Biographie de Gilles Vigneault
Gilles Vigneault fils de Placide Joseph William Vigneault, marin pêcheur et de Marie Appolline Adélaïde Landry, institutrice, naît le 27 octobre 1928 à Natashquan. Déjà, à l’âge de 6 ans, Gilles Vigneault rêve de se faire pilote d’hydravion chaussé de canots en été et de skis en hiver, mais il possède un don qui le fera célèbre: Gilles Vigneault chante depuis l’enfance. Il des cantiques en français ou du chant grégorien en latin de cuisine, à l’église, et des chansonnettes françaises, apprises à la radio ou transmises par la tradition orale.
Gilles joue de l’harmonium, de l’harmonica, mais le garçon hésite entre devenir soit aviateur, soit musicien, plus précisément pianiste de concert… À la fin de son cours élémentaire, à l’école de Natashquan, à l’âge de 13 ans, il gagne un concours littéraire qui lui permet d’aller étudier à Rimouski, au frais de l’organisateur, l’évêque Labre qui ne pose aucune condition: Fais ce que tu voudras, mais fais quelque chose de ta vie!
Au collège
En août 1942, il est au collège de Rimouski. Il est surnommé le poète par ses confrères et il participe à la rédaction du journal collégial et il écrit ses premiers poèmes. Il s’essaie aussi au théâtre comme comédien amateur.
L’adolescent fait également du sport et c’est à l’aréna, en criant pour encourager son équipe de hockey, que Gilles Vigneault s’écorche la voix qui restera un peu voilée. Néanmoins, il continue à faire partie de la chorale du collège.
En 1950, au sortir du collège de Rimouski, muni d’un Baccalauréat ès Arts, Vigneault se dirige vers Québec, où il fait des études de lettres à l’Université Laval. En 1953, il obtient sa Licence ès lettres.
Revue de poésie Émourie
Il participe à la fondation de la revue de poésie Émourie, qu’il édite de 1953 jusqu’en 1966. Dès 1956, il devient le directeur et le metteur en scène de la troupe Les Treize. Il anime une émission folklorique à CFCM-Québec, les émissions Les invités du Père Mathias, Le Grand Duc et Dans tous les cantons de la SRC, fait du théâtre avec la Compagnie de la Basoche, et du cinéma avec Fernand Dansereau (il est interprète dans La Canne à pêche, ONF, 1959; Les Bacheliers de la cinquième, de Clément Perron, ONF, 1962; La neige a fondu sur la Manicouagan, d’Arthur Lamothe, ONF, 1965 – c’est pour ce film qu’il compose la chanson Mon pays).
Il est professeur à la Garnison Valcartier de 1954 à 1956, puis à l’Institut de technologie de Québec de 1957 à 1961, où il dispense des cours d’algèbre et de français.
Chanteur
À partir de 1960, Gilles Vigneault est amené à chanter lui-même ses chansons. Ses premières chansons deviennent des classiques (La danse à St Dilon, Jack Monoloy ou Pendant que). En 1964, sa chanson Jack Monoloy se classe deuxième au Festival de la chanson de Sopot, en Pologne grâce à l’interprétation qu’en donne Pauline Julien. En 1965, la chanson Mon pays, interprétée par Monique Leyrac, décroche le Premier prix au Festival de Sopot. La chanson vaut également à son auteur Le prix Félix Leclerc au Festival du disque de 1965.
Vigneault enregistre d’autres grandes chansons, par exemple, Tam ti delam, Ma jeunesse, Si les bateaux, Larguez les amarres, Fer et Titane, Le doux chagrin, Les gens de mon pays, Tombe la nuit, Manikoutai, Avec les vieux mots, Chanson démodée, Tout l’monde est malheureux, Le nord du nord et Berlu, etc. En 1965, le poète est par ailleurs récipiendaire du Prix du gouverneur général pour son recueil de poèmes Quand les bateaux s’en vont.
En 1966, il enregistre son premier album à Paris. Ensuite, il fait la navette entre le Québec et la France pendant trois ans avant de tenir la vedette de l’Olympia de Paris en avril 1969. À Paris, Vigneault présente ses chansons en première partie du spectacle de Serge Reggiani, lors d’une tournée de trente villes européennes.
Après avoir fondé la Maison Le vent qui vire pour l’édition des textes et de la musique de ses chansons, Gilles Vigneault lance l’étiquette L’Escargot pour la publication de ses disques en France.
Prix pour album européen
En 1970, Gilles Vigneault remporte un Prix de l’Académie Charles-Cros pour son album européen Du milieu du pont. Par la suite, en juin 1970, il chante à l’Exposition universelle d’Osaka au Japon.
