
Bataille de Long-Sault
Le 19 avril 1660, après avoir longuement préparé son expédition, Adam Dollard des Ormeaux, commandant de la garnison de Ville-Marie, part avec seize autres Français pour combattre les Iroquois sur la rivière Outaouais.
Près de l’Île Saint-Paul, ils rencontrent une barque iroquoise. Le combat commence, deux Français se noient et un autre est tué par balle.
Ils retournent à Ville–Marie, remplacent les morts et reprennent l’expédition. Un groupe de quarante Hurons et Algonquins, leurs alliés, rejoint la troupe.
Au Long-Sault, où ils arrivent le 1er mai, les Français s’installent dans un vieux fortin. Le lendemain, une troupe de deux cents Iroquois les repère et le combat s’engage.
Les défenseurs du fortin repoussent une première attaque frontale. Un second assaut est porté par l’arrière et il est aussi repoussé.
Alors les Iroquois envoient chercher des renforts et ils sont rejoints quelques jours plus tard par près de 500 guerriers.
Une bataille sans merci commence. Quelques Hurons s’échappent ou passent à l’ennemi. D’autres combattent héroïquement.
Les Français et leurs alliés se défendent avec l’énergie du désespoir. Les munitions s’épuisent, les vivres et l’eau aussi. Ils tentent un dernier coup en lançant un baril rempli de poudre sur l’adversaire, mais un obstacle le fait retomber en arrière. Un trou béant s’ouvre et les Iroquois profitent de la brèche pour pénétrer dans le fortin. Ils trouvent cinq Français et quatre Hurons vivants, tous les autres sont morts, tués par leur propre poudre.
Cet action sauve la Nouvelle-France, puisque les Iroquois décident de ne pas poursuivre l’attaque sur Ville-Marie et Québec. Étrangement, cette bataille est considérée comme l’une des plus héroïques de l’époque de la Nouvelle-France.
L’histoire a retenu quelques noms de participants français, algonquins et hurons:
Jacques Brassier, Jean Tavemier, Nicolas Tiblemont, Laurent Hébert, Alonié de Lestre, Nicolas Josselin, Robert Jurie, Jacques Boisseau, Louis Martin, Christophe Augier, Anahonatha-chef Huron, Etienne Robin, Jean Valets, René Doussin, Jean Lecompte, Simon Grenet, François Crusson, Nicolas Duval, Biaise Juillet, Mathurin Soulard, Witiwiweg-chef Algonquin.

Illustration: cette gravure du début du XXe siècle montre le point culminant de la bataille livrée en 1660 par Adam Dollard des Ormeaux et par ses hommes contre les Iroquois. On voit ici un français tenir au-dessus de sa tête un tonnelet de poudre à canon. Cette bombe de fortune allait retomber à l’intérieur du fort et tuer presque toute la garnison.
Voir aussi :
L’illustration n’affiche que des français malheureusement, aucun autochtones n’y était représenté, une erreur quand même assez désobligeante non?