
Biographie de Pierre Boucher
Pierre Boucher est né au cours de l’été 1622 et il fut baptisé le 1er août 1622 dans la ville de Mortagne, située dans l’ancien comté du Perche, aujourd’hui en Basse-Normandie.
Sa famille vient s’établir au Canada en 1635 (selon ses «mémoires»), ou en 1634 (selon les récits de son père Gaspard Boucher). En 1637, à l’âge de 15 ans, Pierre Boucher voyage à travers la Nouvelle-France en compagnie des Jésuites. Au cours de ses voyages d’exploration, Pierre Boucher apprend les langues amérindiennes, notamment l’algonquin, l’iroquois, le huron et le montagnais. Il intervient comme interprète pour les autorités et plusieurs entreprises. Jusqu’en 1641, Boucher partage la vie des Indiens. Le 11 avril 1640, à Téanaostaiaé, il est sérieusement blessé au bras lors d’une révolte des Hurons.
Le 18 mai 1642, Boucher débarque sur l’île-de-Montréal parmi les fondateurs de Ville-Marie, comme sergent envoyé par les autorités de la Nouvelle-France afin de protéger les colons.
Le 20 août de la même année, il participe à un combat contre les Iroquois à l’embouchure du Richelieu.
En 1644, il s’établit à Trois-Rivières, dans un fort qui n’a que dix ans d’existence. Il est désigné comme interprète officiel du fort.
Il se marie en 1649 avec une Amérindienne d’origine huronne, Marie Ouebadinskou, mais sa jeune épouse meurt lors de la naissance de son enfant qui décède peu après.
En 1652, il épouse Jeanne Crevier avec laquelle il aura quinze enfants, ce qui était courant à cette époque.
Boucher se distingue par sa compétence, son honnêteté et son courage, aussi M. Huault de Montmagny, gouverneur de la colonie, lui confie de grandes responsabilités lors des négociations avec les indiens.
Il est nommé gouverneur de Trois-Rivières en 1653. Il joue un rôle important pour la survie de cette localité en organisant sa défense contre une offensive iroquoise. Mais il démissionne en 1667 et fonde la ville de Boucherville. La seigneurie de Boucherville était alors la plus riche de la Nouvelle-France. Elle retient donc l’attention des autorités et des voyageurs et on la prend comme exemple. L’intendant de la colonie Bochart de Champigny la cite comme la meilleure expérience de toutes les régions du pays. Selon les propos de Gédéon de Catalogne, les habitants de Boucherville «sont les plus à l’aise du gouvernement de Montréal».
Pierre Boucher est décédé le 19 avril 1717, à plus de 95 ans, à Boucherville.
Il a rédigé ses « Mémoires », récit chronologique de l’histoire de la Nouvelle-France au XVIIe siècle. C’est un livre simple, sans prétention, mais qui contient de nombreux petits faits qui témoignent de son époque.
On présente souvent Pierre Boucher comme ayant été gouverneur des Trois-Rivières, de 1654 à 1657 puis de 1663 à 1667. Pourtant, sa contribution au destin de la ville dépasse largement cette fonction administrative.
En effet, c’est Pierre Boucher qui participe activement à l’installation de la colonie en 1650. À cette époque, Boucher a déjà un parcours impressionnant derrière lui. Il est soldat, mais est surtout devenu un interprète réputé. En 1644, il est nommé commis au fort de Trois-Rivières et joue un rôle actif dans sa défense. La petite colonie est vulnérable. Il faut organiser promptement les habitations et mieux distribuer les terres dans le bourg, puis le ceinturer de palissades, tâches auxquelles Pierre Boucher prend une large part.
C’est également Pierre Boucher qui défend valeureusement, en compagnie d’une quarantaine d’hommes, le fort de Trois-Rivières contre une attaque iroquoise, en 1653. Il sort vainqueur de neuf longues journées de siège conduites par près de 600 guerriers amérindiens, ce qui fait dire au gouverneur Jean de Lauzon : « … si les ennemis eussent pris les Trois-Rivières, tout le pays était perdu. »
Enfin, c’est encore Pierre Boucher qui, en raison de ses grandes qualités de négociateur et de son excellente connaissance du pays, est envoyé comme ambassadeur en France. À la fin de l’année 1661, il est reçu par Louis XIV, qui lui accorde une oreille attentive. Pierre Boucher offre visiblement un plaidoyer vibrant pour la Nouvelle-France car des renforts sont promis : 100 soldats dans deux vaisseaux, avec vivres et munitions. Boucher profite de ce séjour en France pour engager de nouvelles recrues, ce qui redonne un souffle neuf à la colonie.
Pierre Boucher sera, toute sa vie, un homme influent et respecté, dont on sollicitera souvent les conseils. À 45 ans, il assume la gestion de sa propre seigneurie – aujourd’hui Boucherville – qui sera citée en modèle. Il meurt en 1717, à l’âge vénérable de 94 ans, laissant une descendance de 15 enfants et, comme legs à la postérité un ouvrage sur la Nouvelle-France.
Connaissez-vous vraiment Pierre Boucher ? Sa présence à Trois-Rivières, à voir :
Plaque rappelant le lieu d’habitation de Pierre Boucher (mur de la résidence Le Jardin au 897, rue Saint-Pierre)
Pierre Boucher par Léo Arbour (1912-2003), pin sculpté, 1946, Musée Pierre-Boucher du Séminaire de Trois-Rivières
Chapelle commémorative de Pierre Boucher (dans le cimetière Sainte-Marie-Madeleine, à Cap-de-la-Madeleine)

Portrait de Pierre Boucherville. Source de l’image : Société d’histoire des Îles-Percées.

Vue sur la Place Pierre Boucher à Trois-Rivières. Photo : GrandQuebec.com.
Voir aussi :
- Société d’histoire des Îles-Percées
- Peuples autochtones
- Biographie de Georges Boucher de Boucherville
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