Chronique ouvrière du Québec, le mois d’août 1940
Voici quelques extraits intéressants des nouvelles concernant l’état du monde du travail et du commerce au Québec en août 1940. Ces messages nous permettent de mieux comprendre la situation générale de cette époque lointaine.
Les chapeliers donneront $4,500 à la Croix-Rouge
Ils acceptent de travailler quater heures supplémentaires au bénéfice des œuvres de cette société – Le local de l’Union internationale compte 1,800 membres
Les membres du local 49 de l’Union internationale des chapeliers travailleront quatre heures supplémentaires au bénéfice de La Société canadienne de la Croix-Rouge, cette semaine. C’est ce qu’ils ont résolu hier soir, au cours d’une réunion régulière de leur local.
Contrairement à leur habitude, ils travailleront quarante-huit heures, c’est-à-dire toute la journée de samedi. Ils garderont pour eux quatre heures de salaire et ils remettront une somme équivalente à quatre heures de travail à la Croix-Rouge.
L’organisateur canadien – français de cette union, M. Paul Fournier, a déclaré hier soir qu’une somme de $1.500 sera ainsi remise a la Société canadienne pour lui aider à poursuivre son œuvre bienfaisante. « Le local compte 1,800 membres qui donneront une moyenne de $2.50 chacun », dit-il.
M. Fournier a ajouté que les chapeliers étaient heureux de pouvoir contribuer aux œuvres de la Société et de faire leur part dans ce conflit. « Ils s’imposeront avec plaisir le sacrifice de cette somme en pensant à toute le bien que pourra accomplir la Société », dit-il.
Les cordonniers demanderont des salaires uniformes pour les travaux de guerre
Toutes les unions de cordonniers de notre province demanderont prochainement au gouvernement fédéral d’obliger tous les manufacturiers, qui fabriquent des chaussures de soldats, de payer des salaires uniformes dans les ateliers. Elles écriront une lettre conjointe au sous-ministre du Travail, M. Dickson, pour lui soumettre leur requête.
Interroge, hier soir (21 août 1940), l’agent d’affaires du local 219 de l’Union internationale de» cordonniers. M. Charles McKercher, a déclaré que présentement les manufacturiers, qui obtiennent des contrats de guerre, payent divers salaires. « Plusieurs ne respectent pas les taux établis par les unions et ils font ainsi une concurrence ruineuse n ceux qui payent ces salaires. Nous désirerions, dit-il, que le gouvernement fédéral oblige tous les employeurs à payer des salaires uniformes ».
M. McKercher a ajouté que les unions de l’industrie voulaient aussi obtenir du gouvernement une conférence avec les manufacturiers pour discuter de cette question. Il n’y a aucun doute que nous parviendrons à nous entendre à la satisfaction de tout le monde, dit-il. Entretemps, les principaux chefs du mouvement ouvrier canadien feront des demarches personnelles à Ottawa pour régler notre problème.
Interrogé aussi au sujet de la fête du Travail, M McKercher a déclaré que les cordonniers participeront, comme les années dernières, au défilé annuel des Unions internationales, le 2 septembre. “Nous défilerons avec nos bannières, dit-il. Les pensionnaires de l’Union suivront le défilé dans des autobus. Il est probable qu’une réception sera donnée pour les membres immédiatement après le défilé”.
Tous les ouvriers travaillent, sans perte de temps, dans la fourrure
La saison bat son plein dans l’industrie de la fourrure. Tous les ouvriers et les ouvrières travaillent sans perdre de temps et il faudra bientôt faire des heures supplémentaires pour accélérer la production. Les commandes sont nombreuses et tout fait prévoir que les ouvriers auront beaucoup de travail durant des mois.
Les nouveaux salaires sont aussi en vigueur. Le contrat collectif, conclu il y a quelques mois entre les manufacturiers et l’union internationale, a été sanctionné ces jours derniers par le gouvernement provincial. Ces nouveaux taux représentent une augmentation de dix pour cent sur ceux de l’an dernier. Les ouvriers sont satisfaits de leurs conditions de travail.
Interrogé, hier soir, au sujet du temps supplémentaire, M. Albert Roy, gérant des locaux 66 et 67 de cette union, a déclaré que le contrat collectif permet aux employeurs de faire travailler leurs employés, le soir, à partir du mois d’août jusqu’au mois de décembre, après quoi ils doivent respecter la limite de quarante heures par semaine. Ces heures supplémentaires leur sont permises pour accélérer la production et leur permettre de remplir plus rapidement leurs commandes.
Autres nouvelles du monde ouvrier
Séance régulière du Conseil central des Syndicats catholiques
Le conseil Central des Syndicats catholiques de Montréal tiendra séance ce soir, à 8 heures au #1231 est, rue De Montigny, sous la présidence de M. J.-B. Délisle. Plusieurs questions d’un intérêt particulier y seront discutées. Les directeurs présenteront un compte-rendu de leurs travaux de la semaine. Tous les délégués sont instamment priés d’y assister. On annonce également que des résolutions devant être soumises au prochain congrès de la Confédération des travailleurs catholiques du Canada seront adoptés au cours de la séance.
