Bataille de la Châteauguay

Bataille de la Châteauguay

En 1813, les Américains envahissent le Bas-Canada. Le but de leur attaque est la ville de Montréal, qu’ils espèrent encercler et investir avant l’hiver.

Leur première armée descend la rivière Châteauguay, tandis qu’une seconde descend le Saint-Laurent. Les deux colonnes convergent devant Montréal.

C’est à Châteauguay qu’ils rencontrent les troupes anglaises (plutût, canadiennes), commandées par le lieutenant-colonel Charles-Michel de Salaberry. M. de Salaberry est issue d’une vieille famille canadienne, son grand-père était aussi militaire, mais il servit dans l’armée française contre les Britanniques.

Charles-Michel de Salaberry, soldat de carrière qui a déjà tué une personne au cours d’un duel au sabre, est populaire. Son charisme lui permet de mobiliser des troupes et de former une compagnie de voltigeurs canadiens. Il leur promet un salaire et cinquante acres de terre après la guerre.

Salaberry décide de faire face aux Américains sur les rives de la Châteauguay, à cinquante kilomètres de Montréal. Il fait détruire des ponts, abattre des arbres et creuser des tranchées.

Puis, les Canadiens attendent les troupes américaines. Au total, ils sont 500, alors que l’armée américaine est composée de près de 4000 hommes.

Le lieutenant anglais Charles Pinguet a décrit la tactique de Salaberry comme suit: « Le colonel de Salaberry choisit une position forte et nous commençâmes à nous fortifier avec des arbres et à former des espèces de retranchements: c’est derrière ces retranchements que nous avons passé trois jours et trois nuits à guetter l’ennemi. »

Le 26 octobre 1813, à l’aube, l’armée américaine s’approche. Ils savent qu’une avant-garde composée de quelques centaines de miliciens canadiens leur barre le chemin, mais il sont confiants du fait de leur supériorité numérique. Un officier américain ordonne aux Canadiens de se rendre, le lieutenant-colonel de Salaberry refuse et tire lui-même le premier coup de feu.

Le tire des américains est intense. Toutefois, quand la fumée se dissipe, il est évident que les Canadiens ont tenu bon. Charles Pinguet témoigne: « nos soldats ont tiré entre trente-cinq et quarante cartouches, et en si bonne direction que les prisonniers que nous fîmes le lendemain disaient que nos balles passaient toute à l’égalité soit de la tête, soit de la poitrine. »

De plus, Salaberry utilise diverses tactiques afin de faire croire à la présence de plusieurs milliers de Canadiens.

Incapables de pénétrer la ligne de défense canadienne, les Américains se replient et décident d’attendre le printemps suivant avant d’attaquer à nouveau Montréal.

Mais, de crainte que les Américains n’aient l’intention de se rassembler pour reprendre l’offensive, M. de Salaberry laisse ses soldats sur les lieux pendant plus d’une semaine. Charles Pinguet constate qu’ils ont tellement souffert du froid et du mauvais temps, que plusieurs voltigeurs sont tombés malades.

Aujourd’hui, le Lieu historique national du Canada de la Bataille-de-la-Châteauguay commémore cette bataille.

bataille de la châteauguay
Bataille de la Châteauguay, gravure de l’époque, image libre de droit.

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