Biographie de Robert Giffard
Robert Giffard est né en 1587 (ou en 1589, selon d’autres sources) à Autheuil, dans le Perche. Il était apothicaire à Tourouvre jusqu’en 1621, date de son départ pour le Canada où il va séjourner en tant que chirurgien de la marine. À ce titre, il avait droit à un logement sur le bord du fleuve.
En 1627, Giffard rentre en France. En février 1628, il épouse Marie Renouard et il repart vers Québec, accompagnant un groupe de colons. Toutefois, le navire revient en France suite à une attaque de pirates. En 1629, Québec est occupée par les Anglais et c’est seulement en 1634, après le traité de Saint-Germain-en-Laye, que Giffard embarque de nouveau à Dieppe pour la Nouvelle-France.
Le 15 novembre 1634, Robert Giffard reçoit un vaste territoire, correspondant aujourd’hui à l’arrondissement de Beauport de la ville de Québec, qui lui est octroyé en réparation des biens volés par les pirates en 1628. Giffard contribue à son peuplement en faisant venir plusieurs colons des environs de Tourouvre.
En 1640, Giffard devient le premier médecin de l’Hôtel-Dieu de Québec, ouvert dans un bâtiment provisoire correspondant à l’actuelle rue Desjardins.
Le titre de médecin, à cette époque, ne pouvait être utilisé que si on détenait une licence spéciale pour pratiquer la médecine. Les chirurgiens étaient alors plus nombreux que les médecins. Toute personne capable de panser des plaies et de faire de petites opérations, pouvait devenir chirurgien sur un navire. Cependant, la loi les obligeait à consulter un médecin dans les cas sérieux. Alors, Giffard a dû obtenir une licence du Collège de France pour exercer la médecine et la chirurgie à Québec et dans ses environs. Selon des témoignages, il fut un habile chirurgien et un excellent médecin, ainsi qu’un grand chasseur et amateur de pêche.
En 1647, il obtient la seigneurie de Saint-Gabriel, à Québec. En 1647, la seigneurie de Mille-Vaches, en aval de Tadoussac, lui est concédée.
En 1658, Robert Giffard est anobli.
Il meurt en 1668 à Québec. À son décès, la Nouvelle-France n’avait que 3 000 habitants.
Nom de Tourouvre
Qu’avaient en commun le maître-charron Jean Creste (1626-1717), le maçon Jean Guyon (1592-1663), l’apothicaire Robert Giffard (né vers 1587-1668) et Robert Giguère (1616-1709) ? Au moins deux choses! D’abord, ils faisaient partie du groupe de plus de 200 personnes qui avaient quitté le Perche région sise entre la Normandie et le Maine, pour s’établir en Nouvelle-France au XVIIe siècle. Mais surtout, ces Percherons sont nés ou ont vécu à Tourouvre, actuel chef-lieu de canton dans le département de l’Orne, sis à 12 km au nord-est de Mortagne-au-Perche et à une cinquantaine de kilomètres au nord-est d’Alençon ; son nom, attesté sous la forme latinisée Tortum Robur au XII’ siècle, est une formation médiévale pour désigner un chêne tordu, ainsi ce mot appartient d’une façon au règne végétal.
Les immigrants venus de ce village français on t laissé au Canada et aux États-Unis une nombreuse descendance. Tourouvre et les Juchereau (1965) de Mme Pierre Montarouvre rend compte de l’émigration pionnière de ce village en Nouvelle-France, particulièrement sur la Côte-de-Beaupré et à l’île d’Orléans.
L’église Saint-Aubin, construite au XIIe siècle, témoigne d’ailleurs de la contribution de cette commune au peuplement de l’Amérique. On y trouve deux vitraux dont l’un, datant de 1892, illustre le départ de Julien Mercier et de 80 familles tourouvraines pour le Canada vers 1650. Ces vitraux furent installés un an environ après le passage de leur donateur, Honoré Mercier (1840-1894), descendant de Julien Mercier et premier ministre du Québec de 1887 à 1891. Réalisé en 1615, l’escalier de pierre conduisant au clocher de l’église est aussi rattaché à l’histoire du début de la Nouvelle-France. Son auteur, Jean Guyon, prit en effet la route du Canada en 1634 et s’installa, à peu de distance à l’est de Québec, dans la seigneurie de Beauport, concédée la même année à Robert Giffard par la Compagnie des Cent-Associés.
Les autorités québécoises nommèrent Tourouvre un canton du Haut-Saint-Maurice, en 1906; ce dernier est situé à 35 km de la ville de La Tuque. Le hameau de Rapide-Blanc s’étend dans la partie nord-ouest du canton, le long de la rivière Saint-Maurice et à proximité du barre du Rapide-Blanc. Ce territoire est baigné par plusieurs nappes d’eau, dont les lacs Kennedy, de la Bouteille et Tourouvre. Ce dernier lac, expansion du Saint-Maurice, reçoit du nord les eaux de la rivière Trenche. En plus d’un canton, Tourouvre désigne deux entités lacustres et deux voies de circulation, l’une à Beauport et l’autre à Boucherville.

Pour en apprendre plus :
- Beauport
- Hôtel Dieu de Québec
- Centre hospitalier Robert-Giffard
- Biographie de Michel Sarrazin
- Médicine en Nouvelle-France