Art et Artistes

Archelas Poulin et son œuvre

Archelas Poulin et son œuvre

Note biographique sur l’artiste sculpteur Archelas Poulin et le vol de son œuvre

Archelas Poulin naît en 1892 à Lac-Mégantic.

Représentant d’une tradition de sculptures sur bois, M. Poulin, comme de nombreux artistes populaires, a révélé son génie créateur dans la solitude. Après un grave accident sur un chantier en 1917, le jeune habitant de Lac-Mégantic se mit à sculpter le bois de pin avec un couteau de poche.

L’artiste réalisa ainsi vingt-quatre dioramas inspirés de la vie du Christ. Encouragé par le grand succès de son œuvre dans les foires locales, il entreprit une tournée en Amérique, d’abord en train, puis en camion. Jusqu’à Cuba et au Mexique, les visiteurs des foires s’émerveillèrent de son ingéniosité.

Le vol de ses dioramas à Boston, perpétré en 1926, ne l’empêcha pas de poursuivre sa carrière. Peu de temps après, il présente en tournée un nouveau spectacle : douze dioramas représentant les mois de l’année dans le Québec rural.

Il y ajoutera plus tard cette scène de bal, avec plusieurs autres œuvres, après avoir fait l’acquisition d’un camion à remorque vers la fin des années quarante. Archelas Poulin est l’un de ces sculpteurs marginaux qui vont à la rencontre de leur public, souvent dans les petites villes et les foires rurales.

L’artiste meurt en 1969, ses œuvres sont exposés à différents musées.

Le drame du vol de son œuvre

Des gangsters exploitent un chemin de la croix

Après avoir volé cette œuvre, entièrement sculptée à la main, par un Canadien français du Lac Mégantic. – Ce dernier vient de passer par Montréal. – Une tournée aux États-Unis qui se termine mal

Le chemin de croix volé, on remplace l’infirme par un autre infirme !

Les « rackets », dont l’imagination sans bornes de leurs créateurs nous a dotés d’un nombre infini, touchent, comme chacun le sait, tous humaine. Rien qui soit respecté. les domaines de l’activité humaine. Le commerce, la finance et l’industrie sont tour à tour exploités. Le paravent de la religion est également très commode. Quand les « racketeers » ne tablent pas sur les besoins, le désir de profit, la cupidité ou la pitié de leurs victimes, ils jouent a fond sur leurs sentiments religieux. Un citoyen du lac Mégantic, récemment de passage à Montréal, a fait là-dessus, ou représentant du ‘Petit Journal, un récit très pénible.

Monsieur Archelas Poulin est un infirme que l’on pouvait récemment voir à la kermesse de l’Institut Bruchési exhibant une œuvre qu’il a sculptée à la main et montrant l’homme à différents âges de la vie.

Mal étrange

Il y a vingt ans, M. Poulin. solide bucheron, fut pris d’un mal étrange qui le fit terriblement souffrir. Les membres paralysés et douloureux, il passa deux ans sur un lit de douleurs. Depuis, courbé, les reins, ployés, les jambes ankylosées, il ne quitte sa chaise d’infirme que pour le lit.

Travail patient

Cette période d’atroces souffrances écoulée, il conçut l’idée de faire quelque travail manuel. Très patient et doué d’une habileté peu commune, il sculpta au couteau de poche, un chemin de croix que les experts déclarèrent être une très belle œuvre. M. Poulin commença alors à exposer son travail religieux dans divers endroits, puis, comme il obtenait un certain succès, il entreprit une tournée à travers la province. Tout alla bien pendant quelques années que des amis lui conseillèrent d’exposer aux États-Unis.

Vol odieux

Après avoir parcouru la Nouvelle- Angleterre. il s’installa dans un grand magasin de Boston, où il avait comme gérant et administrateur, deux individus qui étaient venus lui offrir leurs services. Il venait justement de faire l’acquisition de deux camions pour le transport de son matériel. Un matin. il ne trouva plus ses véhicules, son gérant. son administrateur, ni son chemin de la croix

La ruine

Ruiné, incapable d’envoyer de l’argent à sa femme et à ses six enfants, qui demeurent toujours au Lac Mégantic, il revint au Canada. La police n’avait pas réussi à capturer ses spoliateurs. Surmontant le découragement. M. Poulin a fait depuis deux autres œuvres, intitulées « Les douze mois de l’année » et « L’homme à différents âges de la vie

« Racket »

Il a déclaré au « Petit Journal » dans une entrevue accordée lors de la récente kermesse de l’Institut Bruchési, que quelqu’un lui avait appris que les bandits qui l’avaient volé avaient été vus il y à trois mois dans une foire, à Chicago.

Ils m’ont remplacé, a-t-il dit, par une créature à eux, un infirme qui, paraît-il, me ressemble étrangement. Ils font des affaires d’or. Quant à moi, je m’efforce d’amasser quelques sous pour l’hiver qui s’en vient. M. Poulin est actuellement à l’exposition de Trois-Rivières où plusieurs admirent son œuvre.

Scène de bal. Sculpture d'Archelas Poulin.
Scène de bal. Sculpture d’Archelas Poulin.

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *