Biographie de Jean de Quen
Jean de Quen, Jésuite, prêtre missionnaire, supérieur des missions des Jésuites de la Nouvelle-France, découvreur du lac du Saguenay
Jean de Quen naît en mai 1603 (en 1600 ou 1604, selon certaines sources), à Amiens, Picardie. Il entre chez les Jésuites en 1620. Il passe son noviciat, fait ses études de philosophie et de théologie. Par la suite il enseigne au collège d’Eu. En 1635, il part pour le Canada, où il arrive le 17 août 1635.
Il enseigne au collège de Québec dès sa fondation en 1635. Ensuite les autorités ecclésiastiques l’envoient à la mission sédentaire de Sillery. Plus tard, on charge Jean de Quen du ministère paroissial à Notre-Dame-de-la-Recouvrance, à Québec.
Pendant huit ans, de 1642 jusqu’à 1649, il est responsable des missions jésuites. Ce poste lui permet de développer de bonnes relations avec des Indiens d’un peu partout. Plus particulièrement avec les Montagnais, dont il apprend la langue.
Au printemps de 1641, Jean de Quen fond une mission à Tadoussac où la traite des fourrures amenait, du printemps à la fin d’août, des Indiens du Saguenay, depuis le grand lac Mistassini, dans l’intérieur, jusqu’à la côte sud, la Gaspésie et Sept-Îles, sur la côte de l’estuaire du Saint-Laurent.
Le père de Quen crée, avec l’aide des pères Jacques Buteux, Gabriel Druillettes, Martin de Lyonne et Charles Albanel, une mission d’été. On l’adaptee aux conditions des populations nomades. En 1646, à Tadoussac, il fait construire la première église de pierre au Canada.
*
Au cours de l’été de 1647, le père de Quen fait un voyage à l’intérieur des terres du Saguenay et après avoir parcouru en 5 jours une distance de 120 milles, coupée par dix portages, il découvre, le lac Saint-Jean, le 16 juillet.
Il arrive au lac Saint-Jean par la Belle Rivière. Plus tard, dans son récit, le missionnaire écrira : « Ce lac est si grand, qu’à peine en voit-on les rives, il semble être d’une figure ronde, il est profond & fort poissonneux, on y pêche des brochets, des perches, des saumons, des truites, des poissons dorés, des poissons blancs, des carpes & quantité d’autres espèces. Le lac est environné d’un plat pays, terminé par de hautes montagnes éloignées de 3. ou quatre ou cinq lieues de ses rives, il se nourrit des eaux d’une quinzaine de rivières ou environ, qui servent de chemin aux petites nations, qui sont dans les terres pour venir pêcher dans ce lac, & pour entretenir le commerce & l’amitié qu’elles ont par entre elles. » (Nous avons adapté l’orthographe du récit).
Jean de Quen traverse le lac afin de visiter les Indiens de la nation du Porc-Épic qui habitent à l’embouchure de la rivière Métabetchouan, lieu de rendez-vous des tribus de l’intérieur de la région du Saguenay.
*
Le père de Quen y retournera à plusieurs reprises. Il est le premier des Européens à décrire ces terres, tout comme la côte de la région des Sept-Îles et d’autres régions sur une distance de plus de 300 milles.
Le père de Quen est l’auteur des Relations des Jésuites pour l’année 1655–1656 et du Journal des Jésuites du 25 octobre 1656 au 7 septembre 1659.
En 1656, le père de Quen est nommé supérieur des missions de la Nouvelle-France. Ce poste il occupe jusqu’au 8 septembre 1659, quand il tombe malade. Ayant toujours été attentif au soin des malades, il finit par être victime de son dévouement. Il décède « des fièvres contagieuses apportées par le dernier vaisseau de 1659 ». ( Journal des Jésuites de 1659).
