Alys Robi

Biographie d’Alys Robi

Marie Albertine Alice Robitaille, de son nom véritable Alice Robitaille, naît le 3 février 1923, rue Morin, dans le quartier Saint-Sauveur à Québec. Dès l’âge de quatre ans elle accompagne son père, en présentant des tours de chants lors de galas de lutte auxquels participe son père, Napoléon, sapeur-pompier et lutteur à ses heures.

Entre deux rounds, Alice, à peine âgée de cinq ans, monte dans le ring et se met à chanter Les roses blanches. Rapidement, elle devient l’attraction de la Vieille capitale et en 1930, à l’âge de 7 ans, Alice présente son premier concert au Théâtre Capitole, dans la revue « Ten Nights in a Bar Room ». Elle prend des leçons de chant, de danse (dont à claquettes), de diction et de comédie. À l’âge de 13 ans, elle est engagée dans la troupe de Rose Ouellette, La Poune, au Théâtre National de Montréal. La chanteuse portera désormais le nom d’Alys Robi.

Elle entre dans la troupe de Jean Grimaldi et côtoie aussi les grands artistes burlesques de l’époque tels Juliette Petrie, Manda Parent et Olivier Guimond (fils), avec qui elle a une longue relation.

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En 1942, le réalisateur Morris Davis la remarque à l’Esquire Club et la présente aux chefs d’orchestre et arrangeurs Lucio Agostini et Allan McIver. Inspirée par l’actrice et chanteuse brésilienne Carmen Miranda, qu’elle a vue sur écran de cinéma, Alice elle se spécialise dans la musique latino-américaine. La même année, elle enregistre Tico, Tico, qui deviendra une chanson fétiche. Jusqu’à la fin de la guerre elle anime une émission en français à la radio, appelée Tambour battant, et effectue plusieurs tournées dans les bases militaires au Canada et en Europe.

En 1944, est proclamée la chanteuse canadienne la plus populaire. Elle chante à la BBC et toute l’Angleterre l’applaudit. Elle donne des concerts en Argentine, au Brésil, au Mexique, au Pérou. Alys traduit elle-même la majorité des textes des versions qu’elle enregistre.

Très vite, Alys Robi devient l’idole des Américains et bientôt, ès 1946, elle s’installe à New-York, où elle enregistre plusieurs disques et chante dans les cabarets chics.

Hollywood la convoitera et les studios de la MGM veulent Alys Robi comme nouvelle icône pour laquelle une brillante carrière cinématographique s’annonce.

Cependant, Alys s’ennuie terriblement de ses parents et de sa famille. À Hollywood, elle s’évanouit souvent et souffre de maniaco-dépression, ses troubles lui provoquent souvent des crises. La MGM retire alors son contrat.

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En 1948, Alys Robi est victime d’un grave accident de la route et elle doit alors interrompre sa carrière. Elle se retrouve dans un hôpital psychiatrique de Québec, où elle passe quelques années.

En 1953, elle tente de reprendre sa carrière, mais elle reçoit un accueil mitigé du public, qui la croit à jamais affectée par la maladie mentale. Elle décide alors de se consacrer à la défense des droits des malades mentaux.

À la fin des années 1970, la chanteuse Alys regagne sa célébrité par la chanson-hommage Alys en cinémascope de Luc Plamondon, chanson interprétée par la chanteuse québécoise Diane Dufresne. Le monde du cabaret québécois l’honore, en donnant le nom d’Alys à ses trophées annuels.

En 1985, Alys Robi reçoit de la reine Elisabeth II, le Très vénérable Ordre de la Saint Jean (Ordre de Malte), et l’anoblit au rang de Lady.

En 1989, Alain Morisod lui offre un album et une chanson sur mesure : Laissez-moi encore chanter, qui lui permettent de lancer une seconde carrière.

Alys Robi meurt à l’âge de 88 ans, le 28 mai 2011, à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, à Montréal et elle est inhumée au cimetière Notre-Dame-de-Belmont.

Alys Robi
Forêt au Québec. Photographie de GrandQuebec.com.

Discographie d’Alys Robi :

1942 Tico-Tico – Amour
1943 Le tram – Beguine
La route enchantée – Ma mie
Rhum et Coca-Cola – Mes rêves sont de plus en plus charmants
Je te tiens sur mon cœur – Brésil
Besame mucho – Rosalita
Laura – Petite negrita
1944 Lorsque tu reviendras – Dans tes yeux
Adios muchacho – Chica chica boom chic
1945 Ça atomiqu’t’y? – Ah! Ça vit! Ça va!
Le bonheur n’est qu’un rêve – M’amour
Symphonie – Cachita
Viens plus près de moi – Tampico
Sans tes caresses – Si tu m’aimes
1946 Mon chant d’amour – Aimer en vain
Dans un petit baiser – Ah dis-moi
Jalousie – Ah! Le petit vin blanc
La gypsy – J’ai besoin de toi
Nuit et jour – Chiapanecas
1947 Chaque nuit – J’entends des rumeurs
Tu verras – Zip-a-dee-doo-dah
Sonata – Tout simplement
1948 Je vous aime – Chi baba chi baba

Dis-moi que tu m’aimes – Les jours sont courts
Mon cœur n’appartient qu’à toi – Un soir de carnaval
Ballerina – J’ai deux amours
La danseuse créole – Tchiou tchiou
Samba samba – La vie en rose
1957 C’est Noël – Le pape Pie XII
1958 Anna – Plus je t’aime
1966 Je prie pour notre amour – Mambo à la Francesca
1989 Laissez-moi encore chanter – Laissez-moi encore chanter (instrumental)

Albums :

1980 Ma carrière… mes chansons. Nouveaux enregistrements.
1989 Laissez-moi encore chanter
2008 Les jalouses du blues.

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