Bataille du lac Champlain

Bataille du lac Champlain : Première confrontation entre Français et Iroquois

En juillet 1609, Samuel de Champlain accompagné de deux Français et d’un groupe de Montagnais, de Hurons et d’Algonquins, décide de remonter le Saint-Laurent jusqu’au grand lac de Caniaderiguaronte que nous connaissons aujourd’hui comme le lac Champlain. Le voyage se fait sans incident et vers le 29 juillet, le groupe arrive sur les bords du plan d’eau.

Le même soir, ils rencontrent un groupe de guerriers iroquois. Selon Champlain, il y avait environ 200 hommes. Les Iroquois, en apercevant leurs ennemis, commencent à ériger des barricades avec leurs canots et des troncs d’arbres.

Champlain envoie des parlementaires afin de connaître leurs intentions. Les Iroquois qui sont étonnés de voir leurs ennemis de toujours à l’intérieur de leur territoire répondent qu’ils ont l’intention de se battre. Les deux parties décident pourtant d’attendre le lendemain, étant donné que la nuit tombe et qu’il fait trop noir pour commencer un combat digne de ce nom.

Pendant la nuit, les deux camps échangent des insultes et des menaces. Les Iroquois se trouvent sur les berges du lac, tandis que les Français et leurs alliés passent la nuit dans leurs canots.

Cependant, Samuel de Champlain profite de la nuit pour envoyer des hommes dans les bois afin de préparer une embuscade. Une ruse typiquement européenne qui ne peut que surprendre les Indiens qui se préparent à une confrontation ouverte.

Le matin du 30 juillet 1609, les Alliés débarquent… Les Iroquois, au nombre de 200 selon le récit de Champlain, avancent à la rencontre de l’ennemi. À leur tête, on distingue clairement trois chefs qui arborent des coiffes de plumes. Les autochtones disent à Champlain qu’il faut tuer les chefs pour s’assurer de la victoire.

Les Indiens commencent à lancer des flèches et Samuel de Champlain charge son mousquet de quatre balles. Les trois chefs sont à 30 pas quand il tire. Deux chefs tombent d’un seul coup de feu. Les Iroquois sont surpris par les effets de cette arme diabolique contre laquelle leurs armures tressées de coton avec des plaques de bois sont impuissantes.

C’est alors que le Français embusqué tire sur les Iroquois qui en déduisent que les ennemis sont plus nombreux que prévu. Ils décident donc de se retirer.

Au total, près de 30 Iroquois sont tués. Parmi les alliés, quinze ou seize guerriers sont blessés.

Selon la description du site de la bataille, elle eut lieu près du site actuel de Ticonderoga.

Cette première confrontation entre les Français et les Iroquois aura de graves conséquences pour la Nouvelle-France: le souvenir de cet affrontement consolidera les relations des Iroquois avec les Britanniques, rivaux des Français sur le continent; la colonie devra combattre les Iroquois pendant près de cent ans, jusqu’à la signature de la paix de Montréal en 1701 ; de plus, lors de la guerre de Sept Ans, les Iroquois s’allieront aux Anglais pour en finir avec la Nouvelle-France.

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Gravure dessinée par Samuel de Champlain en 1609 qui décrit la bataille entre les Iroquois et les Algonquins près de la pointe sud du Lac Champlain, probablement près du site actuel du Fort Ticonderoga. Image libre de droits.

Lac Champlain

Lac transfrontalier de 1 260 km2 de superficie partagé entre cinq autorités étatiques (le Canada, les États-Unis, le Québec, l’État de New York et celui du Vermont) et situé presque entièrement du côté américain. Seule l’extrémité nord-est du lac, la baie Missisquoi, se trouve en territoire canadien, au Québec.

Long de 201 km et large de 0,8 à 23 km, il s’alimente des eaux du lac George et se déverse dans la rivière Richelieu. Les îles y sont nombreuses. Informé de son existence par les Amérindiens dès 1603, Champlain ne l’explore qu’en 1609 et le baptise Lac de Champlain cette même année. Le nom géographique connaît une grande stabilité en français.
En 1612, une carte de Champlain indique Lac de Champlain. La particule est supprimée dès 1656 sur la carte du Canada de Nicolas Sanson. Les Abénaquis le nombrent Pitawbagok, c’est-à-dire « du lac du milieu ou « au lac double »., faisant peut-être allusion, dans ce dernier cas, à la parution géographique du lac causée par la disposition et la dimension de ses îles principales. Le lac Champlain et sa région ont constitué l’un des pôles principaux des conflits de l’ère coloniale. En premier lieu, le baptême du lac par Champlain en 1609 est mentionné, dans ses récits, immédiatement après l’attaque qu’il a menée avec ses alliées amérindiens contre les Iroquois, sur les bords de ce lac. À cet égard, de même que le Richelieu a porté autrefois le nom de Rivière des Iroquois, on trouve dans les « Relations des Jésuites » une toponyme d’inspiration semblable pour le lac, soit Mer des Iroquois, Lac des Iroquois, Lacus Irocoisiensis, Lac Hiracoies, Lac Hircacoies, en plus de Lacus Champlinus.
À la fin du Régime français, la région est un théâtre d’affrontement des armées françaises et anglaises au cours de la guerre de Sept Ans. La victoire du général Montcalm au fort Carillon (1758) y demeure l’épisode le plus célèbre. Puis, c’est la guerre de l’Indépendance américaine qui voit se livrer, au lac lui-même, le premier combat naval du conflit. Enfin, en 1814, eut lieu, dans la baie de Plattsburgh al dernière bataille naval de la guerre anglo-américaine qui avait débuté deux ans plus tôt. À cette période troublée succède, avec la Révolution industrielle, une ère d’échanges commerciaux et touristiques qui va toujours s’intensifiant, favorisés par la mise en place de grandes infrastructures de transport, incluant le premier chemin de fer canadien, construit dans le but de relier Montréal et le lac Champlain. Le lac sert encore de nos jours de voie de navigation commerciale, en plus d’attirer de nombreux estivants.

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