Biographie de Laure Gaudreault
Laure Gaudreault naît le 25 octobre 1889 à La Malbaie, dans un rang de la paroisse Snigoll (déformation du mot anglais Seagull ou goéland), aujourd’hui rattaché à la municipalité de Clermont.
Elle fait ses études primaires sous la direction de sa mère Marguerite Bergeron-Gaudreault qui possédait une bonne formation, et c’est à l’âge de 13 ans qu’elle devient pensionnaire au Couvent des Sœurs de la Charité à La Malbaie. Brillante élève, elle obtient le prix Prince de Galles, une des plus hautes décorations à être décernées dans les institutions d’enseignement du Québec, de même que la Médaille d’or d’enseignement pratique alors qu’elle étudie à l’École Normale Laval de Québec.
En 1901, Laure obtient son diplôme de l’École normale de Laval et quelques mois plus tard, elle commence sa carrière d’enseignante dans différentes écoles de rang de Charlevoix.
Au début du XXe siècle, l’école de rang n’était pas nécessairement un lieu pittoresque pour les institutrices rurales et Laure Gaudreault s’est efforcée de changer la situation en obtenant l’accès au syndicalisme pour ces enseignantes.
Dès 1927, elle rédige plusieurs articles pour le journal Progrès du Saguenay à Chicoutimi, pour lequel rédige deux chroniques sous la rubrique « Le Coin des enfants » et « Au foyer ». Plusieurs de ses articles sont signés Cousine Laure et s’adressent aux institutrices rurales. Elle répond au courrier des lecteurs, où des institutrices lui font part de leurs difficultés relatives à l’enseignement et c’est en répondant à ces messages que Laure Gaudreault entreprend la mission d’améliorer le système de l’enseignement au Québec.
*
Beaucoup plus tard, elle disait sur ces temps: « c’était pas le bon vieux temps, on s’est arraché le cœur à le changer. ».
En 1936, elle profite d’une conférence pédagogique pour exposer son projet d’association pour lequel elle recueille vingt-neuf signatures de personnages de renom. Ensuite, Laure Gaudreault fonde la première Association catholique des institutrices rurales de la province de Québec (A.C.I.R.), dont elle est élue secrétaire. En 1937, l’engouement et l’intérêt des institutrices rurales du Québec entraînent la création de la Fédération catholique des institutrices rurales (F.C.I.R.) dont Laure est élue présidente (le regroupement des institutrices rurales s’associera plus tard à d’autres mouvements syndicaux pour devenir la Centrale des syndicats du Québec (C.S.Q.). Laure Gaudreault devient alors la première syndicaliste laïque rémunérée au Québec.
Le travail syndical de Laure Gaudreault parvient à faire avancer grandement la cause des institutrices québécoises. Elle mène des luttes difficiles et le gouvernement de Maurice Duplessis ne lui rend pas la partie facile. Toutefois, la bouillante syndicaliste ne s’en laisse pas imposer.
Son travail a favorisé la naissance du syndicalisme enseignant au Québec. Ainsi l’histoire la consacre à juste titre comme la co-fondatrice de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) autrefois la Centrale des enseignants et enseignantes du Québec (CEQ).
Durant les années 1960, Laure prend sa retraite de l’action syndicale. Elle consacre les dernières années de sa vie à la cause des enseignants retraités. En 1961, elle recrute 295 personnes retraitées. Ils formèrent donc le noyau de L’Association des Retraités de l’enseignement du Québec.
Laure Gaudreault s’éteint le 22 janvier 1975, à Clermont.
*
Elle a permis, grâce aux luttes qu’elle a menées, l’amélioration de la condition des enseignants et enseignantes du Québec. Ses efforts ont favoris. la reconnaissance de la profession des enseignants et enseignantes. Ils ont aussi donné à l’ensemble des Québécois et Québécoises des écoles mieux organisées. En fait elles s’éloignent fortement des écoles de rang d’hier.
En 1983, la réalisatrice Yolande Cadrin-Rossignol lui a consacré un film, présenté sur les ondes de Télé-Québec à plusieurs reprises. Ce film s’intitule Rencontre avec une femme remarquable: Laure Gaudreault. Les Film du Cénatos l’ont produit.
