
Biographie de Reginald Fessenden, inventeur de la radio
Personne ne pouvait prédire que le fils du pasteur de l’église épiscopalienne érigée dans le village d’Austin, dans les Cantons de l’Est, le petit Reginald Aubrey Fessenden, allait inventer la radio.
Aujourd’hui, un modeste monument lui est dédié tout près de son lieu de naissance. Il fut parmi les premiers, voire le premier, à envoyer des transmissions de voix et de musique sans fil. Il inventa le sondeur, des appareils de transmission sous-marine de signaux et il est à l’origine de plus de cinq cents autres brevets.
Né dans le comté de Brome en 1866, le jeune Fessenden excellait déjà en mathématiques. Il a étudié au « Trinity Collège School » en Ontario et au collège Bishop’s dans les Cantons-de-l’Est. À vingt ans, il fut embauché par la « Thomas Edison Machine Works ». Plus tard, il enseigna le génie électrique dans deux universités.
À la même époque, Reginald Fessenden poursuivait ses recherches sur les communications sans fil.
Il réussit à transmettre le premier message radio à partir d’une île au milieu de la rivière Potomac. Le 23 décembre 1900, il y place un microphone et transmet des paroles par ondes électromagnétiques sur une distance de cinquante miles.
Ce premier message radio disait: « Un, deux, trois, quatre, est-ce qu’il neige où vous êtes, monsieur Thiesen ? Si oui, voulez-vous me télégraphier? » Un kilomètre plus loin, M. Thiesen répondit. La radio était née.
Malgré les succès de Reginald Fessenden, ses collègues réfutaient ses théories selon lesquelles les ondes sonores se transmettent par vagues continues centrifuges, un peu comme l’effet produit par une pierre jetée dans l’eau.

Reginald Fessenden, portrait de l’époque, image libre de droit.
En 1906, la veille de Noël, il diffusa la première émission à partir de Boston vers des vaisseaux navigant sur l’Atlantique. Les télégraphistes l’entendirent lire des passages de la Bible, jouer du violon et leur souhaiter un Joyeux Noël.
Dès le début de la première guerre mondiale, en 1914, Fessenden s’engage dans l’armée canadienne. Il part pour Londres et y dessine un appareil capable de détecter l’artillerie ennemie. Au moment où les Zeppelins allemands attaquent Londres, il fait tester son antenne directionnelle capable de repérer les aéronefs. Plus tard, il met au point un système sans fil de communications sous-marines, des appareils permettant de localiser les sous-marins, ainsi qu’un appareil de mesure de profondeur océanique qu’il a appelé phantomètre et qui est l’ancêtre du sonar.
L’Institute of Radio Engineers remit une médaille d’honneur à M. Fessenden. Philadelphie dit de lui que ses «travaux ont apporté un grand bienfait à l’humanité».
En 1928, on lui accorda 500 000 $ après une interminable controverse au sujet de son brevet.
À 62 ans, Reginald Fessenden déménagea à Hamilton, aux Bermudes, pour raison de santé. Il meurt en 1932.
Vous vous demandez sûrement: « oui, mais…et M. Marconi dans tout ça ? ». Partisan de la théorie selon laquelle la transmission de la voix était impossible, ce dernier continuait à transmettre en code Morse alors que M. Fessenden transmettait de la musique. Mais Fessenden fut oublié après son décès en tant que pionnier de la radiodiffusion.
C’est en 1986 qu’il fut enregistré au Temple de la renommée de la radiodiffusion par l’Association canadienne des radiodiffuseurs.
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