Bataille de Fort Necessity en 1754
Horace Walpole, homme politique et écrivain anglais du XVIIIe siècle, disait que l’affaire Jumonville et la bataille de Fort Necessity, en Pennsylvanie, qui suivit l’affaire Jumonville, furent les premières batailles de la guerre de Sept Ans, la «véritable première guerre mondiale» selon Winston Churchill. Selon Walpole, c’était l’agression de George Washington qui fit déclencher le mécanisme de la guerre en non l’invasion de la Saxonie.
Lors de l’incident de Jumonville, survenu le 27 mai 1754, les miliciens de la Nouvelle-Angleterre tuent trente Français, avec le lieutenant Joseph Coulon de Villiers, sieur de Jumonville, à la tête. Dix soldats et Jumonville furent tués à tirs de feu au moment des négociations, le reste furent massacrés après être capturés. Notons que dans l’histoire des États-Unis cet épisode est connu sous le nom de la Bataille de Jumonville Glenn.
C’est le 28 juin 1754 que Claude-Pierre Pécaudy de Contrecœur, commandant du Fort Duquesne, apprend la nouvelle du massacre du groupe de Jumonville. Il envoie alors un détachement, avec Louis Coulon de Villiers à la tête, demi-frère du lieutenant de Jumonville, a fin de poursuivre les criminels.
Quand les poursuivants arrivent dans l’endroit du massacre, ils y trouvent les cadavres des victimes. Pleins de rage, environ 600 soldats et miliciens français et Canadiens s’approchent du fort Necessity, défendu par 300 soldats et miliciens américains et commandés par George Washington, jeune lieutenant colonel anglais, âgé de 22 ans.
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Le 3 juillet 1754, vers 11 heures, les Français, appuyés par des Amérindiens alliés se lancent à l’attaque. À 20 heures déjà George Washington demande la reddition.
Plus de trente Anglais et Américains périssent, ainsi que trois Français.
George Washington signe des aveux complets concernant le meurtre des Français. Par la suite les Français autorisent la garnison britannique à partir vers le Maryland. Les Français brûlent le Fort Necessity et retournent à Fort Duquesne avec deux prisonniers pris en garantie.
George Washington, de retour à Maryland, nie les faits. Il dit avoir signé les aveux sans comprendre le contenu du document, rédigé en français. Il dit que le traducteur hollandais lui a lu le texte d’une façon erronée, par exemple, en disant la mort des Français au lieu des mots l’assassinat des Français.
Quand on lui signale que dans le texte apparaît clairement le mot assassinat. Ce mot était pourtant très semblable au mot anglais assassination. Alors, un commandant qui signe les documents de la reddition aurait dû comprendre la signification de ce terme. Cependant Washington se taie. En tout cas, l’affaire faillit ruiner sa réputation. Toutefois le début d’une vraie guerre et le besoin pour les Britanniques d’avoir un officier expérimenté dans leurs rangs ont fait oublier l’affaire.
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