Les touristes américains affluent dans nos grands hôtels
Une visite faite dans les principaux hôtels, nous a démontré combien la métropole est maintenant populaire chez nos voisins. À plusieurs endroits, il n’y a plus de chambre disponible.
La température maussade de ces jours dernier n’a pas empêché des milliers de touristes de nous rendre visite. Une visite faite hier soir dans nos grands hôtels nous a permis de constater qu’en effet, le nombre des étrangers qui sont actuellement ici est plus considérable que jamais. Tous les hôtels sont remplis à leur pleine capacité, et à quelques endroits même, on a dû refuser des hôtes, faute de place.
C’est donc que Montréal a beaucoup d’attraits surtout pour nos voisins les Américains qui semblent heureux d’y revenir, chaque année, durant la belle saison. Chaque jour nous voyons des groupes nombreux d’étrangers parcourir notre ville en tous sens et un bon nombre se montrent surpris des progrès que nous avons accomplis.
Le gérant d’un hôtel très important de cette ville nous déclarait, hier soir, qu’à son établissement, il ne reste plus que dix chambres de libres, sur un total de sept cents. Et il en est ainsi de tous les autres grands hôtels, où il y a affluence. Et pourtant, il ne se tient actuellement aucun grand congrès à Montréal, ce qui prouve que seul les touristes nous visitent en ce moment. Disons cependant que leur séjour ici est court, dans la plupart des cas, car ces visiteurs se dirigent ensuite vers les endroits de villégiature de notre province. Mais ils sont vite remplacés par d’autres de leurs compatriotes anxieux de suivre leur exemple.
Nous avons aussi appris hier que vu le manque d’espace dans les grands hôtels pour recevoir tous ces touristes, un bon nombre d’entre eux ont dû se retirer dans des maisons de pension privées où on s’efforce de leur assurer le meilleur service possible. Les adresses de ces maisons de pension sont à la disposition des autorités des hôtels qui les utilisent à l’occasion.
La venue à Montréal de ces milliers de touristes constitue une source de revenus considérables pour la métropole. Les marchands font des affaires d’or et c’est la prospérité partout. Il a été démontré plusieurs fois que les Américains laissent ici chaque année plusieurs millions dépensés en emplettes de tous genres. Cette chose est très facile à constater d’ailleurs. Il ne suffit, pour cela, que de visiter quelques-uns de nos grands magasins à rayons ou d’autres grands établissements.
Mais les touristes contribuent encore plus à la prospérité de la province. Non seulement ils sèment l’or à pleines mains dans la métropole, mais nos cultivateurs bénéficient grandement aussi de leur visite chez eux. Les merveilleuses routes que nous possédons permettent à ces touristes d’atteindre facilement nos endroits de villégiature et tous les jours, ils sillonnent la province qu’ils visitent en tous sens. Les hôteliers ruraux voient leurs établissements envahis, et leurs affaires sont encore très prospères.
Ces jours derniers, l’honorable Jacob Nicol, trésorier provincial, annonçait que les touristes américains dépensent au moins pour vingt millions de dollars pendant la saison du tourisme, dans notre province. C’est dire que la politique des bonnes routes en est une sage et que toute notre population qui en bénéficie directement ou indirectement devrait l’endosser pleinement.
(Texte paru dans le journal Le Canada, le 25 juillet 1925).
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