
Biographie de Louis-Joseph Papineau
Le XIXe siècle est dominée par une figure politique largement responsable du destin de la nation canadienne-française, Louis-Joseph Papineau, chef du Parti canadien (Parti patriote dès 1927).
Louis-Joseph Papineau est né à Montréal le 7 octobre 1786, dans la famille de Joseph Papineau, député libéral de l’Assemblée Législative du Bas-Canada.
Louis-Joseph fait ses études au Petit Séminaire de Québec. Ensuite, en 1803, il devient avocat et exerce le droit. En 1808, il est élu à l’Assemblée Législative comme député de Kent (actuellement, Chambly).
Vers 1815, il devient chef du Parti Canadien, créé au début du XIXe siècle (en 1827, ce partie change de nom pour devenir le Parti Patriote). Il est élu orateur de la Chambre d’assemblée du Bas-Canada la même année,poste qu’il occupe jusqu’en 1823.
Le 8 janvier 1825, Papineau est réélu orateur (président) de l’Assemblée législative. Il occupera ce poste jusqu’en 1838, date de dissolution de la Chambre d’Assemblée par l’administrateur John Colborne.
Au fil des ans, Papineau se transforme en grand dirigeant politique et devient la figure politique la plus populaire de son époque. Il exprime son mécontentement concernant l’administration incompétente et la discrimination envers les gens d’expression française. Il milite en faveur de l’autonomie des institutions politiques du Bas-Canada et contre la domination de la Grande-Bretagne. Par ses discours enflammés, il entraîne la majorité de la population dans la voie de la souveraineté.
En 1823, Papineau s’oppose au projet d’union des deux Canada (le Bas-Canada et le Haut-Canada), conçu par les autorités en 1822. Le projet est rejeté et cette victoire encourage Papineau à poursuivre son combat contre l’administration du pays.
En 1834, Papineau obtient une écrasante victoire électorale et il redouble d’efforts pour paralyser le système politique existant en intensifiant la politique de boycottage et d’obstructionnisme dans le but d’obliger le gouvernement britannique à entreprendre des réformes en faveur des Canadiens français.
Sur le plan économique, Louis-Joseph Papineau est conservateur et hostile aux innovations. En matière de religion, il est anticlérical. Mais il craint que l’affaiblissement de l’Église catholique ne fasse le jeu des protestants anglophones, alors il appuie l’Église.
Les demandes du parti Patriote, dirigé par Papineau, sont formulées dans les «Quatre-vingt-douze résolutions». La Grande-Bretagne rejette ces demandes en 1837 et la crise sociale et économique s’enflamme.
En fait, les troubles de 1837-1838 constituent l’aboutissement d’une triple crise. Tout d’abord, une crise nationale nourrie de l’opposition grandissante entre une majorité canadienne et une minorité britannique qui n’entend pas se retrouver sous la domination de celle-ci. En deuxième lieu, une crise politique entretenue par la volonté du Parti patriote d’obtenir une véritable assemblée législative responsable devant le peuple en non plus devant l’Exécutif. Enfin, une crise économique qui appauvrit les agriculteurs et les pousse à suivre les leaders politiques.
À ce moment, Louis-Joseph Papineau commence à perdre la maîtrise des événements qu’il a contribué à déclencher. Il ne veut pas d’insurrection armée et il soutient une résistance constitutionnelle. Mais une révolte armée suit, inspirée peut-être de la Révolution américaine, mais totalement improvisée.
Après la défaite des Patriotes à Saint-Charles, Papineau s’enfuit à Albany, aux États-Unis. Discrédité par sa fuite, en 1839, il s’embarque pour la France.
Papineau a toujours déclaré qu’il n’avait aucunement participé à l’insurrection. Pourtant, il existe des papiers démontrant qu’il a agi en tant que commandant en chef des forces patriotes pendant un temps.
Certains de ses compagnons politiques l’accusèrent de lâcheté, mais il faut admettre que Papineau a toujours défendu avec vigueur son opposition à la rébellion armée. Ces accusations révèlent plutôt les dissensions entre les ailes modérées et insurrectionnistes du mouvement.
