Biographie de Joseph Olivier Thomas Bélanger
Joseph Olivier Thomas Bélanger, le martyre des luttes ouvrières au Québec, est né le 5 décembre 1880 à Saint-Simon de Rimouski.
Thomas, le benjamin des garçons de la famille, poursuit ses études au-delà de la moyenne des jeunes de son âge. Il semble qu’il fait ses études à Trois-Pistoles ou à Montréal, où demeure son frère Désiré.
Selon les témoignages oraux recueillis de ses amis, ainsi que selon le rôle que Bélanger joue au sein de l’union de Buckingham, il sait lire et écrire et connaît bien l’anglais.
Thomas Bélanger travaille pour la compagnie de tramways à Québec. Il se rend aux États-Unis, à Lewiston, dans le Maine, où habite son frère aîné Joseph. Un grand nombre de Québécois s’y rend pour travailler dans les filatures tout en s’initiant aux rudiments du syndicalisme.
Le jeune homme nomade, comme un grand nombre de ses compatriotes à l’époque. La diaspora canadienne-française, qui s’étend à l’ensemble du Canada et des États-Unis est parcourue en tous sens par ceux qui sont à la recherche de travail dans de nouveaux milieux de travail.
Mariage
Vers 1903, à l’âge de 23 ans, Bélanger se retrouve dans la région de Sault-Sainte-Marie, au sud de l’Ontario, là où l’industrie du bois de sciage industrie est florissante. Thomas n’est pas étranger à cette industrie pour l’avoir connue dans la région de Trois-Pistoles et de Saint-Simon, Il est à l’emploi de la compagnie McFadden, à Blind River.
C’est à cet endroit, à l’embouchure de la rivière Mississagi, sur la rive nord du lac Huron, qu’il rencontre Marie-Louise. La rencontre a lieu dans la maison de pension tenue par Basile Turpin et sa femme Herméline McGregor. La nièce de cette dernière, Marie-Louise, fille de Richard McGregor, âgée d’à-peine dix-sept ans, aide sa tante à tenir maison. C’est à la paroisse Sainte-Famille de Blind River que Thomas et Marie-Louise se marient, le 16 septembre 1903. C’est la tante Herméline qui organise la réception de mariage.
Vers 1905, Thomas Bélanger et sa femme déménagent à Buckingham, au Québec, près d’Ottawa et de Hull. La compagnie de MacLaren embauche Thomas comme ouvrier au moulin à bois de Buckingham. Cette compagnie est monopoliste et tzar le tout-puissant de la région.
Les idées du syndicalisme, apportées dès États-Unis, influencent Thomas Bélanger. Il décide de fonder un syndicat international qui défendrait les droits des ouvriers. La lutte est acharnée. On élit Bélanger président du syndicat. Les médias l’accusent de corruption, d’avoir des comptes secrets à l’étranger et d’être athée…
Confrontation
Le refus de la famille MacLaren de reconnaître le syndicat mène à une grève qui éclate à Buckingham, le 12 septembre 1906. Les patrons embauchent des gardes armés payés pour protéger les briseurs de grève.
Une première confrontation a lieu le 26 septembre, alors que les grévistes tentent d’empêcher les briseurs de grève d’entrer dans les installations.
Lors d’une manifestation des ouvriers, le 8 octobre 1906, on assassine Thomas Bélanger par une balle. Selon plusieurs témoignages, les mercenaires avaient tous son photos dans leurs poches et ils ont visé le cœur du leader ouvrier.
François Thériault, un de ses amis et compagnons, trésorier du syndicat, tombe également lors de cette fusillade mortelle.
En 2006, on a érigé un monument en l’honneur de Thomas Bélanger, le premier leader ouvrier – martyre des luttes ouvriers au Québec.

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