Aigremont, de François Clairambault

Biographie de François Clairambault d’Aigremont

Baptisé le 26 mars 1659 à Nuits-sur-Armançon, dans l’actuel département d’Yonne, en France, François Clairambault d’Aigremont a pratiquement passé toute sa vie au service du roi de France. Entré au ministère de la Marine au début des années 1680, d’Aigremont occupe d’abord le poste d’inspecteur du ministère, puis le poste de secrétaire de l’intendant à Dunkerque. Il semblerait qu’au moins de 1690 à 1701, il exerce les fonctions de secrétaire de la marine au port de Havre. C’est alors qu’il reçoit la charge de commissaire de la marine au Canada.

Arrivé au Québec le 4 septembre 1701, François Clairambault d’Aigremont dut vite renoncer à son poste, puisque Louis XIV venait de créer des charges vénales de commissaires, faisant en sorte que certains postes devaient être achetés par leurs titulaires. Né sans biens, il n’avait pu trouver la somme requise de 30 000 livres. Rien ne fut toutefois changé à ses attributions, car l’intendant de la Nouvelle-France de Beauharnois de La Chaussaye en fit son secrétaire et le nomma, dès 1703, son représentant à Montréal.

Grandement apprécié par ses supérieurs, d’Aigremont assuma l’intérim de l’intendance de la colonie française en Amérique du Nord après le départ des intendants Jacques Raudot (novembre 1711 – octobre 1712) et Claude-Thomas Dupuy (octobre – décembre 1728). Le successeur de Jacques Raudot, Michel Bégon, lui confia la fonction de contrôleur de la marine sur le territoire de la Nouvelle-France, en 1712, et, en 1717, il devint à nouveau commissaire de la marine, la vénalité des charges ayant été supprimée l’année précédente.

Mort en fonction le 1er décembre 1728, François Clairambault d’Aigremont sera regretté par les autorités coloniales, tant à Québec qu’à Versailles. Tous reconnaissaient son sérieux, son application au travail, son sens de la justice et sa probité. Le gouverneur de la Nouvelle-France, Charles de Beauharnois, soulignant le désintéressement de cet homme, ira même jusqu’à écrire « qu’on n’a pas trouvé à sa mort de quoi l’enterrer. »

François Clairambault d’Aigremont avait d’ailleurs perdu le peu qu’il possédait dans l’incendie du palais de l’intendant de la Nouvelle-France, survenu à Québec le 28 décembre 1725.

Afin de rappeler la mémoire de ce remarquable et remarqué serviteur d’État, les autorités toponymiques québécoises dénommèrent Aigremont quelques lieux du Québec, dont un canton, vers 1920, et un lac, en 1925. Le lac d’Aigremont, partagé entre les cantons d’Aigremont et de Denaut, se situe immédiatement au nord de la route reliant Chibougamaus à Saint-Félicien. D’une longueur de près de 8 kilomètres, ce lac se déverse dans un affluent de la rivière Ashuapmushuan, laquelle aliment le lac Saint-Jean.

En France, le mot Aigremont, désigne, entre autres, une commune d’Yonne, située au nord-ouest de ce petit bijou médiéval qu’est Noyers et au cœur de la région bourguignone renommée par son vignoble de Chablis. Propriété des Clairambault au XVIIe siècle, la terre d’Aigremont fut cédée en métayage, et dès 1665 la métairie était considérée à l’abandon. Aigremont, nom attesté sous la forme Acrimonte en 11156, vient du latin acer mons qui signifie colline escarpée.

Signature d'Aigremont
Signature de François Clairambault d’Aigremont qui figure sur les documents par lui signés. Photographie libre de droits.

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