
Biographie de Blanche Lamontagne-Beauregard
Blanche Lamontagne est une femme de lettres et la première poétesse du Québec ainsi que la première femme de la province à affronter la critique sans pseudonyme.
Elle naît le 13 janvier 1889 dans une famille pauvre des Escoumins, mais quand elle a l’âge de 9 ans, sa famille déménage à Cap-Chat. En 1902, Blanche se brise une jambe dans un accident de jeu et à la suite de cet accident malheureux elle ne pourra plus jamais plier sa jambe gauche. Ce handicap, la poussera à s’isoler des autres enfants.
Elle fait ses études primaires au couvent de Sainte-Anne-des-Monts. Ensuite, son oncle lui paye des études à Montréal au couvent du Mont-Sainte-Marie, où Blanche Lamontagne se lie d’amitié avec Georgette LeMoyne et Marie Gérin-Lajoie, deux futures célèbres militantes féministes. Par la suite, la jeune femme étudie la littérature à l’Université de Montréal.
En 1911, elle remporte le concours de la Société du Parler français avec une suite poétique écrite sous le pseudonyme de «Pour la Patrie» et c’est ainsi qu’elle entreprend sa carrière littéraire. La même année, elle finit ses études universitaires et s’établit à Cap-Chat, où habitent ses parents, d’où elle envoie ses poèmes à l’intention de différents journaux et revues.
En 1913, Henri Bourassa, fondateur et rédacteur du quotidien Devoir lui propose de publier dans son journal le recueil de poésies Visions gaspésiennes. La publication connaît un succès immédiat et Blanche devient vedette, mais ce succès ne suffit pas à combler son rêve de vivre de sa plume.
En 1916, sa famille déménage à L’Isle-Verte, ce qui permet à Blanche Lamontagne de se rapprocher de Montréal et de Québec. Elle écrit dans différentes revues qui lui assurent un certain revenu. Elle réussit même à obtenir l’appui de Lionel Groulx qui signe la préface de son recueil de poésies Par nos champs et nos rives, mais elle se brouillera avec Henri Bourassa à cause de l’opposition de ce dernier au droit de vote des femmes.
En 1917, elle tombe amoureuse d’un jeune homme de L’Isle-Verte, mais ce dernier meurt tragiquement au printemps 1918.
En 1920, Blanche épouse Hector Beauregard, devient Blanche Lamontagne-Beauregard sous ce nom La Vieille Maison, titre inspiré de sa grande maison de L’Isle-Verte.
La même année elle s’établit à Montréal avec son mari. Elle continue à écrire, mais son succès s’essouffle peu à peu. En 1928, son nouveau recueil Ma Gaspésie reçoit un accueil mitigé. Ensuite, ses œuvres ne cessent de diminuer en popularité. En fait, sa poésie régionaliste arrivait difficilement à se marier à l’évolution de la société québécoise.
À la fin des années 1930, sa santé devient de plus en plus défaillante. Elle souffre d’obésité et sa jambe gauche ne peut presque plus la porter. Elle n’écrit presque plus.
Blanche Lamontagne-Beauregard meurt sans attirer vraiment l’attention le 25 mai 1958 d’un œdème pulmonaire.
À sa mort, son œuvre tombe dans l’oubli, mais l’héritage de Blanche Lamontagne ne disparait pas : avec les luttes nationalistes et féministes des années 1960, elle reprend peu à peu sa place dans l’histoire de la littérature québécoise, peut-être moins pour son œuvre que pour son rôle de première femme poète du Québec.
Voici une liste de ses œuvres poétiques et en prose :
1913 – Visions gaspésiennes
1917 – Par nos champs et nos rives…
1920 – La Vieille Maison
1923 – Les Trois Lyres
1924 – Un Cœur fidèle
1924 – Récits et Légendes
1926 – La Moisson nouvelle
1927 – Légendes gaspésiennes (récits en prose avec illustrations de Blanche Lamontagne-Beauregard)
1928 – Ma Gaspésie
1931 – Au Fond des bois
1935 – Dans la Brousse : poèmes
1943 – Le Rêve d’André
Recueils publiés après la mort de l’auteure :
1989 – Anthologie de Blanche Lamontagne-Beauregard : première poétesse du Québec
1991 – Les Quatre Saisons : poèmes choisis

L’écrivaine Blanche Lamontagne en 1936. Source de la photo : Musée de la Gaspésie. Fonds Famille Théodore-Jean Lamontagne. P32/2b/8.
Mont Blanche-Lamontagne
À plus de 930 m d’altitude, le mont Blanche-Lamontagne est l’un des sommets des monts McGerrigle dans le parc de conservation de la Gaspésie, à 45 km au sud-est de Sainte-Anne-des-Monts. Officiel depuis 1982, ce toponyme commémore l’une des pionnières de la poésie régionaliste québécoise. Née aux Escoumins, Blanche Lamontagne (1889-1958) sera couronnée dès 1912 par la Société du parler français au Canada qui tenait son premier congrès à Québec.
Son premier recueil, Visions gaspésiennes, préfacé par Adjutor Rivard, sera publié l’année suivante par le journal Le Devoir. Habitant Cap-Chat puis, pour ses études, Sainte-Anne-des-Monts, Blanche Lamontagne ne s’éloignera de la campagne que pour se perfectionner en littérature à l’Université de Montréal. Poursuivant son œuvre poétique, elle publiera notamment La Vieille Maison (1920), La Maison Nouvelle (1926) et Ma Gaspésie (1928) qu’elle illustre de ses propres dessins. Elle écrit également quelques romans et plusieurs récits dont Légendes gaspésiennes (1927) est sans doute le titre le plus connu. Suivant la mode du temps, elle ajoutait à son patronyme celui de son mari, Hector Beauregard, et la plupart de ses œuvres sont signées Blanche-Lamontagne-Beauregard.
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