Biographie de Bénigne Basset
Premier greffier et notaire de Ville-Marie pendant plus de quarante ans, Bénigne Basset a signé plus de 2525 actes qui sont conservés dans les archives provinciales. Soit il s’agit du plus grand nombre d’anciens documents qui témoignent de la vie de la Nouvelle-France.
Basset fit aussi de l’arpentage, il dressa des procès-verbaux des premières rues de Montréal, il rédigea des contrats de mariage, des testaments et des inventaires. Il copia des papiers précieux qu’il conserva, nous transmettant ainsi de riches détails sur la vie de son époque.
Naissance de Bénigne Basset et son voyage au Canada
Basset est né à Paris en 1639. On raconte que le jeune Basset savait lire et écrire à un âge où la plupart des enfants ont bien d’autres soucis.
M. de Maisonneuve, appelé à Paris en 1657 pour rendre compte au roi de ses activités, rencontre à la Cour Basset père qui lui présente son fils. Impressionné par les qualités de l’adolescent, Maisonneuve persuade sa famille de le laisser partir pour la Nouvelle-France, où ses talents peuvent lui assurer un brillant avenir.
La famille ayant consenti, le jeune homme s’embarque en juillet 1657. Quelques semaines après son arrivée à Montréal, on nommé le protégé de M. de Maisonneuve commis au greffe de Ville-Marie. Après avoir mis de l’ordre dans les documents, il prend en charge le bureau. Avant ce jour, M. de Maisonneuve en personne rédigeait et signait la plus grande partie des actes.
En 1657, le premier commis du greffe était M. Nicolas Gatineau (la ville de Gatineau porte son nom), un bon calligraphe, mais trop laconique. D’ailleurs, il n’avait aucune expérience légale. Ces successeurs Jean de Saint-Père et Lambert Closse manient beaucoup mieux la rapière que la plume, ainsi Bénigne Basset fut le premier notaire possédant un certain degré de «professionnalisme» (Jean de Saint-Père fut tué par les Iroquois en 1657, ayant laissé vingt actes notariaux signés par lui).
Commission de notaire et la famille
Bénigne Basset ne reçut la commission de notaire royal que lorsqu’il eut atteint l’âge de vingt-cinq ans. Il fut le premier notaire royal à Montréal, en plus de cumuler les charges de greffier de justice, de premier arpenteur de la ville et de secrétaire de la fabrique.
À vingt ans, en 1659, Basset épouse Jeanne Vauxvilliers, une Parisienne de naissance. Ce mariage est réalisé en présence de tous les notables de Ville-Marie. Parmi eux on trouvera MM. de Maisonneuve, d’Ailleboust (gouverneur général). Il est accompagné de Mlle Jeanne Mance, Jacques Ber, Charles LeMoyne, messire Souart, le curé de la ville. D’autres personnages célèbres de l’histoire du Québec y assistent également.
Curieusement, lors de la signature du contrat de mariage de Bénigne Basset, il n’y avait pas d’autre notaire dans toute la Nouvelle-France, et M. de Maisonneuve dû en désigner un pour la circonstance!
Le couple eut sept enfants, garçons et filles.
Le seule notaire
Le temps passant, M. Basset était toujours le seule notaire de la colonie. Les honoraires de Basset étaient d’ailleurs tellement modestes qu’il dut recourir à la fortune de ses beaux-parents. (Ils se sont restés en France et dont il reçut quelques secours).
M. Basset savait aussi remplir ses devoirs de citoyen. Il était membre de la Milice de la Sainte Famille de Jésus, organisée par M.de Maisonneuve en 1663 pour la défense de la ville.
En 1672, quand Messire Dollier de Casson, supérieur du Séminaire, trace les premières rues de la Ville Marie, Bénigne Basset, arpenteur et greffier de justice, l’accompagne.
Le 9 juillet 1699, Bénigne Basset rédige son dernier acte et se retire avec sa fidèle compagne qui décède avant la fin du premier mois de retraite de son époux. Bénigne Basset ne survit que six jours à sa femme. Elle n’avait cessé de partager ses peines et ses joies durant leurs quarante années de mariage.
PS. – l’histoire n’a pas laissé de portraits de Basset.