
Biographie de Jacques Viger
Jacques Viger, futur premier maire de Montréal, futur premier président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, futur fondateur de la Société historique de Montréal, journaliste, éditeur, militaire, arpenteur et archéologue, naît le 7 mai 1787 dans une famille de quatorze enfants, dont il est le benjamin (les autres enfants de la famille sont tous morts en bas âge !). Il eut comme parrain le notaire Joseph Papineau, père du fameux tribun. Montréal comptait alors à peine quinze mille âmes.
En 1799, à l’âge de 12 ans, il commence ses études à Saint-Raphaël, un collège dirigé par les sulpiciens et qui offre une éducation classique.
Plus tard il devient rédacteur du journal le Canadien, à Québec.
En 1810, Viger prépare un recueil de néologismes qui sera publié un siècle plus tard sous le titre de «Néologie canadienne ou Dictionnaire des mots créés au Canada».
Lors de la guerre de 1812, Jacques Viger s’enrôle dans la milice comme lieutenant dans le 3e bataillon de la ville de Montréal. Il est ensuite promu capitaine dans le corps des Voltigeurs canadiens. Il prend part à la bataille de Sackets Harbor, dans l’État de New York, en mai 1813. Puis, suite au décès de sa mère, il prend congé de l’armée pour un temps.
En 1808, il épouse la veuve du major John Lennox, Marie-Marguerite Boucher de Boucherville, fille du chevalier Luc de La Corne, le fameux «Général des Sauvages».
Jacques Viger occupa le poste d’inspecteur des chemins de la ville pendant plus d’un quart de siècle et, en 1833, il fut élu premier maire de Montréal après la constitution de Montréal en ville.
Entre 1833 et 1836, il entreprend des travaux de drainage, et on lui doit également l’assainissement des faubourgs de la cité. En 1836, l’ancien système de gouvernement municipal par des juges de paix est rétabli, le poste de maire est donc supprimé.
Viger appuyait le parti de Papineau. Toutefois, comme beaucoup de Montréalais, il n’a pas joué de rôle actif durant la rébellion des Patriotes. Il occupait des positions relativement modérées, ce qui lui fut amèrement reprochée par Papineau en 1837.
Six ans plus tard, Jacques Viger fait partie du comité d’organisation de l’Association Saint-Jean-Baptiste et il est élu président de cette association.
C’était un homme aux talents multiples, poète et écrivain, homme politique et militaire, il a laissé de nombreux manuscrits, des mémoires, des albums de portraits, de gravures, d’aquarelles et de dessins. Son fameux recueil de notes historiques est connu sous le nom de Saberdache et plusieurs se sont demandé la raison de ce titre. En réalité, ce terme n’est qu’une corruption du mot sabretache…
Il était aussi un brillant historien. Il a d’ailleurs écrit ses souvenirs de la guerre de 1812 sous le titre de «Mes tablettes de 1813».
Jacques Viger a écrit également plusieurs textes sur l’éducation. Il a composé un rapport sur le recensement de Montréal en 1825, qui contient des notes très précises sur le personnel de chacune des écoles ainsi que des renseignements sur les écoliers et les matières enseignées. Sa personnalité et l’ampleur de ses activité, de même que la diversité de ses intérêts, en font un personnage peu ordinaire.
Jacques Viger est mort le 12 décembre 1858, à l’âge de 71 ans.

Illustration : Capitaine Jacques Viger, le Corps de l’infanterie légère canadienne (des voltigeurs), auteur inconnu, circa 1812-1815.
- Constitution de Montréal en ville
- Maires de Montréal au XIXe siècle
- Maires de Montréal au XXe siècle
- Guerre de 1812-1815 entre le Canada et les États-Unis
- Voltigeurs canadiens
[…] Cependant, les Canadiens-Françaient considéraient toujours le castor comme un de leurs symboles. Lorsque les premières armoiries de Montréal furent conçues en 1833 par le premier maire de la ville, Jacques Viger, c’est ce gros rongeur qui fut choisis pour représenter les Canadiens-Français, tandis qu’un trèfle représentait les Irlandais et les deux autres fleurs les Anglais et Écossais. […]