Biographie de Juliette Béliveau
Juliette Béliveau naît à Nicolet le 28 octobre 1889. Très jeune, à l’âge de dix ans, elle commence sa carrière de comédienne au Théâtre Monument-National lorsqu’elle joue dans la Meunière dans le cadre des Soirées de famille d’Elzéar Roy.
Elle fait ses études de diction à l’Académie Marchand et incarne Fanfan dans La Famille Benoîton de Sardou, en 1902, au théâtre Les Nouveautés. En 1903, elle interprète le rôle-titre de la pièce Véronica, écrite par Louis Fréchette pour Sarah Bernhardt (Sarah Bernhardt et Juliette Béliveau se rencontrent d’ailleurs lors d’une représentation de la Diva, en 1905).
Enfant-vedette, Juliette Béliveau devient célèbre, mais à l’adolescence, elle renonce à la carrière de tragédienne. Désormais, elle se spécialise dans le répertoire des comédies légères, des variétés et du burlesque.
À compter de 1920, Juliette Béliveau enregistre plusieurs chansons fantaisistes et plus d’une centaine de sketches humoristiques.
Dans les années 1930, elle est la voix des feuilletons radiophoniques les plus populaires du Québec: Le Curé de village, diffusé par CKAC entre 1935 et 1938. Rue Principale (CKAC, 1937-1959), La Pension Velder, sur les ondes de SRC entre 1938 et 1942. Un homme et son péché (SRC, 1939-1957) et Métropole (SRC, 1943-1956). Elle anime d’ailleurs avec Henri Letondal, L’Heure provinciale sur CKAC. En 1947, elle lance son propre show, Le Programme Juliette Béliveau (CKAC, 1947-1950).
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Elle ne quitte toutefois pas la scène et incarne au théâtre le rôle de tante Clara dans Tit-Coq de Gratien Gélinas et elle aurait joué plus d’une centaine de fois au Théâtre National de Montréal. À la fin des années 1940, Juliette Béliveau et Juliette Huot forment un duo comique burlesque très populaire. Leur fameux sketch Les Deux Jumelles a été présenté à de nombreuses reprises au cabaret montréalais Au Faisan Doré, l’endroit le plus couru de l’époque.
Juliette Béliveau tourne dans plusieurs productions du cinéma québécois: Un homme et son péché (Caroline Malterre, 1949), Le Gros Bill (la tante Mine, 1949) et Le Rossignol et les cloches (la grand-mère Boyer, 1950), et Tit-Coq (1952). Son rôle de tante Clara dans le Ti-Coq lui vaut le prix Castor 1953 du meilleur rôle de soutien au cinéma québécois.
Dans les années 1950 elle est à la télévision, où elle tient des rôles dans les téléromans La Famille Plouffe (rôle de Éve, SRC, 1953-1957). La Feuille au vent (SRC, 1953-1954). Toi et moi (SRC, 1954-1960). Les Quat’ fers en l’air (SRC, 1954-1955). Grandville, P.Q. (SRC, 1956). La Pension Velder (Lumina, SRC, 1957-1960). Les Belles Histoires des Pays-d’en-Haut (Caroline Malterre, SRC, 1956-1970). Sous le signe du lion (la mère d’Annette, SRC, 1961). Le Pain du jour (SRC, 1962-1965). Rue de l’Anse (Mme Lacasse, SRC, 1963-1965). Septième Nord (Mme Charlebois, SRC, 1963-1967) et Rue des Pignons (SRC, 1966-1975). Bref, on l’a vue défendre avec brio des personnages importants dans la plupart des téléromans québécois à Radio-Canada et à Télé-Métropole devenu TVA.
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En 1956, Juliette Béliveau revient à la scène théâtrale dans Sonnez les Matines de Félix Leclerc. Dans les années 1960, elle joue dans Hennie soit qui joual y pense au Stella, Les Choutes, Qui s’y frotte s’y pique au Théâtre du Rideau Vert et dans les revues musicales Gai gai la belle province et Terre des femmes de Muriel Millard.
Juliette Béliveau décède à Montréal le 26 août 1975. Après une carrière de plus de trois quarts de siècle.
Madame Béliveau était une artiste complète qui répandait la joie partout où elle passait. De très petite taille, elle fut une grande dame autant au théâtre et au cinéma, qu’à la radio et à la télévision. Jean-Marc Larrue dans le Dictionnaire des artistes du théâtre québécois publié chez Québec Amérique a dit. « Comédienne au jeu vif et intense, Juliette Béliveau a mené une carrière exceptionnelle. Elle a excellé dans tous les registres, dans tous les médias ».
(Sources :
- professeur Robert Thérien,
- Wikipedia en français
- Dictionnaire des artistes du théâtre québécois)
