Mort à Meech, disent les autochtones du Manitoba
Mauvaise nouvelle pour Brian Mulroney : les autochtones qui bloquent l’adoption de l’Accord du lac Meech à la législature manitobaine ne lui demandent rien. Ils ne veulent rien négocier, rien savoir, c’est tout.
«Notre stratégie? C’est de tuer Meech. Nous vouons sa mort», a répondu le plus calmement du monde Phil Fontaine, président de l’Assemblée des chefs du Manitoba, à des journalistes médusés à Winnipeg.
Et d’ajouter sur le même ton : «Et c’est ce que nous sommes en train de faire.»
La raison? «Meech est un accord fondamentalement mauvais. Il n’est pas question de l’appuyer et nous sommes prêts à subir les conséquences de notre action.»
Accord du lac Meech
Négocié et ratifié par tous les premiers ministres, en 1987, «retouché» il y a une semaine à Ottawa, l’Accord du lac Meech, qui permet au Québec de réintégrer la Constitution canadienne «dans l’honneur et l’enthousiasme», on doit maintenant l’adopter par tous les gouvernements du pays avant samedi prochain, le 23 juin 1990.
Au Manitoba, où il n’a pas encore été adopté, Elijah Harper, un député autochtone néo-démocrate, suivant les consignes de l’Assemblée des chefs du Manitoba et conseillé par des experts en procédures, bloque tout le processus d,adoption depuis une semaine. On s’attend désormais à ce qu’il continue son obstruction jusqu’à la mort de Meech.
Que veulent les autochtones? «La parité avec le Québec», a répondu Ovide Mercredi, un des dirigeants de l’Assemblée des Premières Nations. Essentiellement, ils veulent être reconnus comme «société distincte» et participer de plein droit à toutes les conférences constitutionnelles qui les concernent.
(Cela se passait le 18 juin 1990).

Pour compléter la lecture :
- Trudeau et les Accords de Meech
- Démission de Lucien Bouchard, ministre de l’Environnement
- Le rapport Allaire
- Le rapport Allaire, c’est la destruction du Canada