Biographie de François Dollier de Casson
François Dollier de Casson naît en 1636 au Grand Fougeray (manoir de la Praye ou de la Dévoriaye), en Bretagne.
Depuis environ 106 ans (1530), la famille Dollier était « Seigneur de la Praye et de la Dévoriaye » et résidait au manoir de la Praye (parfois aussi au manoir de la Dévoriaye).
François Dollier a 15 ans lorsque son père Claude Dollier fait l’acquisition, le 9 septembre 1651, de la seigneurie du Plessis Casson, à quelques dizaines de kilomètre au sud du Grand-Fougeray, de Charles d’Andigne, baron d’Angrie en Anjou, Chevalier de l’Ordre du Roy. Charles d’Andigne était un lointain cousin de François Dollier, ce qui lui valu sans doute d’être admis dans l’armée de Turenne à 18 ans, de 1654 à 1657.
François Dollier fut seigneur de la Praye de 1651 à 1659, date de l’échange de la Praye avec son frère Julien Dollier (1637-1704), dernier représentant de ce nom.
Il est entré au séminaire de Saint-Sulpice à Paris en 1657. En 1666, les Sulpiciens l’envoyèrent à Montréal (ex-Ville Marie qui comptait alors environ 450 habitants) et qui était une seigneurie de L’Ordre de Saint-Sulpice.
Au Canada, il devient aumônier militaire et ensuite curé à Trois-Rivières. Il participe à l’expédition de Prouville de Tracy contre les Agniers. En 1669, il entreprend une expédition missionnaire au sud des Grands Lacs.
En 1671, Dollier de Casson est nommé supérieur des Sulpiciens et grand vicaire de Montréal. Depuis lors, il se consacre à la ville, fait construire des bâtiments, dresse les premiers plans de la ville de Montréal et donne des noms aux rues. À partir de 1680, Dollier de Casson développe le projet de la construction du canal de Lachine.
Dollier de Casson est connu également pour son Histoire de Montréal, une source très importante dans l’historiographie du Canada. L’Histoire de Montréal a été écrite à partir de 1672, mais elle n’a été publiée qu’en 1868 après la découverte du manuscrit dans une bibliothèque de Paris par Louis-Joseph Papineau. (En fait, le pape Clément X a interdit toute publication de récits missionnaires, et c’est pourquoi ce manuscrit demeura inédit et inconnu pendant plus d’un siècle et demi). Dollier de Casson l’a dédié aux infirmes du séminaire de Saint-Sulpice de Paris.
Cette relation raconte les 32 premières années de Montréal et résume, année par année, les principaux événements de la ville.
En 1674, à la suite d’un accident, Dollier de Casson rentre en France. Il revient à Montréal en 1678 et reprend sa fonction de supérieur du séminaire. C’est lui qui dessine le Vieux Séminaire de Montréal qui a survécu jusqu’à nos jours.
François Dollier de Casson décède à Montréal le 27 septembre 1701.
Canton de Dollier
Le canton de Dollier se situe à l’est de la route qui relie Saint-Félicien à Chibougamau, immédiatement au sud du lac Chibougamau. Marécageux, il est arrosé notamment à l’est par la rivière Boisvert et par plusieurs étendues d’eau dont l’une, au nord, porte le même nom que le canton. Une voie secondaire provenant de la route principale passe dans ce canton dont le plus sommet atteint 520 m à l’est de la rivière Boisvert. Le nom de cette division territoriale rend homme à François Dollier de Casson (1636-1701), prêtre sulpicien qui avait d’abord été capitaine de cavalerie sous le maréchal de Turenne.
Arrivé à Québec en 1666, il exerça aussitôt son ministère comme aumônier militaire lors de l’expédition contre les Agniers. Curé à Trois-Rivières (1667) et missionnaire chez les Nipissings (1668), il sera de nouveau aumônier, cette fois de l’expédition de Robert Cavelier de La Salle, aux lacs Ontario et Érie (1669). Nommé supérieur des Sulpiciens à Montréal en 1670, il devenait par le fait même seigneur de l’île de Montréal. Dès sa nomination, il s’implique dans le développement de Montréal : on lui doit, entre autres, le tracé des rues Saint-Joseph, Saint-Pierre, Saint-Charles, Saint-François, du Calvaire, Saint-Lambert, Saint-Gabriel et Notre-Dame.
De 1674 à 1678, il séjourne en France. À son retour, monseigneur de Saint-Vallier le nomme vicaire général, puis grand vicaire de la région de Montréal, fonction qu’il conservera jusqu’à sa mort. Il est l’auteur d’une « Histoire du Montréal 1640-1672 » dont le manuscrit découvert à Paris en 1844, fut publié en 1868 par la Société historique de Montréal. Dollier est indiqué comme canton récemment désigné dans « Noms géographiques de la province de Québec (1921).
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