Biographie de Gérard Bessette
Gérard Bessette naît le 25 février 1920 à Sainte-Anne-de-Sabrevois (ancienne ville d’Iberville, aujourd’hui, secteur de Saint-Jean-sur-Richelieu).
Il grandit à Montréal, où il fait des études classiques au Collège Saint-Ignace, à l’Externat classique Sainte-Croix et à l’École Normale Jacques Cartier. Bessette poursuit ses études à l’Université de Montréal, obtenant un baccalauréat ès arts en 1041, une licenc ès lettres en 1944, une maîtrise ès arts deux ans après et soutenant une thèse de doctorat sur «Les Images dans la poésie canadienne-française » (publiée en 1950).
N’ayant pu obtenir un poste universitaire au Québec, surtout à cause de son athéisme, Gérard Bessette enseigne à l’Université de la Saskatchewan (1946-1949) et à l’Université Duquesne à Pittsburgh, aux États-Unis entre 1951 et 1957. Il déménage ensuite à Kingston, en Ontario, où il enseigne d’abord au Collège militaire royal du Canada, puis au Département d’Études françaises de l’Université Queen’s. Il vit toute sa vie, jusqu’à la fin de ses jours.
Son poème Le Coureur lui vaut un deuxième prix aux Concours littéraires du Québec de 1947 et il avait représenté le Canada aux Jeux olympiques de 1948 (section Poésie).
*
Son premier roman, La Bagarre, parait en 1958. De facture réaliste, La Bagarre raconte l’histoire d’un étudiant montréalais de tendance gauchiste. Il renonce à ses études par solidarité avec ses camarades ouvriers du Montreal Transit Company.
Le Libraire est son roman le plus populaire et le plus étudié. Ce roman traite avec une subtile ironie la question de la censure au Québec avant la Révolution tranquille. Lui-même victime de la situation qu’il dénonce, Gérard Bessette ne réussit publier cette œuvre qu’en France, en 1960.
Les Pédagogues (1961) offre un tableau mordant du milieu collégial québécois. Ainsi que de l’institution artistique de la décade des années 1950.
L’Incubation (1965) marque un changement de style radical de l’écrivain. L’expérimentation sera élargie dans Le Cycle (1971), où sept narrateurs différents se livrent à des monologues intérieurs d’une grande complexité. Gérard Bessette obtient deux prix du Gouverneur général du Canada pour chacun de ces deux romans.
*
Suivent La Commensale (1975, mais écrit plus tôt). Les Anthropoïdes (1977), que certains considèrent comme le chef-d’œuvre de l’écrivain. Le Semestre (1979) qui décrit le dernier semestre d’un professeur de l’Université Princesse en train de se livrer à une psychocritique. Mes romans et moi (1979). Les Dires d’Omer Marin (1985) – Omer Marin, le narrateur de ce récit autobiographique, est le même professeur de l’Université Princesse qui narre Le Semestre. Malheureusement, Les Dires d’Omer Marin sera le dernier publié du vivant de Bessette.
Il collabore à divers périodiques, tels L’Action universitaire, Amérique française, Liberté, Voix et Images.
En 1980, il reçoit le prix Athanase-David pour l’ensemble de son œuvre qui sera couronné aussi de nombreux autres prix.
Jusqu’à sa retraite, il enseigne la littérature française et la littérature québécoise à l’Université de Saskatchewan. Plus tard à l’Université Queen’s de Kingston, au collège militaire royal. Ensuite à l’Université Duquesne de Pittsburgh. En 1979, Gérard Bessette prend sa retraite.
L’œuvre de Bessette, tant l’œuvre théâtrale, comme la poétique, ses essais critiques et ses romans, vise à traduire la complexité des rapports entre l’individu et le collectif. Vise à analyser son inconscient, ses mythes. Ses romans se déroulent surtout au Québec.
Gérard Bessette décède le 21 février 2005 à Kingston, Ontario.