Amérindiens et la foi chrétienne
Amérindiens et la foi chrétienne : Voici quelques histoires pour vous aider à comprendre les attitudes des Indiens à l’égard de la foi chrétienne.
S’il avait été là…
Le fidèle Auriouaé après avoir été chasser pendant un an avec les Goyoguins de sa nation, revint chercher son asile ordinaire auprès de son père le comte de Frontenac. Il fut attaqué d’une pleurésie qui lui causa la mort trois jours après son arrivée. Il avait donné trop de marques de sa fidélité au service du Roi pour ne pas mériter quelque distinction à ses funérailles.
Comme il était instruit des mystères de la Religion on lui fit des obsèques avec les cérémonies ecclésiastiques, et il avait donné tant de preuves de sa valeur qu’on lui rendit celles que l’on accorde d’ordinaire aux officiers. Il avait une pension du Roi, et il ne manquait pas d’aller tous les mois chez le Trésorier de la marine, chercher sa lune, qui était sa paye.
Comme on lui parlait en mourant de Jésus-Christ, que les Juifs avaient crucifié, il s’écria : que n’étais-je là, j’aurais vengé sa mort, et je leur aurais enlevé la chevelure.
(Histoire de l’Amérique septentrionale, Vol. IV. Par De la Potherie.)
L’esprit superstitieux des Indigènes
Tout ce que les Sauvages voyaient entre les mains des missionnaires, et dont ils ne connaissaient pas l’usage, ils le regardaient comme merveilleux ; c’était des instruments de maléfices, des sorts destinés à leur causer quelque dommage. On était obligé de cacher jusqu’aux ornements de l’autel, et même il fallut faire disparaître une pendule et une girouette, dont l’une, disaient-ils, « leur apportait la mort, et l’autre leur donnait toujours le mauvais temps ».
(Beautés de l’Histoire du Canada. Par D. Dainville).
Amérindiens et la foi : Trait curieux
On trouve dans les Lettres Édifiantes un trait singulier. Il y est dit qu’un Iroquois, au lit de la mort, refusait obstinément les secours du prêtre, et qu’ensuite, un peu de l’eu étant tombé sur son lit, il cherchait à s’opposer à ce qu’on l’ôtât, en s’écriant : « Laissez, laissez-moi, vous dites que je dois être brûlé dans toute l’éternité : eh bien, qu’importe que je commence un peu plus tôt ou un peu plus tard » ?
Était-ce le cri de conviction d’un homme obstiné, ou le sarcasme d’un esprit satirique ?
(Beautés de l’Histoire du Canada. Par D. Dainville).
Définition originale
Un Outaouais nommé Jean Laplaque, grand ivrogne, interrogé par le gouverneur général de quoi il croyait que se faisait l’eau-de-vie, dont il était si friand, dit que c’était un extrait de langues et de cœurs ; « car, ajouta-t-il, quand j’en ai bu, mon cœur est sans crainte, et ma langue parle cent fois mieux ».
(Beautés de l’Histoire du Canada. D. Dainville).
Un petit prédicateur
Les enfants de nos écoles dans le Nord-Ouest sont admirables de zèle et deviennent île petits prédicateurs zélés et souvent victorieux des résistances des parents.
« — Père, je vois bien que tu ne m’aimes pas, disait un entant mourant à un vieux païen, car tu ne veux pas venir avec moi voir Dieu et la sainte Vierge.
— Et que. faut-il pour cela ? répliqua le père touché.
— Il faut te. faire, instruire par la Robe-Noire et recevoir l’eau de la prière qui rend le cœur fort.
— Je te, le promets, dit le vieux ».
Ils aiment tant leurs enfants, nos bous sauvages !
(Le Monde Illustré. Par Mgr Langevin.)
Prière touchante
« Quand la Robe-Noire est avec nous, il fait clair et il fait chaud dans la réserve, me disait un bon sauvage converti du paganisme d’abord, puis du protestantisme ; mais, quand il s’en va, il fait noir et tout le monde a froid.
Donne-nous donc, ô grand chef de la prière, les Robes-Noires qui demeurent toujours avec nous. Je suis vieux et malade, je vais laisser des enfants après moi. Je serai content et tranquille si la Robe-Noire vient habiter parmi nous, car je sais qu’alors mes enfants seront bons ».
(Le Monde Illustré. Par Mgr Langevin. Mgr Louis-Philippe-Abélard Langevin est né en 1855 et il a été élu archevêque de Saint-Boniface en 1895).
Amérindiens et la foi : Réponse sublime
« — Le prêtre ne t’aime pas, disait un pasteur protestant à un sauvage de Qu’Appelle ; il ne te donne ni tabac, ni habits. Le Peau-Rouge entrouvre sa chemise et répond :
— Es-tu capable de lire dans mon cœur ?
— Non, répondit le ministre étonné.
— Eh bien, reprit le sauvage, c’est dans mon cœur que la Robe-Noire met les présents qu’elle me donne. Quand je me confesse, il lave mon cœur avec le sang de Jésus-Christ. Quand je communie, il met Jésus dans mon cœur. Ton tabac va s’en aller en fumée, tes habits vont s’user ; mais les présents de la Robe-Noire resteront avec moi, et je les emporterai dans le grand ciel du Bon Dieu ».
Réponse sublime qui étonna les missionnaires eux-mêmes et qui prouve que Dieu révèle aux petits et aux humbles ce qu’il cache aux orgueilleux.
(Le Monde Illustré. Par Mgr Langevin).
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