Biographie de Jeanne Mance
Jeanne Mance : « Les grâces que Dieu me fait m’obligent à me rendre plus fidèlement attachée à son bon plaisir. Il n’y a rien au monde que je ne fasse pour accomplir cette divine et tout adorable volonté, qui est le seul désir et amour de mon cœur. C’est là toute ma passion; ce sont là toutes mes affections, c’est mon seul amour… »
(Extrait d’une lettre de Jeanne Mance adressée au Père Saint-Jure).
Jeanne Mance a joué un grand rôle dans le développement de la santé au Québec. Née en 1606 à Langres, en France, elle est la deuxième d’une famille de douze enfants (6 filles et 6 garçons). À l’âge de trente-trois ans, elle décide d’aller aider les missionnaires de Nouvelle-France.
Notons que Langres, ville natale de Jeanne Mance, se trouve en Champagne et que d’autres Champenois sont également à l’origine de Montréal ou des débuts de la colonisation: Paul de Maisonneuve, Raphaël Lambert-Closse, Paul Le Jeune, Jean Talon et plus tard, Claude de Ramezay.
On dit d’ailleurs de Montréal que la ville est une fille de Champagne.
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Le 17 mai 1642, elle arrive dans l’Île de Montréal, faisant partie de ce petit groupe fondateur de la ville, composé d’environ cinquante personnes dont trois femmes: Jeanne Mance, Madame de la Peltrie et Charlotte Barré, demoiselle de compagnie de la précédente (on dit parfois qu’il y avait quatre femmes, mais l’histoire n’a retenu que trois noms).
En 1639, à Paris, Jérôme le Royer de la Dauversière, Jean-Jacques Olier et Pierre Chevrier, baron de Fancamp, fondent la Société de Notre-Dame de Montréal. Ils sont les premiers associés. Jeanne Mance et Paul de Chomedey de Maisonneuve deviennent membres associés plus tard, en 1641, Jeanne Mance étant le sixième membre et la première femme de cette Société. C’est à Jeanne Mance qu’est confiée la gestion financière de la société.
Jeanne Mance fonde, dès 1642, le premier hôpital de Montréal qui deviendra l’Hôtel-Dieu de Montréal. L’hôpital est érigé à l’intérieur du fort et on l’appelle le « petit hôpital ». Il s’agit d’un établissement provisoire. En 1645 est érigé un bâtiment plus grand, en dehors du fort, au coin des rues actuelles Saint-Paul et Saint-Sulpice (actuel Cour Le Royer). L’Hôtel-Dieu déménage en 1861 à son emplacement actuel, avenue des Pins. Jeanne Mance en assume la direction et l’administration jusqu’à son décès, en 1673.
C’est sous sa direction que l’hôpital devient l’hôpital le plus connu de Nouvelle-France, tandis que la ville s’est transformée, du petit fort d’une cinquantaine de colons, à une ville de 1500 habitants.
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C’est grâce à son aide que l’autre femme à laquelle Montréal doit beaucoup, Marguerite Bourgeois, fonde la Congrégation de Notre-Dame, pour l’instruction des jeunes filles.
Jeanne Mance se rend en France afin de recruter de nouveaux colons pour une ville dont le futur est incertain. C’est grâce à l’argent de Jeanne Mance que la ville fut sauvée alors que ses caisses étaient vides en 1651. Mais à plusieurs reprises, la colonie échappe à la ruine financière grâce à l’habileté de Jeanne Mance pour obtenir une aide financière.
La vie de l’époque était pleine d’imprévus. Les attaques des Indiens, la destruction des récoltes par les gelées, le froid, etc. Madame de la Peltrie, une des trois premières femmes arrivées à Montréal, avait d’abord embrassée avec enthousiasme sa cause, mais elle quitta la ville pour déménager à Québec. D’autres la suivirent.
En 1653, sur les premiers colons arrivés en ces lieux, il n’en restait plus que neuf, Jeanne Mance étant parmi eux. En 1659, les Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph arrivent à Montréal afin d’aider Jeanne Mance dans le traitement des malades et des infirmes.
La fondatrice de L’Hôtel-Dieu fut surnommée “l’ange de la colonie”. Son œuvre existe encore aujourd’hui. L’Hôtel-Dieu est aujourd’hui l’un des plus grands hôpitaux du Québec.
Fait curieux: au cours de sa vie à Montréal, Jeanne Mance est nommée 89 fois marraine des filles de la colonie. Plus de la moitié de ses filleules étaient amérindiennes.
Le décès de Jeanne Mance survient le 18 juin 1673. Dans son testament, elle lègue tous ses biens aux pauvres de l’hôpital et aux Hospitalières. Elle confie sa sépulture aux sœurs Hospitalières et à son exécuteur testamentaire. Ses restes reposent dans la chapelle de l’actuel Hôtel-Dieu de Montréal et le Musée des Hospitalières de l’Hôtel-Dieu présente l’histoire de cette femme extraordinaire.
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Voir aussi :
- Biographie de Paul de Maisonneuve
- Biographie de Dollier de Casson
- Biographie de Lambert Closse
- Biographie de Marguerite Bourgeoys
- Biographie de Bénigne Basset
- Biographie de Jeanne de La Ber
- Biographie d’Émilie Gamelin
- Histoire de l’Hôtel-Dieu de Montréal
- Traversée et religion
- Recrues de 1653
- Ville Marie : 10 ans
- Parc Jeanne Mance
- Débarquement sur l’île de Montréal
- Jour de Noël en 1647
- Fondation de Montréal
- Les premiers dix ans de Ville-Marie
- Fraternité de Ville-Marie
- Musée Pointe-à-Callière
- Musée des Hospitalières
- Rue Saint-Paul