Réunion générale des cordonniers
Le local 249 de l’Union internationale des cordonniers tiendra une réunion régulière demain soir, à 8 heures au #1331 est, rue Sainte-Catherine. L’agent d’affaires, M. Charles McKercher, fera rapport de ses travaux de la semaine. D’autres questions d’un intérêt particulier sont aussi à l’ordre du jour.
Le comité paritaire des barbiers et coiffeurs émet une nouvelle carte de compétence
Le Comité paritaire des barbiers – coiffeurs de Montréal adresse à tous les barbiers et coiffeurs, soumis à sa juridiction, une carte de compétence officielle. Cette émission de cartes a été décidée pour faire disparaitre les ennuis qui causait l’émission de cartes par l’ancien comité, les associations et le comité actuel. La nouvelle carte assurera plus d’uniformité et plus de facilité au comité partitaire pour contrôler les cartes de compétence.
La propagande horticole à la Baie-Comeau
Fondation d’un organisme affilié à la Fédération horticole du Québec
Québec, 21 août 1940. — Dans le but de promouvoir la production la production légumière, la culture fruitière, l’horticulture, l’architecture des jardins et l’embellissement des propriétés, les citoyens de Baie-Comeau réunis en assemblée à l’Hôtel municipal, ces jours derniers ont jeté les bases d’un organisme de propagande horticole qui sera affilié à la Fédération horticole du Québec.
Telle est la nouvelle qu’a annoncé le représentant local du service de l’horticulture, M. J.-L. Gagnon.
Au cours d’une réunion subséquente, les administrateurs du nouveau groupement ont fait adopter un programme d’action pour l’année lequel prévoit l’encouragement, sous diverses formes et selon les ressources de la société, de toute activité horticole locale.
M. Ed. Gernsey, professeur au Jardin botanique de Montréal et vice-président de la Fédération horticole du Québec, était l’invité d’honneur. Il a exposé brièvement comment fonctionnent les sociétés d’horticulture à travers la province et le but qu’elles se proposent.
Il fut approuvé sur le champ que les résidants de Baie-Comeau organisent une section de ce genre. Ce nouvel organisme sera connu sous le nom de Société d’horticulture de Baie-Comeau.
Les patrons et officiers honoraires de cette association sont : l’honorable Adélard Godbout, premier ministre ; ministre de l’agriculture et de la colonisation ; M. Le maire H.-A. Sewell; M. J. G. Lane ; le Rev. C.E. Brown; le Père Gagné ; MM. A. Rabin et J.-H. Lavoie, chef du service de l’horticulture a Québec.
Les officiers actifs et membres du conseil d’administration élus sont: M. Bruce McAdam, président; T.-H. Auger. 1er vice-président; Mme R. Comette, 2e vice-présidente; M. Auryo Carpentier, secrétaire; M. F.-H. Ducheneau, trésorier; Mme H.-A. Sewell, MM. R.-M. Cooper, Sam Caughie, G. Bélanger et T.-R. Gousse, administrateurs.
Le congrès de la Fédération des chambres de jeunes
Il se tiendra aux Trois-Rivières les 31 août et 1er septembre
“Pour et après la victoire”, tel est le thème du congrès annuel de la Fédération des Chambres de commerce des jeunes de la province de Québec qui se tiendra aux Trois-Rivières. les 31 août et 1er septembre, sous la présidence de M. Raoul Provencher, avocat des Trois-Rivières et président général de la Fédération.
L’honorable Adélard Godbout, premier ministre de la province, et Son Excellence le gouverneur George D. Aitken, de l’État du Vermont, le docteur J. D. Bachand, ministre du commerce et de l’industrie du Vermont, assisteront, samedi soir, au grand banquet du jeune commerce de la province, l’hôte de la Chambre des jeunes des Trois-Rivières.
Interrogé sur le congrès tenu aux portes de la Mauricie, M. Raoul Provencher a déclare que “la loi de mobilisation, même si elle est en voie d’application, ne saurait affecter sensiblement le nombre des congressiste, que les jeunes doivent, comme toujours, donner l’exemple de l’optimisme, que la crise mondiale donnera lieu à des échanges de vue extrêmement intéressants entre les jeunes hommes d’affaires des diverses régions de la province”.
Le congrès s’ouvrira officiellement samedi après-midi, le 31 août, pour se continuer le dimanche à Shawinigan et Grand’Mère. Ces deux villes accorderont des réceptions officielles aux délégués du jeune commerce provincial. Des divertissements seront organisés par Trois-Rivières, Grand’Mère et Shawinigan pour ceux qui voudront y passer la journée de la Fête du Travail.
Les comités, composés de délégués, étudieront les questions suivantes: a) guerre et après-guerre; b) activités des chambres; c) problèmes de la Fédération; d) résolutions du congrès.
Les jeunes de la Mauricie se préparent donc à donner h ses hôtes une magnifique réception en mêlant intelligemment l’utile à l’agréable.
À compléter la lecture :