Son engagement politique s’accentue au moment de la crise d’Octobre 1970. Certes, il participe à de nombreuses manifestations indépendantistes, dont le spectacle Poèmes et chants de la résistance présenté à la salle du Gesù en janvier 1971.
Il chante avec l’Orchestre symphonique de Montréal. Vigneault joue au théâtre dans Mistero Bufo, une pièce de Dario Fo adaptée par Michel Tremblay. Son spectacle Le temps qu’il fait sur mon pays est produit à la salle Wilfrid Pelletier de la PDA et au Grand Théâtre de Québec. En 1973, il lance son album Pays du fond de moi.
Spectacle sur les Plaines d’Abraham
Le 13 août 1974, Gilles Vigneault donne un légendaire spectacle sur les Plaines d’Abraham avec Félix Leclerc et Robert Charlebois lors du spectacle d’ouverture de la Superfrancofête. Ce spectacle a été enregistré et diffusé sur l’album « J’ai vu le loup, le renard, le lion ». Le 24 juin 1976, il chante sur le Mont Royal devant 300 000 spectateurs, en compagnie de Robert Charlebois, Claude Léveillée, Jean-Pierre Ferland et Yvon Deschamps (spectacle enregistré sous le titre Une fois cinq. Cet album obtient le prix Charles Cros).
Au sommet de sa gloire en 1977, Vigneault donne 50 spectacles au théâtre Bobino à Paris et presque autant au Théâtre du Nouveau Monde de Montréal. Le chanteur est fait Chevalier de l’ordre de la Pléiade en France. Il se voit décerner le Prix Denise-Pelletier et un doctorat honorifique de l’Université du Québec à Rimouski, en 1979. Il participe ensuite à la Fête de l’Humanité à Paris et présente son nouveau spectacle Les mots du dimanche au Théâtre du Nouveau Monde.
Référendum
En mai 1980, Gilles Vigneault milite pour le camp du OUI au référendum. Un an plus tard, 1981, à Paris, Jacques Chancel lui consacre d’ailleurs sa populaire émission de télévision Le grand échiquier. La même année, il est décerné un Doctorat honorifique par l’Université de Montréal. En 1988, Gilles Vigneault reçoit en France le Prix Henri-Jousselin pour l’ensemble de ses chansons et la Médaille gloire de l’Écolle de l’Université Laval à Québec.
En 1989, six mille choristes réunis aux Choralies de Vaisonla-romaine lui réservent une ovation et entonnent avec lui Le doux chagrin, Gens du pays, Les amours, les travaux et quelques autres chansons.
Gilles Vigneault est le sujet d’une semaine d’hommage à Paris en avril 1990, dans le cadre de son trentième anniversaire de vie artistique. On lui décerne à l’occasion les insignes d’officier des arts et lettres, la Médaille de vermeil de la ville de Paris. On reçoit aussi un Doctorat honoris causa de l’Université Lumière de Lyon.
Avec sa chanson Un monde finit, Vigneault triomphe en juillet 1992 au Festival d’été de Québec. Dans le cadre du 350e anniversaire de Montréal, il chante devant la foule lors du méga-concert Montréal, ville francophone, au Parc des îles à Montréal.
40 ans de chansons
En 1997, la Bibliothèque québécoise publie un livre intitulé Entre musique et poésie représentant 40 ans de chansons de Gilles Vigneault.
Aujourd’hui, Gilles Vigneault n’a pas cessé d’écrire. Il est encore tout jeune. Il nous arrive encore de temps en temps avec de nouvelles chansons. Ce qui distingue Vigneault des autres auteurs est la qualité de sa poésie pure et classique, ainsi que des images qui s’en dégagent. Certaines chansons sont presque médiévales dans leur simplicité, leur forme et leur parlure.
Gilles Vigneault est devenu donc une légende vivante en Amérique francophone. Il est l’auteur de plus de quarante livres. Autant livres de contes, qu’il a lui-même édités en version imprimée. D’ailleurs, ils sont en version vocale et enregistrée, pour diffuser les paroles de ses plus de quatre cents poèmes devenus, pour la plupart, des chansons qu’il a interprétées sur scène et enregistrées sur quelque quarante albums.
On reçoit l’artiste très bien d’ailleurs par les auditoires anglophones. Cela, malgré sa prise de position bien connue comme ardent défenseur de la cause de la souveraineté du Québec et en faveur de la langue française.
Sa chanson Gens du pays, créée en 1975, est considérée par plusieurs comme l’hymne national non officiel des Québécois.
Voir aussi :
- Natashquan
- Biographie de Félix Leclerc
- La Saint-Jean la plus réussie
- Hommage à Gilles Vigneault
- Biographie de Charles Gill