicole québécoise a connu une forte consolidation au début du 20e siècle, avec l’émergence de grands groupes comme la National Breweries Limited, qui ont absorbé de nombreuses petites brasseries locales12. Cela explique en partie pourquoi certaines de ces brasseries francophones ont eu une existence relativement courte.
Cette diversité d’établissements brassicoles francophones témoigne d’une riche tradition brassicole au Québec, bien antérieure à la création de la brasserie Frontenac.
Tempérance et les brasseries québécoises
Notons que les brasseries travaillaient dans un contexte politique et social très difficile. En effet, depuis 1840, l’Église et quelques sociétés mènent une véritable croisade contre l’alcool. Cette campagne déferle tant au Canada qu’aux États-Unis.
Plusieurs institutions religieuses et civiles dénoncent le fléau de l’alcoolisme. Finalement, le 1 février 1907, la Ligue antialcoolique de Québec voit le jour. Cette ligue fait des nombreux émeutes partout dans la province.
Pourtant, contrairement aux autres provinces canadiennes l’État québécois refuse de bannir totalement l’alcool. Le gouvernement choisit plutôt de tolérer la bière et le vin. Aussi dès la fin du XIXe siècle, les brassières québécoises introduisent ce qui il est alors convenu d’appeler la bière de la tempérance, une bière légère à 2,5% d’alcool.
Sources et bibliographie :
- Québec insolite / Sylvain Daignault. Éditions Broquet inc.
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