Biographie de Membertou
Membertou était Sagamo (Sakmow), ou grand chef Micmac, allié des Français, premier Amérindien baptisé en Nouvelle-France.
L’avocat et écrivain Marc Lescarbot, compagnon de Jean de Poutrincourt, de François Gravé et de Samuel de Champlain, a chanté le chef Membertou dans ses vers.
On sait que Membertou fut baptisé à Port-Royal, en Acadie, le 24 juin 1610. On publia à Paris, la même année, une missive relatant la conversion du grand Sagamo de la Nouvelle-France.
Lescarbot prétend que Membertou avait vu Jacques Cartier. Ce fait est douteux.
Dans une lettre au Père provincial des Jésuites à Paris, datée de Port-Royal le 31 janvier 1612, le Père Biard dit de Membertou:
«Ç’a été le plus grand renommé et redouté sauvage qui ait été de mémoire d’homme: de riche taille, et plus haut et membru que n’est l’ordinaire des autres, barbu comme un Français, étant ainsi que quasi pas un des autres n’a du poil au menton; discret et grave, ressentant bien son homme de commandement.
Dieu lui gravait en l’âme une appréhension plus grande du christianisme que n’était ce qu’il avait pu ouïr, et m’a souvent dit en son sauvageois: Apprends vitement notre langue, car aussitôt que tu la sauras et m’auras bien enseigné, je veux être prêcheur comme toi.
Avant même sa conversion, il n’a jamais voulu avoir plus d’une femme vivante; ce qui est émerveillable, d’autant que les grands sagamos de ce pays entretiennent un nombreux sérail, non plus pour luxure que pour ambition, gloire et nécessité: pour ambition à cette fin d’avoir plusieurs enfants, en qui gît leur puissance; pour gloire et nécessité d’autant qu ‘ils n ‘ont autres artisans, agents serviteurs, pourvoyeurs ou esclaves que les femmes; elles soutiennent tout le faux et fatigue de la vie.
Ça été le premier de tous les Sauvages qui en ces régions ait reçu le baptême et l’extrême-onction, le premier et le dernier sacrement, et le premier qui, de son mandement et ordonnance, ait été inhumé chrétiennement. M. de Biencourt honora ses obsèques, imitant à son possible les honneurs qu’on rend en France aux grands capitaines et seigneurs.»
Membertou mourut entre les mains du Père Biard le 11 octobre 1611.
Relation des Jésuites.

Voir aussi :
Je suis une fière descendante de Membertou 🙂