John Deighton

Biographie de John Deighton

John Deighton est né en Angleterre en 1830. Il prend la mer dès l’âge de 14 ans, puis, après plusieurs années passées à bord de divers navires, il est confronté à des problèmes de santé. Il s’installe alors en Colombie-Britannique, où il tient un bar à New Westminster, le long de la rivière Fraser, entre 1862 et 1867. C’est ainsi que le premier Globe Saloon voit le jour, à l’époque de la ruée vers l’or dans la région de Cariboo, et que l’on donne à son propriétaire le surnom de « Gassy Jack » (Jack le Bavard). En effet, ce dernier était réputé pour ses interminables histoires où il décrivait, entre autres, ses rencontres tumultueuses avec des agents américains, des bandits mexicains et des grizzlis canadiens, ou sa participation infructueuse à la ruée vers l’or de 1858 dans la vallée de la Fraser, ou encore son activité de pilote sur cette même rivière Fraser. En septembre 1867, ses affaires périclitant, John Deighton se dirige vers le nord-ouest avec, selon la légende, quelques dollars en poche, un tonneau de whisky, sa femme amérindienne et un chien jaune. Il s’installe sur la rive sud de la baie de Burrard (Burrard Inlet), à l’emplacement du futur quartier de Vancouver qui prendra le nom de Gastown en souvenir de « Gassy Jack ». Il ouvre alors le second Globe Saloon, construit, toujours selon la légende, en 24 heures par des employés de la scierie voisine auxquels il promit du whisky à volonté pendant la durée des travaux.

Au fil des ans, une petite communauté se développe autour du saloon de John Deighton. Vers 1870, elle prend officiellement le nom de Granville, en hommage au secrétaire d’État aux Colonies, le comte de Granville, même si la plupart des habitants font plutôt référence à Gastown (d’après Gassy’s Town). Entre temps, John entreprend la construction d’un nouvel établissement beaucoup plus vaste, le Deighton Hotel, sur un terrain situé à côté de son ancien saloon. Après le décès de sa femme, et sur la recommandation de cette dernière, il épouse sa nièce de 12 ans, Qua-hail-ya, aussi nommée Madeline.

L’année suivante, en 1871, elle donne naissance à un garçon, Richard Mason, surnommé le « comte de Granville ». Pendant plusieurs années Gassy Jack gère l’Hôtel Deighton, divertissant ses clients à grand renfort de nombreuses et longues histoires. En 1874, alors que son frère Tom et sa belle-sœur Emma, venus d’Angleterre, s’occupent de l’hôtel, John Deighton et sa petite famille retourne pour une courte période à New Westminster, où il redevient pilote d’un bateau à vapeur sur la rivière Fraser. Mais au bout de quelques mois, sa santé déclinant, il revient à Gastown où il reprend la direction du Deighton Hotel après le départ de son frère pour Victoria. John « Gassy Jack » Deighton, qui fut à l’origine de l’établissement de Vancouver, meurt le 29 mai 1875, à l’âge de 44 ans.

Il laisse son hôtel à son fils, Richard Mason Deighton, le petit « comte de Granville » alors âgé de trois ans, mais ce dernier décède quelques mois après son père, en novembre 1875. L’Hôtel Deighton disparaît dans les flammes lors du Grand Incendie survenue le 13 juin 1886, qui détruisit une grande partie de la ville. La femme de Gassy Jack, Qua-hail-ya, est morte dans une réserve indienne de North Vancouver en 1948, à l’âge de 90 ans. Dans ses vieux jours, elle décrivait son ancien mari comme « un homme gentil et bon ». On peut voir aujourd’hui dans le quartier de Gastown une statue représentant Gassy Jack. Elle se dresse à l’emplacement de l’ancien Globe Saloon.

(D’après Gastown’s Gassy Jack, par Raymond Hull et Olga Ruskin, 1971).

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Je redescendais à la ville, je remontais à la maison près de la pinède, et je me parlais à moi-même pendant toute une bonne heure. Moi seule pour me répondre. (Sibilla Aleramo Le passage suivi de Transfiguration (Nouvelle)
Je redescendais à la ville, je remontais à la maison près de la pinède, et je me parlais à moi-même pendant toute une bonne heure. Moi seule pour me répondre. (Sibilla Aleramo Le passage suivi de Transfiguration (Nouvelle). Photographie de Megan Jorgensen.

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