Iberville, P. Le Moyne D’

Biographie de Pierre Le Moyne D’Iberville

Justicier et corsaire

Né le 16 juillet 1661 dans la ville de Ville-Marie et baptisé le 20 juillet 1661, Pierre Le Moyne D’Iberville est le troisième des onze garçons et deux filles qui constituaient sa nombreuse famille.

Cependant, Pierre Le Moyne D’Iberville a reçu une éducation suffisante pour être à l’aise dans sa correspondance avec le roi et ses ministres.

Certains historiens sont d’avis que s’il avait été gouverneur de la Nouvelle-France et si la mort ne l’avait pas fauché à l’âge de 45 ans dans l’île de Cuba, l’Amérique du Nord aurait peut-être été française…

Depuis son plus jeune âge, Pierre D’Iberville a navigué sur le bateau de son père.

Sa carrière militaire débute en 1686. D’Iberville, avec deux de ses frères, prend part à une expédition militaire afin de chasser les Anglais de la baie d’Hudson. Les frères Le Moyne sont accompagnés de 70 volontaires canadiens, de 30 soldats, ainsi que de quelques guides amérindiens. Après 85 jours de navigation difficile et périlleuse, ils arrivent devant le Fort Moose.

Les Français passent à l’assaut. D’Iberville pénètre le premier dans le fort. Soudain, les portes se referment derrière lui et il se retrouve seul face à 17 Anglais. Mais ceux-ci se rendent face à D’Iberville. Dès lors, sa réputation de héros sans peur est établie.

Cette bataille fut la première d’une série d’éclatantes victoires. En quelques semaines, tout le sud de la baie d’Hudson tombe entre les mains des français et D’Iberville est nommé commandant du fort.

Puis, il s’empare de deux navires anglais, ce qui lui permet d’approvisionner le fort. Quand il rentre à Québec par la mer, à la fin d’octobre 1687, le bâtiment qu’il conduit est chargé à ras bord de fourrures et de marchandises dérobées aux anglais.

Pierre Le Moyne d’Iberville
Pierre Le Moyne D’Iberville, gravure ancienne, image libre de droit.

Après la prise du fort Charles, du fort Albany et de l’entrepôt de l’Île Charlton, D’Iberville est nommé gouverneur des de Saint-Louis (Moose), Saint-Jacques (Rupert) et Sainte-Anne (Albany). Toute la Baie d’Hudson devient ainsi française.

Séjournant en France au cours de l’hiver 1687-1688, il réussit à convaincre Versailles de soutenir la Compagnie française de la baie d’Hudson. Le renforcement de la position française au nord de la baie est assuré.

Le roi confie à D’Iberville Le Soleil d’Afrique, le plus rapide de ses navires. Le 3 août 1688, après un détour par Québec, le navire entre dans la baie d’Hudson.

De là, Pierre d’Iberville essaye de s’emparer du fort York, ce qui fermerait aux Anglais l’accès à la rivière Nelson et aux territoires de l’actuel Manitoba. Avec moins de 20 hommes, il affronte deux navires, capture près de 80 Anglais et prend possession des forts de la baie James.

Pour d’Iberville, la présence des Anglais au fort Nelson laisse présager la perte de la Nouvelle-France. En 1693, alors qu’il escorte les navires qui font la navette entre le golfe Saint-Laurent et les ports français, l’Angleterre reprend les postes de la baie James. Au mois d’août 1694, après avoir obtenu un monopole de trois ans sur le commerce à la baie d’Hudson, il retourne devant le fort Nelson dont il se rend maître le 13 octobre.

Le 15 août 1696, il s’empare du fort William Henry à Pemaquid, sur la côte du Maine. Ensuite, il se dirige vers Terre-Neuve. Là, avec moins de 200 hommes, il donne l’assaut au fort Saint-Jean. Mais il doit retourner vers la baie d’Hudson où les forts sont repris par les Anglais.

Le 5 septembre 1697, Le Pélican, en tête d’un convoi qui compte quatre navires, subit une attaque anglaise. Pierre D’Iberville coule un navire et s’empare d’un autre.

D’Iberville reprend le fort Nelson le 13 septembre 1697. Mais le traité de Ryswick, signé 7 jours plus tard, reconnaît la prédominance anglaise à la baie d’Hudson et celle des Français à la baie James. La France, qui conserve Port-Royal et Plaisance, rend une partie de l’Acadie et Pemaquid. Dans les faits, les Anglais conservent le port Albany et le Français eux gardent le fort Bourbon jusqu’en 1713. Les conditions du traité d’Utrecht remplacent alors celles du traité de Ryswick et l’Angleterre entre en possession de toute la région du bassin de la baie d’Hudson malgré tous les efforts qu’avaient investi D’Iberville et les Français pour conquérir la région.

En 1699, D’Iberville est décoré de la croix de Saint-Louis, devenant ainsi le premier militaire natif du Canada à recevoir cet honneur.

Toujours hanté par le désir de donner l’Amérique du Nord à la France, D’Iberville essaye d’établir une colonie française à l’embouchure du Mississippi et le 2 mars 1699, il se trouve à l’embouchure du fleuve.

En 1699, 1700 et 1701, D’Iberville construit les forts Maurepas, Mississippi et Saint-Louis. Il est nommé commandant général de la Louisiane, puis il se rend vers les Antilles anglaises où il sème la terreur. Il prend possession de l’île de Nevis (Nièves) et peu après, il fait escale à La Havane.

Le 9 juillet 1706, D’Iberville meurt à bord de son navire Le Juste des suites de la fièvre qui le torturait depuis 1701. Au moment de son décès, il avait 45 ans. Certains historiens sont d’avis qu’il avait été probablement empoisonné par les Anglais qui voulaient arrêter le militaire fougueux qui se préparait à les attaquer à nouveau.

(En fait, la légende veut que des faits troublants entourent sa mort : D’Iberville avait soupé la veille avec Pedro Alvarez de Villamarin, gouverneur de Cuba et les deux hommes sont morts de douleurs atroces pendant la nuit et ont été enterrés en même temps le lendemain. Dans la sépulture D’Iberville il est écrit : Ils ont été empoisonnés par les ambitions d’une puissance étrangère ». De cette façon, plusieurs refusent de voir une coïncidence dans la mort simultanée de deux hommes ayant partagé le même repas la veille et qui avaient des intérêts militaires communs contre l’Angleterre. Une simple recherche permet de constater que ce n’est qu’une légende sans aucun fondement).

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