Biographie de Louis-Émile Beauregard
Louis-Émile Beauregard naît le 30 juillet 1922, à Saint-Adolphe-de-Dudswell, paroisse francophone de Marbleton. Il est l’aîné d’une famille de onze enfants. Son père l’initie à la menuiserie et c’est dans l’atelier de celui-ci que Louis-Émile laisse libre cours à son imagination pour fabriquer des jouets à ses frères et sœurs.
Lors de la Deuxième Guerre mondiale, Louis-Émile fait deux ans de service militaire. Le 20 juillet 1946, il épouse Marie-Claire Sauvé, une jeune montréalaise. De cette union naissent six enfants.
Le parcours de Louis-Émile Beauregard est marqué par les métiers d’ébéniste, d’ouvrier à la compagnie de Lime Ridge, usine de fabrication de la chaux à Dudswell, de marchand général, chauffeur d’autobus et de maître de poste. Il occupe également des fonctions importantes dans la communauté à titre de secrétaire-trésorier de sa municipalité. Il est également le président de la caisse populaire de Saint-Adolphe-de-Dudswell.
Travail manuel
À travers ses nombreux métiers et son engagement actif dans la communauté, Louis-Émile consacre du temps à son loisir : le travail manuel. À l’âge de 47 ans Louis-Émile Beauregard reprend assidûment ses outils de sculpteur.
La sculpture, est pour lui, plus qu’un passe-temps: c’est l’histoire d’une vie. Ses premières créations sont des ornements de jardin et des bateaux. Ensuite, il modélise sur bois un imposant convoi de train totalisant 108 mètres. De cela émerge un besoin, un rêve grandissant de faire revivre le passé.
En 1977, alors âgé de 55 ans, Louis-Émile adopte la technique de sculpture ronde bosse, puisque celle-ci lui permet d’être plus créatif et surtout, de créer des pièces d’un réalisme surprenant. La recherche de représentativité, jumelée à son désir d’inscrire dans le temps présent le monde de son enfance, donne naissance au projet de Louis-Émile Beauregard, soit celui de reproduire la vie rurale des années 1920-1940.
Dernières années
Les onze dernières années de sa vie sont consacrées à réaliser les 66 pièces de sa Collection. Il puise ses idées non seulement dans ses souvenirs de jeunesse, mais aussi lors de ses nombreux déplacements dans les campagnes, musées et expositions. Il récupère mille et un petits objets, tels que des fils électriques dénudés et des retailles de sacoche, qui serviront de chaînes et de harnais pour chevaux.
En dépit d’un horaire très chargé, Louis-Émile consacre tous ses dimanches à la recherche d’idées nouvelles, à la prise de photographies et de mesures des pièces à reproduire et ses soirées de la semaine, dans son atelier.
Chaque sculpture, construite à l’échelle de 1¼ pouce au pied nécessite environ de 40 à 500 heures de travail. Louis-Émile Beauregard reproduit avec précision et réalisme des scènes de la vie quotidienne, des outils agricoles et des moyens de transport.
Première exposition
En 1978, il réalise sa première exposition à Marbleton, laquelle tournera d’un bout à l’autre des Cantons-de-l’Est. En 1983, Louis-Émile ouvre, à sa résidence, le musée du patrimoine. Il réussit à intégrer son musée dans l’itinéraire des circuits touristiques régionaux.
En 1985, des ethnologues de l’Université Laval, responsables d’une vaste enquête menée de 1977 à 1979 pour identifier les artistes populaires, estiment que Monsieur Beauregard et ses œuvres présentent l’intérêt nécessaire pour être répertoriées dans Pour passer le temps, Artistes populaires du Québec, ouvrage publié par les Publications du Québec. Par la suite, en octobre 1985, Radio-Québec diffuse un reportage sur l’œuvre de Louis-Émile dans le cadre de l’émission « On n’a pas tout vu ». En mai 1988, le mensuel «Le Haut-St-François», journal régional communautaire et bilingue, le désigne «personnalité du mois». À l’automne 1988, une équipe de la télévision anglaise de Radio-Canada, à Ottawa, vient faire un reportage, à Marbleton.
L’intérêt grandissant que les médias portent à l’artiste lui procure une grande visibilité et surtout, la reconnaissance de son art.
Décès
À son décès, survenu le 5 février 1989, Louis-Émile Beauregard laisse en héritage une impressionnante et imposante collection. La Collection consiste de 66 maquettes de sculpture de bois. Les enfants font un don de 64 sculptures à la municipalité de Dudswell. Les deux autres, le forgeron et la tricoteuse, font partie de leur collection privée.
Depuis 1998, l’Association touristique et culturelle de Dudswell est la gardienne de ce trésor patrimonial. Elle voit à la mise en valeur de la Collection Louis-Émile-Beauregard. Cette collection est exposée en permanence à la Maison de la culture de Dudswell.