Ferland, Albert

Biographie d’Albert Ferland

Biographie d’Albert Ferland : Albert Ferland, naît à Montréal le 23 août 1872. Il fait ses études primaires à l’école Saint-Jacques de Montréal et à Hartwell (aujourd’hui, Chénéville).

En 1879, la famille Ferland déménage à Hartwell, pays de colonisation pour cinq ans (son père a décidé d’y faire fortune) Cinq ans plus tard, après un succès modeste, la famille retourne vivre à la métropole et au retour de la famille à Montréal, Albert Ferland occupe divers emplois: il est commissionnaire chez un épicier-grossiste; saute-ruisseau au service d’une étude légale; messager à l’Imprimerie Beauchemin. C’est dans l’imprimerie qu’il s’initie à l’art graphique et en 1891, il étudie le dessin au Cours de J. Gélinas, à l’école Saint-Jacques.

Ensuite, il est à l’emploi de l’entreprise paternelle et dès 1892, Ferland est collaborateur du Monde illustré.

Albert Ferland publie ses premiers poèmes à l’âge de 16 ans dans les journaux de l’époque. En 1893, il fait paraître son premier recueil, Mélodies poétiques, en 1899, Femmes rêvées, puis une série de cinq recueils, Le Canada chanté, de 1909 à 1946.

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Il participe à la fondation de la publication Galerie des contemporains du Canada, qui devient en 1898 la Galerie historique ou Galerie canadienne et pour laquelle Ferland exécute des portraits de personnalités éminentes du monde religieux, littéraire, politique ou historique du Canada.

Ferland a son propre studio dans le Vieux-Montréal, à l’angle des rues Notre-Dame et Saint-Gabriel – une plaque commémorative le rappelle aujourd’hui.

En 1895, il fonde la Revue de l’art, mais la publication disparaît après une seule livraison.

La même année, Albert Ferland devient membre de l’École littéraire de Montréal. En 1904, il est élu président de cette école. Sa carrière de poète, écrivain et dessinateur se déroule dans l’ombre.

Biographie d'Albert Ferland
Albert Ferland. Photo © : Ville de Chénéville.

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Ferland ne réussit pas à vivre de son art et il devient fonctionnaire d’un bureau de poste, à partir de 1909. Il exerce d’ailleurs la profession de professeur de dessin.

Le poète est élu membre de la Société royale du Canada en 1923 et il publie la plupart de ses poèmes dans les Mémoires de cette Société.

Il écrit ses mémoires Pays de Canard Blanc, nommées d’après le chef Algonquin Amable Canard Blanc, qui vivait avec sa famille sur la grande île du lac Simon, face à la terre familiale de les Ferland à Hartwell et qui initia Albert à l’imaginaire de son peuple. Ce livre, qu’Albert Ferland se proposait de donner à la littérature, s’élabora peu avant la première guerre mondiale de 1914-1918. Ces pages, les plus attendues, les plus intimes de l’écrivain, restèrent dans son tiroir de sa vie durant.

Albert Ferland décède à Montréal, le 9 novembre 1943.

Ses publications incluent les œuvres suivantes :

  • À une jeune fille, 1er poème, publié dans Le Samedi, 2 août 1890;
  • Mélodies poétiques, 1893;
  • Femmes rêvées, 1899;
  • Canada chanté (en 5 volumes), Les Horizons, 1908, Le Terroir, 1909;
  • L’Âme des bois, 1909;
  • La Fête du Christ à Ville-Marie, 1910;
  • Montréal, ma ville natale, 1946;

Il a préfacé les Récits laurentiens du frère Marie-Victorin.

Voici deux poèmes d’Albert Ferland :

RÊVE

Les cheveux flottants et la gorge nue,
Au sein d’un val où j’étais seul,
Une femme est venue.

Calme, en traversant l’ombre d’un tilleul,
Elle s’embellit d’un sourire,
Quand elle me vit seul,

Et, parfumant l’air d’une odeur de myrrhe,
Elle vint s’asseoir près de moi,
Ne cessant de sourire.

Puis elle m’offrit, vibrante d’émoi,
Le baiser de sa lèvre rose,
En s’inclinant sur moi,

Les cheveux flottants, la bouche mi close.

HOLOCAUSTE

Puisque vous ne sauriez vous lasser, ô mes yeux,
D’admirer la splendeur de sa beauté charnelle,
Subissez à jamais son charme impérieux
Et soyez obsédés des feux de sa prunelle.

Puisqu’il m’est douloureux d’oser, en mon amour,
Vous sevrer du nectar de sa bouche incarnate,
Mes lèvres, brûlez donc de boire chaque jour
Son baiser qui parfume ainsi qu’un aromate.

Puisqu’en moi s’est accru le désir obsesseur
D’étreindre follement ses mains d’impératrice,
Ô mes mains, recherchez leur contact enchanteur
Jusqu’à ce que le temps pour toujours les flétrisse.

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