Arts en Nouvelle-France

Arts en Nouvelle-France

Arts en Nouvelle-France : Les premiers artistes français venus s’établir en Nouvelle-France transportent avec eux le style baroque, ce noble style prisé depuis la Renaissance qui sied très bien à l’Église catholique triomphante.

La production artistique en Nouvelle-France, jusqu’au tournant du XVIIe siècle, est donc essentiellement destinée à l’ornement es édifices religieux : églises, séminaires, couvents, hôpitaux.

Héritier de la tendance baroque, l’abbé Hugues Pommier (1637-1682), originaire de Vendôme, est recruté à Paris par Mgr François de Laval, premier évêque de Québec. Futur missionnaire, bâtisseur d’églises et peintre, le père Pommier débarque en Nouvelle-France en 1664. Il exerce son ministère dans différentes paroisses, mais déchiré entre les exigences de sa charge et les critiques acerbes sur ses œuvres artistiques, peu appréciés de ses contemporains, l’abbé se croit incompris. Il est alors accusé de ses paroissiens d’indolence et obtient l’autorisation de retourner en France, mais il décède dans le séminaire de Québec avant de pouvoir partir.

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Cependant, l’artiste français auquel la Nouvelle-France est le plus redevable est sans conteste le frère Luc, né Claude François (614-1685), natif de Paris. Actif et talentueux, on le déjà connaît dans la capitale française avant d’entrer chez les Récollets en 1644. Il travaille entre autres choses à la décoration du Louvre avec Nicolas Poussin. Ce travail lui vaut le titre de peintre du roi. Après un séjour à Rome, il évolue de plus en plus vers un classicisme dépouillé.

Monseigneur de Laval le recrute et le frère Luc passera dans la colonie quinze mois. Le peintre met cette période à profit en peignant de nombreuses toiles. Il dresse alors les plans de la maison mère des Récollets à Québec – aujourd’hui l’Hôpital général – et ceux du Séminaire de Québec. Dès son retour à Paris, le frère Luc exécute sur commande des toiles destinées à des églises de la Nouvelle-France.

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C’est également Mgr François de Laval qui souhaite voir apparaître une première génération d’artistes canadiens capables de décorer les nouvelles églises. Il fonde ainsi à Saint-Joachim, près de Québec, l’École des arts et métiers, rattachée au séminaire de Québec. On destine cette école aux élèves d’avantages attirés par un métier manuel que par des études classiques.

On y enseigne les métiers de sculpteur, d’ébéniste, de peintre, de doreur, de maçon et d’autres métiers traditionnels. C’est le peintre et sculpteur français Jacques Leblond de Latour, natif de Bordeaux, qui dirige l’École des arts et métiers de son arrivée en Nouvelle-France.

Montréal aussi dispose d’une pareille école.

Faute d’argent et de nouvelles recrues, l’École de Saint-Joachim ferme ses portes en 1705. Les activités de l’École de Montréal cessent en 1706. Toutefois, ces deux établissements ont permis à quelques talents de se faire valoir et surtout. Suivant en cela le vœu le plus cher de Mgr François de Laval, ont permis la formation d’artistes nés en Nouvelle-France.

La manière de ces artistes qui ont marqué la production artistique au XVIIe siècle sera plus naïve et plus naturelle que des tendances baroques de l’art européen.

Arts en Nouvelle-France
Tableaux au Château Ramezay. Photo : Histoire-du-Quebec.ca

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