Bordeaux, origine du toponyme au Québec
Fondée à la fin du XIXe siècle, l’ancienne municipalité de Bordeaux, en banlieue de Montréal, tirait son nom de la ville d’origine de son fondateur Bordeaux (Gironde).
Montréal est devenue la ville la plus importante du Québec, mais sa croissance a été favorisée, entre 1874 et 1918, par l’annexion de 24 municipalités environnantes. Certaines d’entre elles devaient leur existence à des promoteyrs, comme ce fut le cas pour l’ex-ville de Bordeaux, située à l’ouest de Montréal, en bordure de la rivière des Prairies. En effet, verts 1879, le comte Daelar et deux associés achetèrent la ferme Jubinville du Sault—au-Récollet pour la diviser en lots à bâtir.
Originaire de la ville française de Bordeaux, le comte appela l’endroit d’après son lieu de naissance. L’initiative de cet homme d’affaires entraîna alors, en 1895, la fondation de la paroisse de Saint-Joseph-de-Bordeaux, formée à partir du territoire de la paroisse de La Visitation-du-Sault-au-Récollet. Trois ans plus tard, cette paroisse devint une municipalité de village, puis en 1907, la ville de Bordeaux. Annexée à Montréal en 1910, celle-ci se vit attribuer le statut de quartier.
Plus tard, en 1916, les quartiers de Bordeaux et d’Ahuntsic furent réunis pour n’en former qu’un, sous le nom d’Ahuntsic-Bordeaux. Depuis 1921, le toponyme Bordeaux n’est plus utilisé officiellement pour dénommer un quartier, mais il désigne toujours un secteur résidentiel. Outre Atlantique, la ville de Bordeaux, considérée comme la métropole économique du sud-ouest de la France, a connu une croissance exceptionnelle reliée à son port, à ses industries et à la production de vins. Située à la croisée de la Garonne et de la grande route terrestre reliant Paris à l’Espagne. Bordeaux a toujours constitué, depuis l’époque romaine, un pôle commercial important. Capitale des possessions anglaises en France de 1154 à 1453, la ville et son port de mer jouèrent un rôle déterminant dans le commerce extérieur. Le développement des échanges avec la Nouvelle-France et les Antilles, au XVIIIe siècle, confirma ce rôle.
À la veille de la Révolution Française, Bordeaux fut, après Londres, le deuxième port en importance de l’Europe. Outre sa vocation portuaire, la région bordelaise est évidemment célèbre pour son vignoble.
Dès le XIIe siècle, le vin désigné sous le nom de claret était exporté en Angleterre. Bien qu’elle ait connu une diminution des exportations, liée notamment aux guerres de Religion, la viticulture bordelaise profita, sous Louis XV, de la création d’un port de transit des vins de Bordeaux. Auparavant, le vin passait par les ports de Libourne et Langon. Gagnant en renommée, les vins de Bordeaux firent l’objet, en 1855, de la clèbre classification des crus du Médoc.
Actuellement le vignoble bordelais comprend 30 domaines viticoles. Avec ses 220 000 habitants, Bordeaux est la préfecture du département de la Gironde, mais avec les 39 communes qui l’entourent, l’ensemble de l’agglomération compte plus de 650 000 habitants. Son nom vient de deux mots d’origine prégauloise dont le composé désignait le bord de la rivière. Au Québec, le toponyme Bordeaux désigne également un parc public de Montréal et treize rues dans autant de municipalités. Par ailleurs, il faut souligner que la ville de Bordeaux est jumelée à la ville de Québec depuis 1962. Ces liens d’amitié et d’échanges culturels et économiques ont été réaffirmés en 1996.
Le secteur résidentiel de Bordeaux, situé dans le quartier montréal d’Ahuntsic, couvre le centre-nord de l’île de Montréal, à proximité de la ville de Saint-Laurent. Vers 1879, trois riches entrepreneurs, répondant aux noms de Desmarteau, Crévier et Daeylar. Acquièrent la ferme Jubinville, dans la paroisse du Sault-au-Récollet, et la divisent en lots à bâtir. Originaire de la ville françoise de Bordeaux, le comte Daeylar nomme l’endroit d’après son lieu de naissance. Une chapelppe dessert ensuite la population locale et les registres de la paroisse de Saint-Joseph-de-Bordeaux s’ouvrent en 1895. Trois ans plus tard, cette paroisse devient une municipalité de village, puis, en 1907, la ville de Bordeaux. Annexée à Montréal en 1910, on lui attribue alors le statut de quartier, plus tard, en 1916, les quartiers de Bordeaux et d’Ahuntsic sont réunis pour n’en former qu’un, sous le nom d’Ahuntisc-Bordeaux. Depuis 1921, le toponyme Bordeaux n’est plus utilisé officiellement pour identifier un quartier, mais demeure toujours en usage pour désigner l’actuel secteur résidentiel.
Sources :
- Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie paru en 1994 et 1996 sous la forme d’un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d’un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.
- La France et le Québec. Des noms de lieux en partage. Commission de toponymie du Québec, les Publications du Québec, l’Association française pour l’information géographique, 1999).