Biographie de Saint-Luc de la Corne
Le nom complet de ce héros presque oublié de l’histoire du Québec est Saint-Luc de la Corne, sieur de Chaptes et de Saint-Luc.
Né en 1711, il devient militaire et participe pour la première fois à la campagne dirigée contre les Sakis et Renards du Wisconsin en 1734, quand il n’était que cadet de troupe.
En 1735, il est nommé enseigne en second. En 1742, il obtient le grade d’enseigne en pied, du fait de sa bravoure lors des combats de fort Clinton en 1741.
Un peu plus tard, en 1742, il se marie avec Marie-Anne Hervieux, qui fut mère de sept enfants. En 1757, il se marie une seconde fois avec Marie Guillemin, et son troisième mariage eut lieu en 1774 avec Marguerite Boucher de Boucherville.
Commandement en Nouvelle-France
En janvier 1746, le gouverneur de la Nouvelle-France lui confie le commandement de 150 hommes pour protéger le fort Saint-Frédéric. L’année suivante M. de Saint-Luc est envoyé avec deux cents hommes à Sarastau (Saratoga). Il en revient avec 41 prisonniers, dont un officier.
En 1748, M. de Saint-Luc fut promu lieutenant et en 1758, il devient capitaine.
Le gouverneur de Vaudreuil écrit à son sujet :
« Ce capitaine a très bien servi dans tous les temps. Il a fait toutes les campagnes depuis cette guerre, et s’est toujours distingué, particulièrement à Carillon, ayant été à la tête d’un détachement en embuscade sur le chemin du fort Lydius, où il a entièrement défait un convoi ennemi. Il est d’ailleurs aimé des Sauvages et sait les faire mouvoir. »
En effet, les tribus indiennes apprécient Luc de la Corne, dont il parlait certaines langues. Le 9 juin 1758, il commande un corps composé de Nipissings, d’Algonquins et d’Iroquois et ses troupes s’emparent de 150 voitures appartenant à l’armée du général Abercrombie. On le surnomme «Le général des Sauvages» pour ses contacts avec les amérindiens.
Dernière campagne en Nouvelle-France
En 1759, le roi honore le général et le nomme Chevalier de Saint-Louis.
Pendant la dernière campagne de la guerre qui a entraîné la fin de la Nouvelle-France, Saint-Luc, à la tête d’environ 1.000 hommes, avait pour tâche d’arrêter l’avance du colonel Haldimand vers Niagara. Il attaque la colonne de Haldimand par surprise. Le combat est long et épuisant. Le lendemain matin, les Français recommencent leurs attaques.
Haldimand fait apporter ses canons de campagne et les charge à mitraille. Les Français reculent, ils perdent 30 soldats périssent.
Une balle atteint le général de La Corne. En 1760, une autre balle le blesse à nouveau lors de la dernière bataille victorieuse des Français, la bataille de Sainte-Foy.
En 1761, après la capitulation, la Corne s’embarque sur l’Auguste pour se rendre en France. Le vaisseau coule et il est l’un des sept survivants.
Plus tard, il retourne au Québec. Quand la douane a exigé le paiement de frais pour les médailles et ornements indiens qu’il portait, il s’est lancé dans de longues tirades en langue amérindienne.
En 1775, on assermente le chevalier Saint-Luc-de-la-Corne au Conseil législatif. Il y siégea jusqu’à sa mort, survenue le 5 octobre 1784.
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