Accidents de la circulation au Québec : Un record que nous détenons depuis cinq ans
Chacun sait que la province de Québec détient le record au Canada en ce qui concerne les accidents de la circulation. Si encore nous avions la consolation de pouvoir dire que la situation s’améliore ; mais, au contraire, elle empire.
Cela revient à dire que notre province a la plus forte proportion d’automobilistes incompétents et dangereux. C’est une distinction qui n’a rien d’honorable et peut faire hésiter certains touristes à venir nous rendre visite. Sans parler des sommes plus considérables que les propriétaires d’autos doivent débourser pour couvrir les risques d’accidents.
Monsieur Leslie A. Ham, président du Bureau des Assureurs du Canada, déclare que depuis cinq ans, nous avons établi un record qui devrait, comme collectivité, nous couvrir de honte. Le total de nos réclamations pour dommages est presque le double de la moyenne pour tout le pays : 231réclamations pour chaque millier de voitures de tourisme assurées, contre la moyenne de 120 par chaque voiture assuré pour le Canada ; 434 par mille contre la moyenne de 269, pour les véhicules commerciaux.
Les causes d’accident sont toujours les mêmes : excès de vitesse, conduite téméraire, maintien sur le mauvais côté de la route, tentative de dérober à un autre le droit de passage, dépassement à droite, etc. Il n’y a pas de raison valable pour que nous continuions à nous signaler de façon aussi déplorable. Si l’appel au sens de la responsabilité demeure sans effet auprès d’un trop grand nombre, il ne reste plus qu’à recourir à une forme politique de sévère répression policière contre tous les violateurs des règlements.
En ce qui concerne l’assurance des autos, M. Ham atteste que la situation est doublement pire que dans les autres province. Non seulement les réclamations sont plus nombreuses, mais elles sont aussi plus élevées qu’ailleurs. Conséquence inévitable : les taux d’assurance montent et vont continuer de monter. Ce sont tous les automobilistes de la province sans exception – et ceux qui conduisent prudemment sont, Dieu merci, les plus nombreux – qui se trouvent lourdement taxés par la faute d’une bande d’incorrigibles. Le jour où les bons chauffeurs jugeront que la coupe est pleine et se révolteront contre les mauvais compagnons qui les écorchent, ce sera peut-être le commencement d’une solution.
Il n’y a rien de neuf dans l’auto d’aujourd’hui, selon un spécialiste
L’humanité passe de L’ancien au nouveau sur un pont humain formé par ceux qui travaillent aux trois arts de principe : l’agriculture, la manufacture et le transport ». C’est M. Henry Ford qui parle et ses paroles sont sculptées dans la pierre de porte d’entrée de son laboratoire de Dearborn.
Nous avons franchi cette porte d’entrée, en fin de semaine, à les particularités des automobiles modernes ne sont pas dues à la fantaisie momentanée d’un dessinateur, mais bien à une évolution lente et mûrie, soumise au besoin d’un public acheteur.
Ressort de 1910
Monsieur Renwick a montré la suspension par ressorts à boudins aux quatre roues d’une auto Brush, modèle 1910.
Une Benz de 1898, dont le changement de vitesse s’opérait par un levier placé sous le volant. Idée, maintenant générale, que George Pierce, de Pierce-Arrow, adopta en 1903, mais abandonna, le levier au plancher étant plus populaire.
Le moteur arrière de la Schact, modèle 1909 ; la Pierce-Arrow tout aluminium qui a paru en 1923 ; de nombreux perfectionnements modernes qui ont ainsi fait leur apparition sur le marché au début du siècle.
La conférence de M. Renwick s’est terminée par un excellent film en couleurs, tourné aux usines Ford, en montrant, en détail tout le processus de la première idée d’un nouveau modèle à la sortie de ce modèle des usines de finissage.
Les dessinateurs se guident d’après certaines données générales fixées comme objectif : pour la Ford 1949. Même dimensions que le modèle précédent : nouveau dessin, nouvelle forme avancée; plus spacieux à l’intérieur; plus confortable et d’une performance inégalée ; plus bas sans en rendre l’entrée difficile; réduction du poids par la forme et par l’emploi de nouveaux matériaux; meilleure visibilité et finalement plus économique d’opération.
C’est avec ces données en main que la Ford 1949 a été créée.
(Ce texte a été publié dans le journal Le Canada, le 30 janvier 1930).
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