Affaire Godon

L’affaire Godon et combien a-t-il coûté au Québec ?

Le 18 septembre 1930, on découvre à Pointe-aux-Trembles, à l’extrémité est de l’île de Montréal, le corps de jeune fille Simone Caron, âgée de sept ans. Cette découverte macabre mènera à une longue enquête criminelle et à une série de procès qui occuperont la manchette des journaux québécois pendant des années.

Dans un premier temps, des accusations ont été portées contre un moine, le frère Dostithée (Albert Nogaret). Cependant, ce religieux sera acquitté à la suite de deux procès qui ont lieu en mars et septembre 1931.

Huit ans plus tard, en janvier 1939, un autre suspect, du nom d’Antonio Godon, est accusé du meurtre de la petite fille. Au terme d’un procès controversé, l’accusé sera déclaré inapte à revenir devant le tribunal et sera incarcéré à la prison de Bordeaux.

Antonio Godon est décédé peu de temps après, laissant planer le mystère sur l’identité du véritable meurtrier de Simone Caron.

Combien l’affaire Godon a-t-elle coûté à la Province de Québec ?

Combien a coûté l’alcool dont on a gavé l’accusé ?

Combien l’affaire Godon, telle que ressuscitée par le gouvernement d’Union Nationale, a-t-elle coûté à la province de Québec ? Voilà ce que demande Maître Léon Casgrain, député libéral du district de Rivière-du-Loup, dans une série de questions consignées au feuilleton de la Chambre.

Monsieur Casgrain, en participant au début sur l’Adresse en réponse au discours du Trône, au début de la session du Parlement, avait provoqué d’étranges explications de la part de M. Duplessis sur les procédés judiciaires employés contre Antonio Godon.

Voici de quelle façon M. Casgrain s’informe du coût de ce retentissant procès et de ses préparatifs :

  1. Combien le gouvernement de la province de Québec a-t-il dépensé d’argent, du 1er janvier 1838, jusqu’au 1er mars 1939, dans l’affaire Antonio Godon ?

a) Pour préparer le procès en comprenant toutes les dépenses de quelque nature qu’elles soient : location de véhicules-automobiles,, d’immeubles, parties d’immeubles ou locaux ; salaires, traitements, frais de voyages ou autres dépenses payées aux avocats, enquêteurs, « stool-pigeons », à Antonio Godon lui-même, aux experts, marchands, épiciers-licenciés, à la Commission des Liqueurs de Québec, etc.

b) Pour le procès lui-même, y compris les frais de voyages, les salaires ou honoraires, et autres dépenses quelconques payées aux avocats, aux jurés, aux témoins, aux huissiers, aux officiers de la Cour, aux experts, aux sténographies, etc…

2. Le gouvernement a-t-il en main des comptes, factures ou réclamation quelconques qui ne sont pas encore acquittés ?

3. Si la réponse est affirmative :

a) Quels sont les montants de ces comptes, factures ou réclamations ?

b) Par qui ont-ils été envoyés ?

c) Quels sont les montants dus dans chaque cas et à qui sont-ils dus ?

(Cette nouvelle a été publiée dans le quotidien Le Canada, mardi, le 14 mars 1939).

Voir aussi :

Notre-Dame-de-Montréal
D’ailleurs l’histoire n’est-elle pas là pour nous empêcher de condamner à la légère des mots sans crédit aujourd’hui, mais que leur fortune peut relever demain? Le néologisme peut être utile en plusieurs cas. Montaigne le dit, et Montaigne a son poids. (Lorédan Larchey, né en1831 et mort en 1902, LES EXCENTRICITÉS DU LANGAGE). Cathédrale Notre-Dame-de-Montréal. Photo de GrandQuebec.com.

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