Biographie de Jean-Olivier Chénier
Un des leaders du mouvement des Patriotes de 1837-1838, Jean-Olivier Chénier est né à Lachine le 9 décembre 1806 (certaines sources mentionnent Longueuil comme lieu de naissance) et tout semble indiquer qu’il eut une enfance paisible et heureuse.
En 1828, Chénier obtient son diplôme de médecin et s’installe dans le village de Saint-Benoît (Mirabel) pour déménager plus tard à Saint-Eustache (en 1836), où il reprend la clientèle de son oncle.
Dès le début des années 30, Chénier commence à s’intéresser aux affaires publiques. Il fait rapidement preuve d’un grand sens de l’organisation.
Le 11 avril 1836, Chénier est secrétaire dans une assemblée populaire qui décide d’éviter l’achat de «marchandises et de produits des manufactures britanniques».
Assemblée des six comtés
Le 23 octobre 1837, Chénier prend une part active à l’assemblée des six comtés de Saint-Charles, qui est le point de départ de l’insurrection de 1837. Orateur brillant, il est identifié comme le second chef des Patriotes de Saint-Eustache.
Lorsque le gouvernement lance des mandats d’arrêt contre les Patriotes au mois de novembre, le nom de Chénier apparaît sur la liste.
Vers la mi-novembre, les affrontements armés entre les Patriotes et les Britanniques commencent et Chénier rejoint immédiatement les forces armées patriotes. Ces derniers perdent la plupart des batailles face à une armée bien mieux entraînée.
Après leur victoire à Saint-Charles en novembre, les troupes anglaises avancent vers Saint-Eustache et le 14 décembre 1837, ils se lancent à l’attaque des positions fortifiées des patriotes qui se sont barricadés à l’intérieur de l’église et du couvent.
Chénier, à la tête d’un groupe de 180 hommes, résiste, mais vers la fin de l’après-midi le village est en flammes. Les patriotes se retirent et Chénier est tué de deux balles dans la poitrine.
Après la mort
Quelques mois avant sa mort, ce médecin et commandant du camp des «Patriotes du Nord» à Saint-Eustache, déclare durant une assemblée à Sainte-Scholastique: «Ce que je dis, je le pense et je le ferai; suivez-moi et je vous permets de me tuer si jamais vous me voyez fuir.»
Le clergé refusa que les patriotes soient enterrés en terre consacrée en raison de l’excommunication déclarée par Mgr Lartigue. Ce n’est qu’en 1997 que cette excommunication est levée par le synode des évêques québécois à l’occasion du cent cinquantenaire de la rébellion. Et c’est en 1987 que les restes de Jean-Olivier Chénier ont été transférés dans le cimetière de Saint-Eustache par la Société Saint-Jean Baptiste.
Plusieurs monuments représentant Chénier se trouvent au Québec, dont le plus fameux se dresse au centre-ville de Montréal, près de la station de métro Champ-de-Mars, au coin des rues St-Denis et Saint-Antoine.
Voir aussi :
- Les Patriotes : 1837-1838
- Biographie de Louis-Joseph Papineau
- Biographie de Chevalier de Lorimier
- Biographie de Ludger Duvernay
- Biographie de Louis Hippolyte La Fontaine
- Biographie de Charles Wilson
- Biographie de Jean-Louis Beaudry
- Biographie de George(s)-É. Cartier
- Tragédie du 21 mai 1832
- À l’aube de l’insurrection
- Fils de la Liberté
- Premier combat
- Bataille de St-Denis
- Papineau émigre
- Bataille de St-Eustache
- Saint-Benoît est brûlé
- La société des Frères Chasseurs
- La bataille d’Odelltown
- Persécutions
- Guerrilla au Québec
- Nombre des Patriotes condamnés
- Fête Saint-Jean Vieux de ‘37
- Un drame en 1837
- Biographie d’Amédée Papineau