Lorimier, Chevalier de

Biographie de François-Marie-Thomas Chevalier de Lorimier

François-Marie Thomas Chevalier de Lorimier est né à Saint-Cuthbert le 27 décembre 1803 dans une famille d’agriculteurs, descendante d’une vieille famille de la noblesse française établie en Nouvelle-France depuis 1685.

Il reçoit le prénom de Chevalier en l’honneur de son oncle et parrain, François-Chevalier de Lorimier.

Quand il a de 10 ans, ses parents s’établissent à Montréal et il fait ses études classiques au Petit Séminaire de Montréal.

Thomas-Chevalier s’intéresse et s’implique très tôt dans la politique. En 1822, il participe à la campagne contre le projet d’union des deux Canadas. En 1827, Lorimier recueille des milliers de signatures pour une pétition adressée au roi d’Angleterre, Georges IV, dénonçant la conduite «arbitraire et tyrannique» du gouverneur et demandant sa destitution.

Le 25 août 1829, Chevalier de Lorimier commence à travailler chez le notaire Pierre Ritchot. En 1832, il épouse Marguerite-Henriette Cadieux de Courville avec laquelle il aura cinq enfants.

Au printemps 1832, Lorimier est engagé dans la campagne pour l’élection de Daniel Tracey et, en 1834, il participe à l’organisation du parti patriote.

En avril 1837, M.de Lorimier participe activement au mouvement de résistance des patriotes. Le 15 mai, il est nommé secrétaire de l’assemblée du Saint-Laurent, au cours de laquelle est créé le Comité central de Résistance.

Georges-Etienne Cartier et Chevalier de Lorimier sont nommés co-secrétaires de ce Comité.

Le 6 novembre 1937, il est blessé lors de l’affrontement entre le Doric Club et les Fils de la Liberté, sur la Place d’Armes de Montréal.

Lorimier organise la résistance armée avec Amury Girod et le docteur Jean-Olivier Chénier, mais il ne participe pas aux combats. En effet, étant sûr que l’insurrection ne peut triompher et n’écoutant que son courage (qui ne lui disait rien…), il se réfugie aux États-Unis.

Le 28 février 1838, Chevalier de Lorimier franchit la frontière avec la colonne de Robert Nelson. Après l’échec de l’expédition, de retour aux États-Unis, Lorimier est incarcéré pour avoir violé la neutralité des États-Unis. Mais il est acquitté par un jury américain.

Ensuite, il met sur pied l’Association des Frères Chasseurs et prépare le soulèvement de novembre de Beauharnois.

À Beauharnois, le 3 novembre 1838, quand les patriotes agissant sous les ordres de François-Xavier Prieur s’emparent de la localité, Chevalier de Lorimier commande une troupe de quelques dizaines de patriotes qui combattent contre près de 800 volontaires britanniques à Odelltown. Après la défaite, suivant une vieille habitude, Lorimier tente de retourner aux États-Unis, mais il est arrêté le 12 novembre 1838.

Dès le 11 janvier 1839, Chevalier de Lorimier est jugé devant une cour martiale. Le 21 janvier, il est reconnu coupable de haute trahison. Le 13 février, il est condamné à être pendu.

La veille de sa mort, il écrit son testament politique, dont voici les phrases finales:

«Quant à vous mes compatriotes! Puisse mon exécution et celle de mes compagnons d’échafaud vous être utiles. Puissent-elles vous démontrer ce que vous devez attendre du gouvernement anglais. Je n’ai plus que quelques heures à vivre, mais j’ai voulu partager ce temps précieux entre mes devoirs religieux et ceux à mes compatriotes. Pour eux, je meurs sur le gibet de la mort infâme du meurtrier, pour eux je me sépare de mes jeunes enfants, de mon épouse, sans autre appui que mon industrie et pour eux je meurs en m’écriant: Vive la liberté, Vive l’indépendance.»

Le 15 février 1839, à l’âge de 35 ans, Chevalier de Lorimier fut exécuté avec ses amis Charles Hindenlang, Amable Daunais, François Nicolas et Pierre-Rémi Narbonne.

… À son retour en Angleterre, lord Gosford disait à la chambre des Lords: « Il y a à Montréal une certaine classe d’Anglais, à qui les hommes libéraux et indépendants ne peuvent qu’être hostiles. Leurs actes et leur conduite sont caractérisés par un esprit de domination insupportable. Ils veulent posséder le pouvoir et le patronage, à l’exclusion des habitants d’origine française, et c’est à eux qu’il faut attribuer la véritable origine des troubles et des animosités de races. »

Vers le même temps, Chevalier de Lorimier, à la veille de son exécution, écrivait dans son testament politique: Je meurs sans remords; je ne désirais que le bien de mon pays dans l’insurrection et l’indépendance. Mes vues et mes actions étaient sincères.

Ces deux textes expliquent toute la rébellion de 1837. Ostracisme des uns, sincérité outragée chez les autres, voilà les deux pôles magnétiques, dont le choc inévitable a produit l’étincelle qui alluma l’incendie.

Chevalier de Lorimier
Chevalier de Lorimier, gravure d’époque, image libre de droit.

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