
Biographie de François Gravé du Pont
François Gravé, sieur du Pont, encore appelé Dupont-Gravé, Gravé Le Pont, Pont-Gravé ou simplement Gravé, est né à Saint-Malo vers 1554.
Il fut pendant longtemps marchand de fourrures installé à Saint-Malo, mais certains historiens affirment qu’il avait été militaire avant de devenir marchand.
En 1599 ou 1600, Gravé quitte Saint-Malo pour s’établir à Honfleur et s’associe à Pierre Chauvin de Tonnetuit dans la traite des fourrures.
Il se rend presque chaque année en Nouvelle-France, remontant le Saint-Laurent jusqu’à Trois-Rivières et travaillant pour le compte de plusieurs compagnies, telles que les entreprises du Commandeur Aymar de Chastes, de Pierre Dugua de Mons et de Guillaume de Caen.
Au printemps 1603, au service d’Aymar de Chastes, gouverneur de Dieppe et nouveau titulaire du monopole de la traite des fourrures en Nouvelle-France, Gravé, sieur Du Pont dirige l’expédition à laquelle un géographe, Samuel de Champlain, s’est joint en observateur sur volonté royale, et ils remontent le fleuve (le sieur Chauvin de Normandie était décédé quelque temps auparavant).
De Chaste avait demandé à Pont-Gravé de recevoir Champlain (alors connu comme géographe, répétons-le) en son vaisseau et lui faire connaître ces lieux. Ils parviennent à Tadoussac le 24 mai 1603. Le 27 mai, Champlain traverse l’embouchure du Saguenay et descend à la Pointe aux Alouettes. Non loin de là se trouve la cabane du grand chef algonquin Anadabijou.
Les voyageurs rendent visite à Anadabijou. Ce dernier est alors en plein festin, au milieu d’une centaine de guerriers. Il accueille les nouveaux arrivants. Un conseil Amérindien se réunit aussitôt. Champlain dévisage curieusement ces autochtones qu’il découvre. L’un des Amérindiens qui accompagne Champlain et qui revient de France, se lève et parle amplement du pays qu’il a visité. Il raconte l’entrevue qu’il a eu avec Henri IV roi de France. Il explique que le roi voulait du bien à tous les Algonquins et désirait peupler leur terre. Pendant ce temps le calumet circule. Samuel de Champlain et Pont-Gravé aspirent à leur tour de grandes bouffées de fumée d’herbes.
Le conseil se termine. Mais ni Champlain, ni Pont-Gravé ne se doutent que la politique qui vient de s’élaborer dominera le siècle tout entier qui s’ouvre. C’est ici que les guerres iroquoises viennent de se décider. Elles séviront jusqu’à la Grande Paix de Montréal en 1701. La rencontre fatidique faite, le 18 juin 1603, ils quittent pour le Grand Sault Saint-Louis.
En 1604, chargé d’affaires de Pierre Dugua de Mons, Gravé participe à la fondation d’une colonie en Acadie et en 1605-1606, il commande la troupe à Port-Royal après le retour en France de Dugua de Mons.
Selon plusieurs témoignages, il fut aimé des Amérindiens, et c’est grâce à lui que Samuel de Champlain signe l’Alliance avec les Indiens en 1603. Il participa également, avec Champlain, à la fondation de Québec en 1608. Il semble qu’il fut blessé dans un combat par des Basques qui pratiquaient la traite des fourrures en toute illégalité.
En 1619, les marchands associés le désignent pour prendre, à Québec, la place de Champlain et il passe quelques mois comme commandant de Québec. Au printemps 1629, il se trouve à Québec lors de la prise de la ville par les Anglais. Il est âgé et malade. Il embarque à Tadoussac et part pour l’Angleterre mais il meurt à son arrivée en Europe, on ignore le lieu de son décès.
Selon plusieurs témoins, il était «jovial de son naturel». Parfois, il lui arrivait «de boire un bon coup sans eau».
Il épousa Christine Martin et eut au moins deux enfants: Robert et Jeanne. Après le décès de sa première femme, il se remaria avec Claude Godet Des Maretz.

François Gravé du Pont. Extrait du film Champlain retracé, une œuvre en 3 dimensions (scénariste et réalisateur Jean-François Pouliot, site Web films.onf.ca.
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