Biographie d’Honoré Beaugrand
Honoré Beaugrand vit le jour le 24 mars 1848 dans la ville de Lanoraie (Saint-Joseph-de-Lanoraie) Il suit des études classiques au collège de Joliette, dont il est expulsé en 1865, après quoi il étudie l’art militaire à l’École militaire de Montréal. Puis, à l’âge de dix-sept ans, il s’engage dans l’armée française qui soutient l’empereur Maximilien au Mexique. Il combat dans le corps expéditionnaire français de l’armée de Maximilian pendant dix-huit mois.
Il est blessé et il entreprend ensuite un voyage en France, où il découvre le libéralisme et l’anticléricalisme et d’où il est expulsé à cause de ses activités antigouvernementales.
Il voyage au Mexique et puis il se rend aux États-Unis, dans la région de la Nouvelle-Orléans puis à Fall River, au Massachusetts, où il fonde deux publications en français : L’Écho du Canada et La République pour la grande communauté franco-américaine.
Au total, il passe quatorze années en Europe et aux États-Unis où il devient franc-maçon. C’est en 1879 qu’Honoré Beaugrand, de retour au Canada, fonde le quotidien La Patrie, organe du parti libéral, qu’il dirigera durant vingt ans avant de le vendre à Israël Tarte. Il créera plusieurs journaux éphémères. En 1885, il devient maire de Montréal.
Il défend la cause des Canadiens français et il se distingue par sa campagne en faveur de la vaccination obligatoire lors de l’épidémie de petite vérole qui aurait causé près de 3 200 morts. Il est réélu en février 1886. En 1887, il perd son poste de maire, mais continue à s’intéresser à la politique.
En 1897, il fonde avec des amis la loge maçonnique montréalaise L’Émancipation, de tendance radicale, et reste proche des milieux anticléricaux. Honoré Beaugrand fut l’un des rares Canadiens français qui appuyèrent l’exécution de Louis Riel, ce qui lui valut la réputation de traître pendant de nombreuses années. Au XIXe siècle, Beaugrand a été seul à défendre l’émigration des Canadiens français aux États-Unis.
En 1878, dans son roman intitulé Jeanne la fileuse, il défend ses idées sur l’émigration et rencontre une critique hostile. Selon ses propres dires, Jeanne la fileuse «est moins un roman qu’un pamphlet; moins un travail littéraire qu’une réponse aux calomnies que l’on s’est plu à lancer contre les populations franco-canadiennes des États-Unis».
D’ailleurs, Beaugrand publie plusieurs livres, dont Mélanges, Lettres de voyage et Six mois dans les Rocheuses. On doit à Beaugrand, chroniqueur et essayiste, des récits de voyages et des légendes, dont la fameuse Chasse-galerie, parue d’abord dans La Patrie en 1891 et publiée en version définitive en 1900. Sous le même titre, l’auteur signa un recueil de contes.
Il était commandeur de la Légion d’honneur française.
Honoré Beaugrand décède à Westmount, le 7 octobre 1906. Une rue de Montréal et une station du métro ont été nommées en son honneur.
