
Biographie de Laure Conan
Laure Conan, pseudonyme de Félicité Angers, est l’une des premières femmes de lettres au Canada. Elle est née en 1845 à La Malbaie où elle a passé toute sa vie. Son père était forgeron et sa mère tenait le magasin général.
Elle fait ses études ses études classiques au couvent des Ursulines de Québec. De retour à la Malbaie, elle lit passionnément des auteurs français, Fénélon, La Bruyère, Bossuet, Chateaubriand, ainsi que des auteurs canadiens-français Marie de l’Incarnation, les Relations des Jésuites et surtout François-Xavier Garneau. C’est l’ouvrage à succès de Garneau qui éveille en Laure un intérêt pour l’histoire canadienne-française et elle adorera l’historien tel un héros mythique. Elle écrira dans Angéline de Montbrun : « Dans ce siècle d’abaissement, Garneau avait la grandeur antique ».
Laure Conan a rédigé un grand nombre de romans, les plus connus étant À l’œuvre et à l’épreuve, paru en 1891, l’Oublié (1902) ou encore La sève immortelle (1925). Mais le roman le plus célèbre de Laure Conan est Angéline de Montbrun paru en 1884. C’est un roman psychologique qui se distingue des autres publications québécoises de cette époque, submergée par les épopées historiques
Un grand chagrin d’amour tourmenta Laure Conan pendant de longues années. De plus, elle vit isolée à La Malbaie, à l’écart de la vie culturelle des grandes agglomérations et sans obtenir une reconnaissance littéraire bien méritée. À cette époque, La Malbaie était une région où la plupart des habitants étaient analphabètes et pour qui une femme intellectuelle, célibataire et qui vit de sa plume, est un mystère et une source de suspicion.
Avant-gardiste, audacieuse, créatrice et mélancolique, Laure est considérée comme une originale. Le fait de porter de grands chapeaux qui couvrent son visage est d’ailleurs suffisant pour qu’elle soit vu comme un être étrange venu d’un autre univers.
Elle aime se promener le long du fleuve et elle semble toujours triste. Dans le roman Angéline de Montbrun, elle décrit ses chagrins d’amour. Angéline de Montbrun est le premier vrai roman psychologique de la littérature québécoise. On y note une orchestration de discours et de points de vue multiples qui se manifestent à travers un échange de lettres entre cinq des personnages.
En fait, Laure Conan a vécu une relation très difficile avec M. Pierre-Alexis Tremblay, homme politique de Charlevoix, son aîné de 18 ans. Mais M. Tremblay a fait vœu de chasteté auprès de l’Église catholique. Aussi demande-t-il au pape de le relever de ce vœu avant d’épouser Laure.
Mais finalement, le fourbe Tremblay se marie avec une autre femme et Laure Conan n’oubliera jamais cet échec amoureux. C’est l’abbé Henri-Raymond Casgrain qui deviendra son mentor et qui la dirigera vers le roman historique pour soulager sa peine. L’auteur exaltera ainsi les pionniers du Canada, par exemple Samuel de Champlain dans L`Oublié.
Laure Conan meurt en 1924, et ce n’est qu’après son décès que son œuvre retient l’intérêt des critiques littéraires. La Sève immortelle, dernier ouvrage de l’écrivaine sera publié un an plus tard.
Pour sa tombe, Laure Conan choisit un lot situé à proximité de celui de Pierre-Alexis Tremblay dans le cimetière de La Malbaie. Signe d’amour de l’écrivaine à son décevant fiancé ou reproche éternel?

Couverture du roman Angéline de Montbrun, édité par Boréal Impact en 2002.
Pour en apprendre plus :
- Littérature québécoise
- Région de Charlevoix
- Biographie de Marie de l’Incarnation
- Biographie de François-Xavier Garneau
- Biographie d’Emma Albani (Lajeunesse)
- Biographie de Gabrielle Roy
- Biographie de Vaira Vike-Fraiberga
je possede l obscure souffrance et la sv immortelle edition 1924 et 25. que faire des de ces deux petit bout d’histoire?
Bonjour,
il y a une petite coquille je crois au 3e paragraphe partant de la fin : C’est l’abbé Henri-Raymond Casgrain qui deviendra son menteur et qui
j’imagine qu’on voulait écrire « mentor »
Sait-on si Laure Conan a eu des liens (correspondances ou visites) avec sa contemporaine Blanche Lamontagne?
Merci