La bataille d’Odelltown

La bataille d’Odelltown

Le 9 novembre 1838, vers 10 heures du matin, une colonne de Patriotes composée de 400 fusiliers, 100 lanciers et 100 cavaliers, quitte Lacolle.

Une demi-heure plus tard, les Patriotes trouvent une vingtaine de volontaires partisans de la Couronne qui se sont retranchés dans une maison. Un détachement de Patriotes avance vers cette maison fortifiée. Les volontaires l’abandonnent.

Ensuite, les Patriotes se divisent en trois colonnes et, vers 11 heures du matin, ils entreprennent le siège de l’église d’Odelltown, où quelque 300 volontaires les attendent.

Le combat commence avec un coup de canon tiré par les loyalistes, mais les Patriotes arrivent à les repousser. Le lieutenant-colonel anglais Lewis Odell s’approche alors du champ de bataille avec ses hommes, au nombre de 150. Il commence à harceler les Patriotes par les tirs de ses soldats.

Plusieurs témoins soulignent que seulement une partie insignifiante des Patriotes est engagée dans l’action. Les autres attendent les ordres. Une centaine de combattants patriotes répondent au feu de l’adversaire. On ne sait toujours pas s’il s’agissait d’une subtile stratégie adoptée pour faire face à une éventuelle menace des troupes anglaises, ou si cette inactivité était due à une mauvaise organisation.

Les volontaires de Caldwell’s Manor étaient alors en marche vers Odelltown, et 300 autres volontaires d’Hemmingford approchaient.

Vers 15 heures, les hommes de Caldwell’s Manor lancent une attaque. Ils sont soutenus par l’arrivée du groupe d’Hemmingford. Cette attaque cause un désarroi général chez les Patriotes qui craignent d’être encerclés.

Les officiers Charles Hindelang, François Nicolas, Médard Hébert et François Bigonesse Beaucaire improvisent un conseil et ordonnent la retraite vers Lacolle.

Vers 19 heures, les officiers patriotes tiennent un conseil de guerre. Certains s’enfuient, d’autres envoient des messagers pour demander du renfort, mais finalement des centaines de Patriotes prennent la fuite.

Alors, que s’est-il passé ?

On ne comprend toujours pas le rôle joué par Robert Nelson. La plupart des historiens affirment que Nelson a fui au tout début de la bataille, de crainte d’être victime d’un complot. Nelson n’était pas bien accepté comme chef des forces patriotes et de nombreux insurgés ne voulaient pas combattre sous sa direction.

En outre, il y avait de multiples dissensions entre les chefs qui s’accusaient mutuellement de malversations, de malhonnêteté et de lâcheté.

Dans une lettre rédigée après la bataille et adressée à l’armée patriote, Nelson affirme qu’il craignait d’être assassiné par ses propres soldats, qu’il résignait la présidence, mais qu’il n’abandonnait pas la cause et qu’il était confiant dans la victoire future…

Quoi qu’il en soit, force est de constater que ce sont avant tout des causes internes qui ont déterminé l’issue de la bataille d’Odelltown, dont la mauvaise organisation et la méfiance au sein des Patriotes.

N.B. Merci, Mme G.B., pour les corrections. Il nous a été impossible de vous rejoindre (courriel incorrect) pour remercier.

bataille d'odelltown
Bataille d’Odelltown, gravure de l’époque. Photo de l’époque.

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