Abrégé de l’Histoire du Canada

Abrégé de l’Histoire du Canada pour les nuls : Découverte du Canada et premiers voyages

D. Par qui l’Amérique fut-elle découverte ?

R. L’Amérique fut découverte par Christophe Colomb, génois de nation. Cet habile navigateur, persuadé qu’en faisant voile vers l’ouest, il découvrirait de nouvelles terres, demanda quelques secours à ses concitoyens, ensuite à l’Angleterre, et enfin au Portugal, mais, n’ayant rien pu obtenir, il s’adressa à l’Espagne, et, après trois ans de sollicitations, il obtint de Ferdinand trois petits vaisseaux pour cette expédition. Il aborda, le 16 octobre 1492, dans une des îles Lucayes, qu’il nomma Saint-Sauveur.

D. Quels furent les Européens qui y formèrent les premiers établissements ?

R. Ce furent les Espagnols. Ils fondèrent de nombreuses colonies, et s’approprièrent les plus riches mines d’or et d’argent. Les Portugais s’emparèrent du Brésil, les Français et les Anglais formèrent plus tard de grands établissements dans ce nouvel hémisphère.

D. Que fit François I, roi de France, voulant exciter l’émulation de ses sujets par rapport à la navigation et au commerce ?

R. Il donna ordre à Jean Vérazzani (Verrazano), florentin de nation, qui était à son service, d’aller reconnaître les nouvelles terres, dont on commençait à parler beaucoup en France. Il partit de Dieppe en 1523, avec quatre vaisseaux, qu’il ramena dans le même port, l’année suivante. Il fit un second voyage, puis un troisième ; comme il no reparut plus, on croit qu’il périt en mer, ou qu’il fut massacré avec ses gens, par les naturels du pays dans lequel il aborda.

D. Qui fut présenté à François l, pour continuelle dessein d’établir une colonie française en Amérique ?

R. Ce fut un capitaine malouin, nommé Jacques Cartier. Il partit de Saint-Malo, le 20 avril 1534, avec deux bâtiments et 120 hommes d’équipage. Les vents lui ayant été favorables, il aborda, le 10 mai, au cap Bonatista, dans l’île do Terre-Neuve. Ayant trouvé la terre couverte de neige et le rivage bordé de glace, il no put ou n’osa s’y arrêter. Il côtoya ensuite toute la partie septentrionale de l’île, se dirigea vers le sud, traversa le golfe, s’approcha du continent, et entra dans une baie profonde, où il souffrit beaucoup du chaud ce qui lui fit nommer Baie des  Chaleurs.

D. Que fit Cartier après avoir visité les côtes de l’ile de Terre-Neuve, et celles qui environnent le golfe ?

R. Il prit possession du pays au nom du roi de France, François I, et remit à la voile le 15 août, pour retourner à Saint-Malo, où il arriva le 5 septembre suivant. Sur le rapport avantageux qu’il fit au roi de son Voyage, il obtint une commission plus ample que la première, avec trois navires et du bons équipages.

D. Par qui Cartier fut-il accompagné dans le second voyage qu’il fit en Canada, le 19 mai 1535 ?

R. Il fut accompagné de plusieurs gentilshommes, qui voulurent le suivre en qualité de volontaires.  Cette seconde traversée ne fut pas aussi courte que la première, car il s’éleva de violentes tempêtes et les vaisseaux furent séparés les uns des autres, et ne se rejoignirent que le 20 juillet. Le 10 août, Cartier entra dans une baie à laquelle il donna le nom de Saint-Laurent, en l’honneur du saint dont on célébrait ce jour-là la fête, et ce nom s’étendit d’abord à tout le golfe, et ensuite au grand fleuve qui s’y décharge, et qu’on avait appelé auparavant rivière du Canada. Il remonta le fleuve avec ses trois vaisseaux, et arriva à l’embouchure du Saguenay, le 1er septembre, de là, il s’avança jusqu’à l’île aux Coudres, où il mouilla, et continua de remonter le fleuve jusqu’ à une petite rivière qu’il nomma Sainte-Croix, et qui porte présentement le nom de Saint-Charles.

D. Quelle visite reçut-il le lendemain de son arrivée en cet endroit ?

R. Il y reçut la visite de Donnacona, chef de la bourgade de Stadaconé, qui était située sur l’éminence où est maintenant bâtie la Haute-Ville de Québec. Il traita avec ce chef au moyen de deux sauvage s qu’il avait emmenés en France, l’année précédente, et qui entendaient un peu la langue française.