Papineau est amnistié en 1844 et rentre d’exil en 1845, après un exil en France. Il s’établit à Montebello, où il profite des concessions de forêts qu’il possède, et fait ériger le grand manoir seigneurial de Montebello.
En 1848, Papineau revient à la politique. Il est de nouveau député de 1848 à 1854, où il se heurte au nouveau leader canadien-français Louis-Hippolyte Lafontaine. Il lutte contre ce premier ministre et s’oppose avec véhémence à l’Acte d’Union, préconisant l’annexion aux États-Unis en 1849.
Il forme le Parti Rouge avec de jeunes nationalistes, mais il quitte la politique en 1854 et s’installe à Montebello, où il décèdera le 25 septembre 1871.
Son influence était si grande que l’expression « C’est la faute à Papineau » se répand dès 1830 et est répétée jusqu’à nos jours. S’il pleut trop ou si une sécheresse se poursuit, les Québec se plaignent : « C’est la faute à Papineau ». On en fait même une chanson.
Louis-Joseph Papineau était une personnalité complexe et contradictoire. Il soulève bien des remous, de son vivant et même après sa mort. Il est néanmoins considéré par certains comme le premier véritable chef politique du peuple Canadien français. Ses échecs et sa fuite ne l’empêcheront pas de devenir une figure légendaire, un mythe. En témoignent même les expressions populaires « C’est la faute à Papineau » ou encore « Ça ne prend pas la tête à Papineau » (pas besoin d’être génie pour comprendre une chose) que Jacques Godbout reprendra dans son roman Les Têtes à Papineau.
Après son décès, le gouvernement songe un jour à lui élever une statue devant l’Hôtel du Parlement à Québec. Mais craignant de provoquer trop d’opposition, les autorités recoulent. On peut toutefois admirer, dans une antichambre du hall central de l’Hôtel du Parlement, un moulage de plâtre réalisé en 1885 par Louis-Philippe Hébert pour le monument prévu. C’est en 1985 que l’une des salles prévues pour les commissions parlementaires a été nommée « Louis-Joseph-Papineau ».
Un petit-fils de Papineau, Henri Bourassa, est député à l’Assemblée législative à compter de 1908 et fonde le journal Le Devoir à Montréal en 1910.

L’honorable Louis-Joseph Papineau, Président de la Chambre d’assemblée de la province du Bas-Canada. Peinture d’Alfred Boisseau, réalisée en 1881. Huile sur toile. Collection patrimoniale de la Chambre des communes du Canada.
Pour en apprendre plus :
- Bas-Canada et Haut-Canada
- Premières élections au Bas-Canada
- Premier parlement du Québec
- Histoire de la confédération
- Assemblée Nationale
- Député de l’Assemblée
- Église au Québec
- Patriotes : naissance
- Tragédie du 21 mai 1832
- À l’aube de l’insurrection
- Fils de la Liberté
- Premier combat
- Bataille de St-Denis
- Papineau émigre
- Bataille de St-Eustache
- Saint-Benoît est brûlé
- La société des Frères Chasseurs
- La bataille d’Odelltown
- Un drame de 1837
- Persécutions
- Guérilla au Québec
- Nombre des Patriotes condamnés
- L’Acte d’Union
- Biographie de Louis-Joseph-Amédée Papineau
- La Petite-Nation
- MRC de Papineau
- Maison de Papineau
Bonjour
Existe-t-il un arbre généalogique sur Louis-Joseph ?
Mon grand-père (qui a vécu sur Poitiers) m’avait indiqué, il y a de nombreuses années, qu’il était sans doute mon arrière-arrière grand oncle, mais je ne sais pas par où commencer pour trouver un éventuel lien familial direct ou indirect…
Quelqu’un peut-il m’aider ?
Merci d’avance à toutes celles et tous ceux qui disposent d’un arbre généalogique
N’hésitez pas à me transmettre des éléments par courriel à r.papineau@sfr.fr
Un grand bonjour à tous les Papineau (ou descendants des Papineau) du Canada