Biographie de Louis Hémon
Louis Hémon naît en Bretagne, à Brest, le 12 octobre 1880, mais en 1882 son père Félix Hémon, enseignant, est muté à Paris. Le jeune Louis vit dans une atmosphère littéraire, car son père devient auteur de manuels de littérature. Il suit des études de droit à la Sorbonne et après son service militaire il part à Londres, où il commence à écrire pour des journaux sportifs français. La publication du texte La Rivière dans Le Vélo du 1er janvier 1904, lui vaut un premier prix dans un concours de nouvelles. Outre son activité de chroniqueur sportif, Louis Hémon est représentant de commerce pour gagner sa vie.
Peu à peu, il devient un écrivain reconnu, notamment après la publication de Lizzie Blakeston, Colin-Maillard, Battling Malone et surtout du superbe Monsieur Ripois et la Némésis.
Suite à des événements dramatiques survenus dans sa vie (sa femme Lydia O’Kelley est admise à l’asile d’aliénés), Louis Hémon part au Canada en 1911, laissant à Londres sa fille Lydia-Kathleen de deux ans qui est adoptée par sa sœur.
Il vit quelques mois à Québec, puis à Montréal, où il gagne sa vie comme commis dans une compagnie d’assurances.
Le 15 juin 1912, il déménage à La Tuque, puis à Roberval et il s’établit à Péribonka, où il est engagé par M. Samuel Bédard comme ouvrier agricole. C’est à Péribonka et à Saint-Gédéon, où il déménage vers la fin de l’année 1912, qu’il rédige une première version de Maria Chapdelaine.
Il retourne à Montréal en 1913, d’où il envoie le roman au journal Le Temps en juillet 1913. Ensuite, il part pour Chapleau, en Ontario, où il décède à l’âge de 33 ans dans un accident de train, le 8 juillet 1913.
L’auteur n’a pas eu l’occasion d’apprendre que Maria Chapdelaine a été acceptée pour publication, la lettre lui annonçant cette bonne nouvelle étant parvenue à destination deux semaines après son décès.
Maria Chapdelaine est d’abord publiée en feuilleton, comme c’était souvent le cas à l’époque, en janvier et février 1914 dans le quotidien Le Temps, mais le roman passe inaperçu.
Cet ouvrage parachève le modèle du roman de la terre commencé avec La Terre paternelle de Patrice Lacombe. Dès sa parution, Maria Chapdelaine devient le best-seller de la littérature canadienne-française et on en vend un million et demi d’exemplaires en français seulement.
Le grand intérêt du roman repose sur le fait que que ses personnages cessent d’être les porte-parole d’un programme idéologique et politique. L’auteur sait y maintenir longtemps la tension entre les trois options qui s’offrent aux Canadiens français : le coureur des bois, le défricheur, l’émigrant vers les États-Unis. Mais le Canada français n’a voulu retenir que l’écho des vois de Maria Chapdelaine qu prêche le conservatisme qui lui est si cher; un roman complexe est ainsi réduit à une simple idéologie.
En 1916, une version corrigée est publiée à Montréal par Lovigny de Montigny, journaliste et critique, membre fondateur de l’École littéraire de Montréal. En 1921, une nouvelle édition paraît, publiée par l’éditeur Grasset. Cette fois, le roman obtient un grand succès et l’église fait l’éloge du roman.
Depuis, le roman Maria Chapdelaine a été réédité plus de 300 fois, traduit dans une trentaine de langues et adapté trois fois au cinéma, dont une version par Julien Duvivier, tournée en 1934 avec Jean Gabin et Madeleine Renaud. Une pièce de théâtre, un radio-roman, une série télévisée sont créés et on a même publié des suites. Maria Chapdelaine est devenu une sorte de mythe littéraire. Hémon, auteur français, a écrit le roman canadien-français le plus vendu de son époque.
À Péribonka, un musée à la mémoire de Louis Hémon est ouvert en 1937 et une vaste unité administrative, la MRC de Maria-Chapdelaine se trouve dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
On est d’avis que tous les personnages du roman étaient inspirés de personnages réels vivant à Péribonka, à Saint-Gédéon ou dans les villages avoisinants.
Pour en apprendre plus :