D. Jusqu’où Cartier remonta-t-il le fleuve ?

R. Il le remonta jusque vis-à-vis la bourgade sauvage de l’Hochelaga, située à l’endroit où est aujourd’hui Montréal. Il n’eut qu’à se louer du bon accueil que lui firent les naturels du pays, Pendant le séjour qu’il fit en cet endroit, il monta sur la montagne au pied de laquelle la bourgade était bâtie, en lui donnant le nom (le Mont-Royal, (Montréal), comme on s’exprimait de son temps. Il découvrit là une grande étendue de pays dont la vue le charma, et à juste titre.

D. Que trouve-t-il à Sainte-Croix, y étant de retour ?

R. Il y trouva un fort de pieux debout, que ses gens avaient construit pour se garantir de toute surprise de la part des sauvages, et il résolut d’y passer l’hiver. B i e n t ô t ses gens furent attaqués du scorbut, et il en mourut un grand nombre, mais une tisane fuite avec la fouille et l’écorce de l’épinette blanche, bouillies ensemble, rendit la santé aux autres. Dès que la navigation fut ouverte, Cartier se rembarqua pour ta France, avec deux de ses vaisseaux, abandonnant le troisième, faute de bras pour le manœuvrer.

D. Comment les Français trouvèrent-ils le Canada lorsqu’ils en firent la découverte?

R. Ils trouvèrent cette vaste région partout couverte d’épaisses forêts, Le climat était rigoureux en hiver, surtout dans la partie septentrionale : le changement du chaud au froid et du froid au chaud y était quelquefois Subit ; mais l’air était salubre. Le poisson abondait dans les lacs et les rivières et le gibier dans les forêts. Le pays n’était pas infesté de bêtes venimeuses ou féroces, si l’on excepte le serpent à son hottes et l’ours, dont la rencontre pût être par fois dangereuse.

D. Par quelles nations le Canada était-il alors habité ?

R. Il était habité par diverses tribus sauvages, qui différaient peu entre elles par le caractère, les mœurs et les usages. Au nord on trouvait les Esquimaux, peuple faible et ressemblant à certains égards aux Lapons déjà connus des Européens) le long de la mer, au sud du golfe Saint-Laurent, étaient les Souriquois, les Cannabas et les Abénaquis. En remontant le fleuve, on trouvait d’abord les Montagnais, qui habitaient les bords do la rivière du Saguenay et du lac Saint-Jean, Les Algonquin occupaient les bords du grand fleuve, depuis Québec jusqu’à Montréal, Au midi des grands lacs Erie et Ontario était la nation iroquoise, composée de cinq tribus, dont voici les noms : Agniers, Ononotague, Goyogouin, Onneyouth et Tsomwnthouan. Au nord-ouest des Iroquois, entre les lacs Érié et Huron, était l a tribu nombreuse des Hurons. Les Outaouais fréquentaient les bords de la grande rivière qu’on a depuis appelée de leur nom.

D. Quelles étaient les mœurs de ces sauvages ?

R. La plupart, excepté les Iroquois, étaient de mœurs assez douces dans le commerce ordinaire de la vie ; mais, dans leurs guerres, ils étaient tous d’une cruauté révoltante, tourmentant leurs prisonniers de la manière la plus horrible, et poussant la barbarie jusqu’à les manger. Ils croyaient à l’existence d’un être suprême, et ils l’appelaient dans leur langue le Grand-Esprit. Ils croyaient aussi à une vie à venir ; mais ils n’en avaient que des idées fantastiques et bizarres, comme la plupart des antres sauvages. Leurs arts se bornaient à faire des cabanes, des canots, des filets, des habits de peaux de bêtes et des armes, dont les plus ordinaires étaient l’arc et la flèche ; ils savaient aussi sculpter et teindre grossièrement, et cultivaient quelques légumes.

D. Que dit Cartier dans la description qu’il donne de la. bourgade d’Hochelaga ?

R. Il dit qu’elle était à peu près ronde, que trois enceintes de palissades y renfermaient environ 50 cabanes, longues de plus de 50 pas chacune et larges de 14 ou 15 pas et faites en forme de tonnelles. On entrait dans la bourgade par une seule porte, au-dessus de laquelle, aussi bien que le long de la première enceinte, régnait une espèce de galerie, où l’on montait avec des échelles, et qui était pourvue de p:erres et de cailloux, pour la défense de la place.

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